Cinq ans se sont écoulés depuis la première vague de Covid-19, qui a paralysé le monde entier. Dans une étude publiée le 9 décembre dans la revue BMC Global and Public Health, des scientifiques, en collaboration avec l’Institut Pasteur, pointent les grands enseignements de cette pandémie dans le but de mieux préparer les crises à venir. Les chercheurs ont notamment comparé la surmortalité liée à ce virus entre janvier 2020 et juin 2022 dans 13 pays de l’Europe de l’Ouest. "Les menaces de nouvelle pandémie restent très présentes", avertit, dans le journal le Monde, Arnaud Fontanet, médecin épidémiologiste à l’Institut Pasteur et coauteur de l’étude.
L’équipe de scientifiques a conclu que les pays ayant mis en place rapidement des mesures de confinement sont ceux qui ont enregistré l'excès de mortalité le plus faible. "Non seulement ils ont sauvé plus de vies, mais ils ont aussi mieux préservé leur économie", résume le spécialiste dans la revue BMC Global and Public Health. "On en avait l'intuition, mais on le documente ici avec des données objectives et robustes", ajoute-t-il au Parisien.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont étudié les taux de surmortalité sur une période allant de janvier 2020 à juin 2022 en Belgique, au Danemark, en France, en Allemagne, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Norvège, au Portugal, en Espagne, en Suède, en Suisse et au Royaume-Uni. Sachant que la population la plus à risque est composée de personnes âgées, et que leur proportion varie entre chaque pays, ils ont conçu une méthode qui élimine l’impact de l’âge pour obtenir un résultat représentatif.
Les mesures de restriction prises précocement font du Danemark l’un des pays d’Europe qui a le mieux géré le début de cette crise. Il compte moins de 20 admissions dans les hôpitaux par semaine par million d’habitants, ainsi qu’un taux de surmortalité très bas.
"Rien n’a changé depuis cinq ans. Il n’y a toujours aucune régulation du trafic des animaux sur les marchés chinois, et certaines pratiques d’élevage ne font qu’aviver le risque de passage à l’homme du virus de la grippe aviaire"
L’équipe scientifique a également évalué l’impact de la vaccination entre février et mai 2021. Sans surprise, la France peine à vacciner les plus de 80 ans. "La France et l’Italie ont aussi enregistré l’excès de mortalité le plus élevé entre mars et juin 2021", résume Arnaud Fontanet dans Le Monde.
Ce bilan permet de mettre en lumière les axes d’amélioration pour anticiper les prochaines pandémies. Parce que la question n’est pas de savoir s’il y en aura d’autres, mais quand. Cependant, le scientifique Arnaud Fontanet déplore le manque d’initiative cinq ans après le premier confinement. "Rien n’a changé. Il n’y a toujours aucune régulation du trafic des animaux sauvages sur les marchés chinois, et certaines pratiques d’élevage ne font qu’aviver le risque de passage à l’homme du virus de la grippe aviaire", conclut-il. Une épidémie qui inquiète les scientifiques.
Pour connaître le classement de la France, voici un diaporama par ordre des pays, du plus affecté au moins affecté, entre janvier 2020 et juin 2022.
Italie
L’Italie est le pays qui a le plus souffert, avec une surmortalité atteignant 2,7 décès pour 1 000 habitants.
Belgique
La Belgique présente une surmortalité entre 1,7 et 2 décès pour 1 000 habitants.
Royaume-Uni
Le Royaume-Uni présente une surmortalité entre 1,7 et 2 décès pour 1 000 habitants.
Pays-Bas
Les Pays-Bas présentent une surmortalité entre 1,7 et 2 décès pour 1 000 habitants.
Portugal
Le Portugal présente une surmortalité entre 1,7 et 2 décès pour 1 000 habitants.
Espagne
L’Espagne présente une surmortalité entre 1,7 et 2 décès pour 1 000 habitants.
France
La France présente une surmortalité proche de 1,5 décès pour 1 000 habitants.
Suisse
La Suisse présente une surmortalité proche de 1,5 décès pour 1 000 habitants.
Allemagne
L’Allemagne présente une surmortalité proche de 1,5 décès pour 1 000 habitants.
Norvège, Suède, Danemark et Irlande
Ces quatre pays présentent les meilleurs chiffres de surmortalité, positionnés entre 0,5 et 1 décès pour 1 000 habitants.
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