Les fausses idees recues sur les hormones apres 50 ans

« Les hormones ne sont pas des substances étrangères, mais les chefs d’orchestre de notre corps, responsables de notre énergie, de notre humeur, de notre sexualité et même de notre créativité ». Dès les premières pages de leur livre Hormones, la vie commence à 50 ans !, le Dr Michel Mouly et le Dr Carol Burté posent le décor : après 50 ans, les hormones continuent de jouer un rôle déterminant dans notre équilibre. Pourtant, le sujet reste entouré de croyances tenaces. Peur du cancer, confusion des symptômes, idées fausses sur les traitements… Il est temps de démêler le vrai du faux.

Que se passe-t-il concrètement avec les hormones après 50 ans ?

Le vieillissement hormonal est un passage obligé, mais qui ne se manifeste pas de la même façon selon le sexe. Chez les femmes, la transition est franche : 100 % seront ménopausées entre 45 et 55 ans, indique le Dr Mouly. La ménopause correspond à l’arrêt de la production d’œstrogènes et de progestérone par les ovaires. Chez les hommes, la baisse hormonale, plus progressive, est tout aussi inévitable. On parle parfois d’andropause ou d’hypogonadisme tardif.

Chez la femme, cette chute hormonale entraîne une diversité de symptômes : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale, troubles du sommeil, irritabilité, fatigue chronique, douleurs musculaires ou articulaires. Mais, contrairement à une idée reçue, toutes les femmes ne souffrent pas forcément de douleurs diffuses : selon le Dr Mouly, seulement une sur trois serait concernée. Certaines douleurs articulaires comme le tennis elbow (inflammation des tendons du coude) ou des douleurs d’épaule peuvent cependant révéler un déséquilibre hormonal.

La carence en œstrogènes a également des conséquences moins visibles, mais importantes : déminéralisation osseuse (ostéoporose), risque cardiovasculaire accru, troubles cognitifs.

Chez l’homme, la diminution progressive de testostérone peut passer longtemps inaperçue. Pourtant, certains signaux doivent alerter : baisse de la libido, troubles de l’érection, fatigue inhabituelle, perte musculaire, augmentation de la masse grasse abdominale, diminution de la pilosité, troubles du sommeil ou de l’humeur.

Ainsi, contrairement à une vieille croyance, la testostérone ne favorise pas le cancer de la prostate.

Les hormones sexuelles ne sont pas éternelles : faut-il s’en inquiéter ?

Ce déclin hormonal est normal avec l’âge. Mais il ne condamne pas nécessairement à la souffrance. Des solutions thérapeutiques existent : t raitement hormonal substitutif (THS) pour la ménopause, traitement de la carence androgénique masculine pour les hommes. Reste à dépasser les nombreuses peurs souvent fondées sur de mauvaises interprétations scientifiques.

Ainsi, contrairement à une vieille croyance, la testostérone ne favorise pas le cancer de la prostate. Les grandes sociétés de cancérologie et d’urologie (comme l’European Association of Urology) sont formelles : aucune étude rigoureuse n’a démontré ce lien. En revanche, souligne le Dr Mouly, une testostérone très basse chez des hommes déjà atteints de cancer de la prostate est parfois associée à des formes plus agressives.

En résumé, après 50 ans, nos hormones entrent dans une nouvelle phase. L’enjeu n’est pas de la redouter, mais de l’apprivoiser, en dépassant les idées reçues qui entretiennent parfois une peur inutile. C’est justement l’occasion de faire le tri. Voici 8 fausses idées reçues à déconstruire.

Le traitement hormonal de la ménopause (THM) donne le cancer du sein

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senior woman having mammography scan at hospital with medical technician mammography procedure, breast cancer prevention

Faux. Cette crainte persiste depuis une étude américaine publiée en 2002, aujourd’hui largement remise en cause. D’après le Dr Mouly, les données de cette recherche étaient biaisées et ont créé une véritable psychose. En réalité, lorsqu’il est bien prescrit et surveillé, le THM peut même réduire la mortalité globale, cardiovasculaire et parfois celle liée au cancer du sein lui-même. 

Le traitement hormonal est limité dans le temps

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close up of young female hands holding pack and pills capsules taking medicine for relieving female period health care an...

Encore une idée fausse. Le Dr Mouly rappelle qu’il n’existe pas de durée maximale prédéfinie. Tant qu’il est bien toléré et suivi médicalement, le traitement peut être poursuivi. Une interruption brutale expose même à un retour des symptômes, parfois plus intense qu’avant.

À la ménopause, on a forcément mal partout

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abdominal pain in woman with stomachache illness from menstruation cramps, stomach cancer, irritable bowel syndrome, pelv...

Non. Si certaines femmes présentent des douleurs articulaires, toutes ne sont pas concernées. Environ un tiers des femmes souffriraient de douleurs directement liées à la ménopause. Certaines douleurs ciblées, comme au niveau du genou, de l’épaule ou du coude (tennis elbow), peuvent néanmoins signaler un déséquilibre hormonal.

La testostérone favorise le cancer de la prostate

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at doctors appointment physician shows to patient shape of prostate gland with focus on hand with organ scene explaining ...

C’est inexact. Aucune étude de qualité n’a démontré que la testostérone augmente le risque de cancer de la prostate. En revanche, des taux très bas de testostérone chez un homme déjà atteint peuvent être associés à des formes de cancer plus agressives.

Les problèmes d’érection sont toujours dus à la testostérone

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hands covering the crotch of trousers (gender disease concept)

Pas forcément. Le déficit en testostérone n’explique qu’une minorité des troubles de l’érection (12 à 18 % des cas). D’autres facteurs psychologiques, relationnels ou médicaux (maladies cardiovasculaires notamment) sont souvent en cause. Un bilan médical est indispensable pour en déterminer l’origine.

Le déficit en testostérone ne provoque que des troubles sexuels

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doctor showing an examination report to her patient

Là encore, c’est bien plus complexe. La carence androgénique peut aussi entraîner fatigue, diminution de la masse musculaire, augmentation de la graisse abdominale, gynécomastie (développement de la poitrine chez l’homme), troubles du sommeil et de l’humeur.

La ménopause, c’est surtout les bouffées de chaleur

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mature woman experiencing hot flush from menopause

Réducteur. Les bouffées de chaleur concernent 70 à 80 % des femmes, surtout en préménopause, et restent très visibles socialement. Mais d’autres symptômes moins bruyants méritent également d’être identifiés et pris en charge.

Après 50 ans, les hormones ne servent plus à rien

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portrait of a happy senior couple sitting on sofa at home

Absolument faux. Même si leur production baisse, les hormones continuent de jouer un rôle clé pour la santé osseuse, cardiovasculaire, cognitive et la qualité de vie en général.

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