Arrêt cardiaque ou crise cardiaque : un cardiologue explique la différenceAdobe Stock

Peu de personnes sont réellement capables de faire la différence entre une crise cardiaque, qu'on appelle aussi infarctus du myocarde, et un arrêt cardiaque.

Le Dr Christopher DeSimone, un électrophysiologiste cardiaque de la Mayo Clinic (USA) spécialisé dans les troubles du rythme cardiaque, répond aux questions sur l'arrêt cardiaque et nous apprend les différences entre l'arrêt cardiaque et l'infarctus.

L'infarctus du myocarde est dû à l’absence d’oxygénation du muscle cardiaque, ou myocarde, en raison de l’obstruction d’une ou plusieurs artères irriguant le cœur (artères coronaires). Cela peut être dû au cholestérol notamment. Le défaut d’oxygénation entraîne la nécrose du muscle cardiaque, partiellement ou en totalité. Si la nécrose est très étendue, le muscle cardiaque ne peut plus assurer sa fonction de pompe et le cœur peut s’arrêter.

L'arrêt cardiaque constitue aussi une urgence médicale, même s'il diffère de l'infarctus. "Cela se produit lorsqu'un événement provoque l'arrêt rapide et inattendu de votre cœur. Ce n'est pas la même chose qu'une crise cardiaque. L'arrêt cardiaque se produit généralement sans avertissement", décrit le Dr Christopher DeSimone.

L'arrêt est dû à un trouble du rythme cardiaque

"Quand quelqu'un est victime d'une crise cardiaque, les principales artères allant au cœur se bouchent à cause d'un caillot, détaille le médecin. Lorsque cela se produit, il y a un blocage, ce qui va affaiblir, le cœur parce qu'il ne peut pas pomper : il ne reçoit plus de sang", détaille le Dr DeSimone.

Or, lorsqu'une personne subit un arrêt cardiaque soudain, cela ne signifie pas nécessairement qu'il y a un blocage dû à des artères bouchées. C ela peut être une manifestation suite à une crise cardiaque, mais cela peut aussi être lié à d'autres facteurs.

"L'arrêt cardiaque survient lorsque le cœur ne peut pas remplir ses fonctions et pomper le sang, en particulier le sang oxygéné, dans tout le corps pour atteindre des zones critiques, telles que le cerveau".

Selon la Fédération Française de cardiologie, 90 % des arrêts cardiaques chez l’adulte sont dus à une cause cardio-vasculaire, dont l’infarctus du myocarde. Il va donc être la conséquence de l'infarctus, mais n'en est pas un.

"Le plus souvent, il s’agit d’une fibrillation ventriculaire, c’est-à-dire un trouble du rythme cardiaque correspondant à des contractions rapides, irrégulières et inefficaces des ventricules du cœur. Les autres causes peuvent être la noyade, l’électrisation, l’intoxication, l’hypothermie, l’overdose, l’insuffisance respiratoire aiguë, etc", décrit la Fédération.

À titre d'exemple, si vous êtes victimes de noyade, vous allez faire un arrêt cardiaque parce que vous ne pouvez plus respirer, et non pas parce que vos artères sont encrassées. Vous êtes alors victime d'un arrêt cardiaque qui n'est pas du tout dû à un infarctus.

Arrêt cardiaque : une question de minute

En cas d'arrêt cardiaque, que ce soit suite à un infarctus ou à une autre cause, chaque minute compte, car le cœur ne pompe pas le sang vers le reste du corps, ni vers les poumons, ni vers le cerveau. L'oxygène n'atteint pas les tissus comme il le fait habituellement lorsque le cœur pompe normalement.

"Le cerveau ne reçoit pas de sang, ni le foie, ni les reins. Le cœur lui-même ne reçoit pas de sang oxygéné, donc tous ces tissus pourraient mourir", précise encore le Dr Christopher DeSimone.

Si aucun soin n’est pratiqué dans les minutes qui suivent l’arrêt cardiaque, les chances de survie sont quasi nulles.

Sources

https://medicalxpress.com/news/2023-01-cardiac-heart-expert.html

https://www.fedecardio.org/je-m-informe/qu-est-ce-qu-un-arret-cardiaque/

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