Connaissez-vous le syndrome de la queue de cheval, cette atteinte des nerfs très douloureuse qui nécessite une intervention d’urgence ? Istock
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Souvenez-vous il y a quelques semaines, Nathalie, 63 ans, nous racontait (retrouvez son histoire ici) les complications médicales auxquelles elle faisait face à cause d’un syndrome de la queue de cheval (SQC). Cette atteinte des nerfs au niveau de la moelle épinière peut en effet laisser des séquelles et doit être dans tous les cas toujours être prise au sérieux.

Qu’est-ce que la queue de cheval ? On appelle queue de cheval un faisceau de nerfs, qui courent au niveau de la région lombaire sur le bas de la colonne vertébrale, et dont l’aspect ressemble à une queue de cheval. “La queue de cheval est située au niveau des dernières vertèbres lombaires et du sacrum et ses racines sortent de la colonne vertébrale entre les vertèbres. Ce sont les nerfs de la queue de cheval qui permettent de contrôler les membres inférieurs et les organes situés dans le bassin”, explique l'association nationale Spina Bifida et Handicaps Associés. En cas de compression des nerfs de cette zone, on parle de syndrome de la queue de cheval (SQC).

A quoi est dû le syndrome de la queue de cheval (SQC) ? Quelles sont les causes les plus courantes ?

Les causes de la compression des racines nerveuses peuvent être plurielles, comme le détaille MSD Manuel, l’encyclopédie médicale américaine : “La queue de cheval peut être comprimée par une hernie discale, une tumeur ou un abcès. Elle peut être endommagée par une lésion ou gonfler en raison d’une inflammation (comme cela se produit dans la spondylarthrite ankylosante). Les symptômes qui en résultent définissent le syndrome de la queue de cheval.” D’autres causes peuvent aussi expliquer cette pathologie :

  • Une malformation congénitale (spina bifida),
  • Une lésion médullaire dans le bas du dos (suite à une fracture par exemple),
  • Une sténose rachidienne (rétrécissement du canal renfermant la moelle épinière) dans le bas du dos,
  • Une malformation artérioveineuse (connexion anormale entre les artères et les veines) dans le bas du dos,
  • Des complications après une intervention chirurgicale au niveau de la colonne vertébrale,
  • Une infection des tissus (méninges) recouvrant la queue de cheval et la moelle épinière.

Quelle est l'incidence du SQC chez les hommes et les femmes ?

Cette problématique est finalement plus courante que ce que l’on pense, le Collège français de neurochirurgie indique ainsi que le SQC concerne 7 patients sur 100 000 par an. Les hommes sont autant touchés que les femmes. Une étude* parue dans la Revue Neurologique en 2018 précise de son côté que le syndrome de la queue de cheval représente jusqu’à 5 % des pathologies médullaires (qui touchent la moelle épinière). Dans la majorité des cas, le SQC est consécutif à une hernie discale.

Quels sont les symptômes du syndrome de la queue de cheval, une maladie qui peut conduire à l'invalidité ?

Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre ce qui rend parfois le diagnostic difficile, mais une douleur intense dans le bas du dos doit obligatoirement amener à consulter car on peut suspecter un SQC, qui s’il n’est pas pris en charge très rapidement, peut laisser des séquelles à vie.

Parmi les signes courants, le plus représentatif est la douleur intense au niveau du bas du dos, ces douleurs surviennent généralement brutalement (c’est également vrai pour les autres symptômes). Dans le cas d’un syndrome de la queue de cheval, les douleurs peuvent notamment s’accompagner d’une perte de sensibilité de toute la zone (fesses, région génitale, vessie, rectum, on parle "d'anesthésie en selle"), ce qui a comme conséquences possibles des problèmes d'incontinence urinaire et anale, des troubles sexuels (dysfonction érectile notamment) et/ou des difficultés à marcher. En plus de l’incontinence, d’autres troubles urinaires peuvent être expérimentés par les patients : augmentation de la fréquence urinaire, difficulté à initier la miction, changement du flot urinaire, rétention urinaire.

A l’évocation de ces symptômes, l’imagerie confirmera l'atteinte des nerfs de la queue de cheval mais “les signes et symptômes du SQC sont souvent vagues et discrets initialement et ils ne progressent pas selon un schéma prévisible, rendant difficile le diagnostic clinique précoce dans le développement de la condition, notent des professionnels de santé canadien** Parmi tous ces signes, quels sont les symptômes les plus fréquemment rapportés ? La douleur, une diminution de la sensation dans la région, ainsi qu'une fonction urinaire altérée, sont les signes les plus courants, rapporte de son côté une étude récente (Dionne et al.,2019).

Syndrome de la queue de cheval : pourquoi faut-il opérer le plus rapidement possible ? Quels traitements, récupération et séquelles possibles ?

Une fois le diagnostic posé, il est impératif d’agir le plus rapidement possible, au risque de ne pas pouvoir récupérer pleinement et de devoir composer avec des séquelles définitives.

Dès que le diagnostic du syndrome de la queue de cheval est posé, la prise en charge doit se faire immédiatement puisque certains symptômes peuvent devenir irréversibles, insiste l'association Spina Bifida et Handicaps Associés. L’état du patient peut se dégrader en à peine 24 heures. Le traitement du syndrome de la queue de cheval se fait en urgence par une intervention neurochirurgicale de décompression.

Même bien réalisée, cette intervention peut malheureusement laisser des traces, un accompagnement (médicaments antidouleur, kinésithérapie) peut alors être nécessaire pour essayer de récupérer un maximum de ses fonctions.

De quelle type de séquelles parlons-nous ? Elles sont liées aux symptômes qui ont amené à consulter, et vont ainsi de la douleur chronique à la perte définitive de sensibilité de toute la zone touchée ce qui peut handicaper la marche, en passant par les troubles urinaires et/ou sexuels.