Nanisme : ”Il y a plus grave dans la vie que d’avoir des petits bras et des petites jambes”

A 29 ans, Douchka est une jeune femme épanouie. Elle possède un cercle familial bienveillant, de nombreux amis, un travail, une maison… Une vie normale ! “Je ne me suis jamais sentie différente avec ma famille. C’est le regard des gens qui m’ont fait comprendre que je l’étais…” nous confie Douchka. Atteinte de nanisme, elle a rapidement dû composer avec les coups d'œil insistants, voire moqueurs et les remarques en tous genres…

“Ma différence, j’en ai fait ma force”

“Personnellement, ma petite taille n’est pas un frein dans ma vie, au contraire, j’en ai fait une force. Il y a quand même plus grave dans la vie que d’avoir des petits bras et des petites jambes ! Je suis autonome et je n’ai besoin de personne. D’ailleurs, je pense qu’il ne faut pas compter sur les autres, je me débrouille très bien que ce soit au travail, dans les magasins et dans ma vie personnelle en général” explique Douchka. Si elle est une femme épanouie, il reste des moments difficiles à vivre pour elle : “mes proches, et notamment ma soeur, Tatiana, ne supporte pas qu’on me dévisage. C’est la tristesse que je vois en elle qui me fait mal” témoigne Douchka.

“J’ai 300 000 abonnés sur Tik Tok, je me suis dit pourquoi pas leur répondre”

“Au premier confinement, comme beaucoup de personnes, je me suis mise sur Tik Tok. Au début, je dansais avec mon chien pour m’amuser. Connaissant mon autodérision, mes collègues et mes amis m’ont suggéré d’en faire quelque chose de ce compte. Derrière leur écran, les gens se sentent forts. Je me souviens de ma première réponse à un commentaire. Un jeune garçon de 12 ans qui m’avait écrit “sale naine”. Je lui ai répondu que c’était grâce à des personnes comme lui que j’étais plus grande que les autres. Heureusement, les gens ne font pas que des remarques blessantes. Il y a beaucoup de curiosité et des questions sur mon quotidien. Mais, ce qui me plaît le plus c’est de rassurer des mamans qui se posent beaucoup de questions sur leur enfant atteint de petite taille. J’ai envie de les aider et c’est une façon pour moi de venger ma maman sur tout ce qu’on a pu lui dire à ma naissance.”

“C’est grâce à ma mère que j’en suis là aujourd’hui”

A la naissance de Douchka, les médecins ne savent pas identifier ce qu’elle a : “ils ont dit à ma mère que j’avais un problème au coeur et que j’allais sans doute mourir, puis ils ont parlé de trisomie, puis finalement, que j’étais une personne de petite taille. Ils prenaient des photos de moi, j’étais une bête de foire à l’hôpital… Il y a même des personnes qui ont conseillé à ma maman d’accoucher sous X. Après cela, ma mère a tout fait pour me protéger et si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à elle. Le monde est dur et heureusement que j’ai eu un cocon familial protecteur. Et puis, on ne me considérait pas comme différente. Ma mère est une formidable couturière, j’étais toujours bien habillée car elle reprenait tous mes vêtements. J’ai gardé ce souci de l’esthétique. Comme on se retourne sur moi, je fais en sorte d’être agréable à regarder. Toujours bien habillée, maquillée et souriante. C’est important pour moi.”

Nanisme : “j’aimerais passer inaperçue"

Le seul souhait de Douchka ? Qu’elle puisse profiter de ses proches en toute tranquillité. “C’est systématique, on se retourne sur moi, on me regarde, on me compare à Mimi mathy, chose que je déteste ! J’aimerais juste qu’un instant je puisse profiter de mes amis et de ma famille sereinement.” Ces situations pesantes pour elle et ses proches sont parfois difficiles à vivre. “J’aimerais qu’on oublie que je suis une personne de petite taille, tout simplement” conclut Douchka.

mots-clés : Témoignage
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