Fuites urinaires : un fauteuil pour rééduquer son périnéePhoto de Pelvi up
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De quelques gouttes à quelques litres d'urine par jour, l’incontinence urinaire peut devenir un véritable fardeau. Ce sujet tabou cible le plus souvent les femmes âgées. Pourtant les femmes jeunes ainsi que certains hommes peuvent aussi en souffrir. L’entreprise Pelvi up a décidé de remédier à ce problème en créant le Pelvicenter : un fauteuil utilisé dans la rééducation périnéale.

Cet appareil appuyer par des études scientifiques repose sur une technologie qui permet de stimuler les muscles du plancher pelvien par le biais de champs magnétiques pulsés qui agissent sur les terminaisons nerveuses. "Un système de stimulation implanté dans le siège produit de courtes pulsations magnétiques d’une durée de 200 à 500 microsecondes. En conséquence, les muscles du plancher pelvien et leurs nerfs pilotent sont atteints de manière ciblée par ces impulsions magnétiques dosées et ainsi contractés, puis relâchés", explique Pascal Foxonet, le co-directeur de Pelvi Up. Et tout ça sans douleur.

"Les séances peuvent tout à fait s’accompagner de rééducation par contraction volontaire, et de technique de visualisation couramment utilisée aujourd’hui par les professionnels de santé"

Durant une séance de 15 minutes, le patient est alors passif de sa rééducation. Le siège peut néanmoins s'adapter à la morphologie de la personne. "Il peut travailler sa posture, il peut bouger, avancer son dos, mettre ses mains sur ses genoux pour faire travailler différentes zones. Il va sentir ce muscle se contracter", souligne Pascal Foxonet. "Il existe des protocoles établis par des médecins concernant le nombre de séances. Elles peuvent aller de huit à 20 séances ou plus selon le degré d’incontinence et l’indication médicale", indique-t-il.

De nombreux professionnels de santé l'utilisent. Plus de 100 dispositifs sont installés en France. Ils sont principalement présents dans les cabinets libéraux de gynécologues, urologues, sage femme et kinésithérapeutes. "Les séances peuvent tout à fait s’accompagner de rééducation par contraction volontaire, et de technique de visualisation couramment utilisée aujourd’hui par les professionnels de santé". Cependant il est possible de les retrouver dans des cliniques, CHU et hôpitaux.

Différents types d’incontinence

L’incontinence touche environ 12 % de la population française. Elle peut atteindre 40 % chez les femmes de plus de 60 ans. Mais loin d’être un handicap réservé aux personnes âgées, elle concerne aussi 10 % des moins de 40 ans et entre 7 à 8 % des hommes de plus de 65 ans.

Les causes peuvent être multiples : grossesse, accouchement, ménopause, séquelles d’une chirurgie ou de la radiothérapie d’un cancer de la prostate. En effet, selon l’assurance maladie, 15 à 30 % d’entre eux développent une incontinence.

Pour bien la traiter, il est important de bien l’identifier. Car oui il existe bien deux types d’incontinence : celle dite d’effort et celle par impériosité. La première survient à la suite d’une toux ou d’un fou rire. Quant à la deuxième, elle apparaît juste après une envie impérieuse d’uriner.

Un parcours du combattant

Ce tabou est un réel handicap pour les personnes qui en souffrent. Pour sortir de cette errance médicale, plusieurs femmes ont pris la parole dans les médias pour dévoiler les terribles douleurs qu’elles ont subi par la pose de bandelettes sous-urétrales. Une technique chirurgicale utilisée pour traiter l’incontinence suite à un prolapsus plus connu sous le nom de descente d’organe. Au point même que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à renforcer sa surveillance en 2020.

Ce fauteuil pourrait en complément d’une prise en charge pluridisciplinaire par des sages femmes, urologues et kinésithérapeutes améliorer la qualité de vie des personnes qui souffrent de ce handicap.

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