Covid-19 : la perte d'odorat sur le point d'être soignée ?Adobe Stock

Toux, fièvre, maux de gorge, courbatures, fatigue intense… Les symptômes de la Covid-19 sont nombreux, bien qu’ils puissent varier selon les individus concernés. Ces signes qui, sans test, rendent le diagnostic difficile au vu des autres infections respiratoires saisonnières connus, s’accompagnent parfois d’un autre symptôme, et pas des moins gênants : la perte d’odorat. En effet, dès l’apparition de l’épidémie de coronavirus, les spécialistes de santé ont très rapidement fait le constat de troubles olfactifs, directement liés à la maladie.

Perte d’odorat : un trouble invalidant

Également appelée "anosmie", la perte d’odorat se manifeste chez les patients atteints de formes légères à modérées de la Covid-19, et se veut partielle ou bien totale, selon les cas. Si ce symptôme n’entraîne aucune conséquence grave et n’engage en rien le pronostic vital de la personne qui en souffre, la perte d’odorat peut s’avérer véritablement gênante au quotidien. En effet, la perte d’odorat s’associe généralement à une perte de goût. Une étude française, menée durant près d’un an en 2021, s’est intéressée aux conséquences de l’anosmie sur le quotidien des patients.

"Si la Covid-19 a en elle-même un effet, les déclarations des participants montrent que la durée et la sévérité des troubles olfactifs ont aussi un réel impact, notamment chez les femmes et les fumeurs. Ces personnes ont moins de plaisir à manger, voient leurs relations sociales touchées (en rapport avec les repas ou encore les odeurs corporelles) et sont plus exposées à des risques d’accidents domestiques liés à l’absence d’odorat", ont partagé les auteurs de l’étude, une cohorte de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et du Centre de recherche en neurosciences de Lyon.

Anosmie : plusieurs solutions mais pas de soin miracle

Alors que, dans la majorité des cas soit entre 75 et 85 %, la perte d’odorat et de goût disparaît dans les 2 mois après la guérisonde la Covid-19, certains patients pâtissent de ce symptôme durant plusieurs mois. Mais quelles solutions s’offrent aux personnes qui souffrent d’anosmie ? La rééducation olfactive représente l’une des solutions les plus couramment recommandées par les spécialistes ORL : l’idée est alors de travailler la mémoire et de la stimuler en même temps que les facultés olfactives, en tentant notamment de rappeler certaines odeurs, et d’en humer d’autres.

Plusieurs autres spécialistes ont mis en évidence le fait de consommer des fruits et des légumes. Les antioxydants et les vitamines B qu’ils contiennent permettraient de rétablir petit à petit le système nerveux, et d’en régénérer les zones qui dysfonctionnent. Mais une nouvelle étude, publiée dans le revue spécialisée Science Translational Medicine, pourrait bien changer la vie des personnes atteintes du trouble.

Une inflammation des tissus à l’origine de la perte d’odorat

Des chercheurs de la Duke University School of Medicine de Durham, aux États-Unis, se sont penchés sur les causes de la perte d’odorat dans le cadre d’un Covid long. En prélevant sur 24 biopsies des échantillons épithéliaux olfactifs, c’est-à-dire de la muqueuse nasale, les experts ont pu constater que l’anosmie pouvait survenir à la suite d’une inflammation dans le tissu nasal. En effet, les cellules nerveuses responsables de l’odorat se trouvent justement à cet endroit.

"Ces résultats indiquent que l'inflammation persiste dans l'épithélium olfactif longtemps après l'élimination du SRAS-CoV-2 des tissus, suggérant un mécanisme de perte d'odeur post-Covid-19 à long terme", ont partagé les auteurs des travaux. Plus important encore, les spécialistes ont constaté que sur les biopsies de patients souffrant d’anosmie, les neurones sensoriels olfactifs étaient présents en moins grande quantité, et les populations de cellules immunitaires étaient altérées, en comparaison avec les biopsies de personnes ne présentant pas de perte d’odorat.

"Ces résultats suggèrent que les populations de cellules immunitaires altérées dans les épithéliums olfactifs contribuent à la perte d'odeur à long terme après la Covid-19", ont conclu les chercheurs, ouvrant peut-être la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques.

mots-clés : Covid-19, odorat
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