Kate Middleton en rémission : quelle différence avec la guérison ?Crédit : Jackson Chris/PA Wire/ABACAabacapress
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Son annonce est devenue virale en quelques heures. La princesse de Galles, Kate Middleton, a déclaré mardi 14 janvier "être soulagée d’être à présent en rémission" de son cancer suivi depuis début septembre à l’hôpital Royal Marsden à Londres. Un terme couramment employé en cancérologie, mais qui n’est pas synonyme de guérison. "La rémission signifie tout simplement qu'à ce stade, il n'y a plus aucun signe détectable de cancer dans l'organisme sur la base de tous les examens effectués", explique au Time le Dr Sikander Ailawadhi, oncologue et professeur de médecine aux États-Unis.

La rémission d'un cancer se définit par l’absence de signes cliniques, biologiques (sur les prises de sang et analyses d'urines) et radiologiques, associés à une amélioration de la santé globale du patient. "Le mot guérison fait rarement partie du vocabulaire des professionnels de santé dans leurs échanges avec leurs patients traités pour un cancer. Ils emploient plus volontiers le terme "rémission complète" parce qu'ils savent que des signes de récidive, mêmes lointains, sont possible", explique l’Institut national du cancer sur son site.

Kate Middleton est-elle en rémission partielle ou complète de son cancer ?

Il existe en réalité deux types de rémission : partielle et complète. Lors de la phase de rémission partielle, le cancer peut avoir diminué mais rester dans l'organisme. On trouve encore des traces de cellules cancéreuses dans l’organisme, même si celles-ci ont régressé. En cas de rémission complète, tous les signes et symptômes du cancer ont disparu, mais cela ne garantit pas la guérison. "Il traduit l’incapacité de se prononcer sur une évolution future inconnaissable à l’échelle individuelle", souligne à l’association Rose Up le Dr Dominique Gros, sénologue.

Cette étape importante de la vie d’un patient atteint de cancer ne signifie pas l’absence de suivi, bien au contraire. Des examens d’imagerie, des analyses de sang ainsi qu’un suivi avec un cancérologue doivent être réguliers. "Parfois, des traitements de consolidation sont aussi nécessaires pour détruire d’éventuelles cellules cancéreuses résiduelles, invisibles, qui pourraient être à l’origine de rechutes", précise France Info.

Cette maladie est connu pour ses récidives, même après une rémission complète. Certains types sont d’ailleurs plus susceptibles de revenir que d'autres, comme le cancer du pancréas, de la vessie et certaines tumeurs au cerveau. "Je dis à mes patients que la rémission est une étape importante dans l'aventure du cancer, car elle permet de savoir que l'on est sur la voie de la guérison”, explique au Time le Dr Flowers. "C'est la première étape la plus positive d'être en rémission". Concernant l'épouse du prince William, la nature de son cancer n'a toujours pas été dévoilée.

Est-ce que rémission veut dire guérison ?

Les médecins sont toujours très frileux pour poser le mot "guérison". "La guérison correspond à une rémission prolongée sur plusieurs années, suffisamment longue pour écarter tout risque de rechute", précise à France Info le Docteur Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer.

Pourquoi une rémission à cinq ans ?

Le seul moyen d’affirmer qu'une personne est guérie de son cancer est les statistiques médicales. On parle alors d’une survie à cinq ans. En France, 60 % des patients atteints d’une tumeur maligne survivent à cinq ans. Selon les statisticiens, après cette date, le patient retrouve la même espérance de vie que l’ensemble de la population de même âge et de même sexe qui n’a jamais eu de cancer. Un taux qui varie selon la tumeur ainsi que l’évolution des traitements, notamment les progrès de l’immunothérapie ces dernières années.

Le droit à l’oubli

Lorsque ce délai de cinq ans est dépassé et qu'aucun symptôme n’a réapparu, le patient peut demander le droit à l’oubli. "C’est la non-déclaration d’un cancer survenu antérieurement à la demande d’emprunt pour un emprunteur dont le protocole thérapeutique est achevé depuis cinq ans, quel que soit le cancer dont il a été atteint", définit l’Institut national du cancer sur son site.

Cette loi adoptée le 28 février 2022 s’applique cinq ans après la fin du protocole thérapeutique, c'est-à-dire la fin des traitements actifs comme la chirurgie, la radiothérapie et les traitements de chimiothérapie. Elle supprime également le questionnaire médical pour les prêts immobiliers inférieurs à 200 000 euros et souscrits avant 60 ans.