

Vous avez grandi avec les pubs de céréales vitaminées, les yaourts allégés et les promesses sucrées enrobées de santé ? Bonne nouvelle : vous n’êtes pas seul. Mauvaise nouvelle : une partie de ce que l’on vous a vendu comme la modernité nutritionnelle relève plus du storytelling que de la science. Aujourd’hui, de plus en plus de médecins, de chercheurs et de nutritionnistes remettent en question nos habitudes alimentaires dites « modernes ». Parmi eux, la Dre Sina Gombert, dont le post viral sur Instagram met les pieds dans le plat avec sept vérités qui piquent un peu… mais qui éclairent beaucoup.
À quoi ressemble notre alimentation aujourd’hui ?
Ultra-transformée, enrichie, sucrée, marketée. Si l’on devait résumer l’alimentation moderne en quelques mots, ce serait cela. Depuis les années 1950, notre rapport à la nourriture a été bouleversé : industrialisation massive, apparition des plats préparés, valorisation du « sans » (sans gras, sans sucre, sans gluten), et explosion de la consommation de sucres simples.
Et pourtant, malgré ces innovations, les maladies chroniques explosent : diabète de type 2, obésité, stéatose hépatique, troubles cardiovasculaires… Tout cela dans un monde où l’on mange « mieux » ? C’est bien là le paradoxe. Selon un rapport de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’alimentation moderne a permis de lutter contre certaines carences, mais elle a aussi ouvert la voie à une malnutrition insidieuse, liée à l’excès et à la transformation des aliments.
Quels sont les vrais problèmes posés par l’alimentation moderne ?
Derrière les packaging séduisants et les slogans santé, les effets délétères s’accumulent. « Trop sucré, trop salé, trop transformé » : ce n’est pas qu’un refrain institutionnel. C’est une réalité biologique. De nombreux aliments, aujourd’hui, apportent des calories sans apporter de nutriments. On les appelle les « calories vides ».
Pire, certains composants de ces aliments, comme les édulcorants ou certains additifs, pourraient avoir un impact sur notre métabolisme et même sur nos gènes, selon des recherches en épigénétique. Des effets qui ne se voient ni sur les étiquettes ni dans l’assiette, mais qui pourraient façonner notre santé… et celle de nos enfants.
Alors, à l’heure où le régime « méditerranéen » est de nouveau salué pour ses bénéfices (richesse en fibres, en bonnes graisses, faible consommation de produits transformés), il est temps de revoir nos fondamentaux. Pour vous aider davantage, v oici les 7 vérités que nous devrions tous connaître sur l'alimentation moderne.
Les céréales enrichies ne sont pas des super-aliments

« C’est du sucre en boîte avec une pincée de vitamines », résume la Dre Sina Gombert. Derrière les mentions “enrichi en fer” ou “source de vitamines B”, se cachent souvent des produits très sucrés, dont l’impact métabolique est loin d’être anodin. Selon une analyse de Scripps Health, ce type d’aliment favorise une glycémie instable et stimule l’appétit peu après ingestion. Vous pensiez bien commencer la journée ? Vous affamez surtout votre corps à moyen terme.
Le sucre, ce n’est pas juste des calories vides

Il modifie la façon dont vous ressentez la faim, baisse votre énergie et favorise le stockage de graisses. Et tout cela sans qu’une seule de ces informations n’apparaisse clairement sur les étiquettes. L’effet rebond du sucre est réel, et il n’est pas que calorique : il touche l’hormone insuline, votre microbiote et même votre humeur.
Les édulcorants ne sont pas des héros

Aspartame, sucralose, acésulfame K… Tous ces noms que l’on voit parfois sur les produits “sans sucre” ne sont pas anodins. Bien qu’ils apportent peu ou pas de calories, leur effet sur le métabolisme est encore débattu. Certaines recherches montrent qu’ils pourraient altérer la réponse insulinique, voire perturber la flore intestinale, ce qui expliquerait pourquoi même les sodas « light » sont associés à une prise de poids dans certaines études.
Les additifs alimentaires : des effets à long terme encore flous

Colorants, conservateurs, émulsifiants… Individuellement, les additifs sont souvent testés à des doses jugées sans danger. Mais qui consomme un seul additif isolé, et ce, une seule fois ? Comme le souligne Sina Gombert, c’est la synergie de ces substances, leur accumulation au fil du temps, et leur interaction potentielle entre elles qui posent problème. Une zone grise que la recherche commence tout juste à explorer sérieusement.
L’alimentation peut modifier vos gènes (sans changer votre ADN)

C’est ce qu’on appelle l’épigénétique. Et c’est fascinant… et un peu inquiétant. Certaines études, comme celles du CNRS ou de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, montrent qu’un excès de sucre ou certains additifs peuvent activer ou désactiver certains gènes, influençant ainsi le développement de maladies chroniques chez les générations suivantes. Autrement dit : ce que vous mangez aujourd’hui pourrait façonner la santé de vos petits-enfants.
Les régimes pauvres en sucre sont mal aimés… mais pas si fous

Low-carb, paléo, cétogène… Ces régimes sont souvent critiqués pour leur radicalité, mais ils ne sont pas dénués de fondements scientifiques. En réduisant la charge glycémique des repas, ils améliorent la sensibilité à l’insuline, réduisent l’inflammation, et favorisent la satiété. Bien sûr, ils doivent être bien encadrés et individualisés, mais leur mauvaise réputation tient souvent davantage à la méconnaissance qu’à l’évidence.
Manger moderne, c’est parfois manger… sans contact avec l’aliment

Dernière vérité un peu oubliée : nous ne savons plus vraiment d’où viennent les aliments que nous consommons. Le lien avec la terre, les saisons, la préparation, est souvent rompu. Résultat : nous mangeons des produits transformés, emballés, anonymes, souvent loin de nos besoins réels. Remettre les mains dans une cuisine simple, locale, et moins transformée peut être un acte de santé autant que de bon sens.