Retour à domicile après un cancer : comment le médecin généraliste peut-il accompagner son patient ?

Publié par Isabelle Gayrard Auzet
le 13/12/2017
Adobe Stock
A l’heure où la France tente de combler son retard en matière de médecine et chirurgie ambulatoires où elle se traine à la queue des pays de l’OCDE (soit derrière le Japon et la Corée du Sud ) tel qu’inscrit dans le Plan Santé 2018, il est légitime de se poser la question sur les conditions d’accueil et de maintien des patients à domicile. Une enquête menée auprès de médecins généralistes par le magazine Le Généraliste sur "l'accompagnement du retour des patients à domicile", est publiée à partir du projet CancerAdom mené par Cancer Contribution avec l'association AF3M.

La prise en charge des patients atteints de cancer à domicile par les médecins généralistes : des inquiétudes partagées

Le rôle du médecin généraliste s’est accru dans la prise en charge du cancer. Ils sont 72%  parmi les médecins généralistes à en faire le constat, et pour 40% d’entre eux, le plus difficile dans la prise en charge des patients atteints de cancer concerne l’accompagnement de la fin de vie.

Côté patients, 59% des médecins généralistes notent que le patient a un sentiment ambivalent à son retour à domicile : il est partagé entre le soulagement de quitter l’univers hospitalier pour se retrouver chez soi et la crainte de se retrouver démuni et incapable d'assumer cette situation… Les médecins constatent que les informations dont a le plus besoin le patient sont celles concernant les démarches à suivre en cas d’urgence.

Dès lors, que faire pour soulager ces inquiétudes légitimes d’un patient désorienté par ces nouvelles dispositions de la maladie vécue à domicile, et d'un médecin généraliste encore démuni pour y faire face tout seul? La quasi-totalité des généralistes souligne la nécessité d’une coordination avec d’autres intervenants tels que l’infirmière (pour 78% d’entre eux) ou une association de patients (62%).

Les besoins des médecins généralistes dans la prise en charge des patients à domicile : plus de temps et plus de communication

Pour 62% des médecins, il s’agit d’un manque de temps pour assumer ce type de prise en charge : 41 % estiment que la priorité pour améliorer la coordination des soins oncologiques en ville serait une meilleure valorisation financière du temps passé par les professionnels de ville, la meilleure solution étant d’octroyer un forfait supplémentaire en cas de prise en charge à domicile.

Il s’agit aussi d’un problème de communication entre professionnels qui pourrait être améliorée en les tenant informés de l’état de santé de leur patient dès la sortie de l’hôpital, et du protocole de soins à suivre.

Enfin, ils souhaitent avoir accès à une équipe médico-psychologique mobile, et aussi que soit organisée avant la sortie de l’hôpital une visite de pré-retour à domicile avec famille et aidants.

L’association CancerAdom s’engage dans la prise en charge à domicile avec 10 propositions « pour bâtir une prise en soins à domicile humaine et innovante » : http://canceradom.fr/

Afficher les sources de cet article

http://canceradom.fr/

www.cancercontribution.fr  

http://www.oecd.org/fr/sante/panorama-de-la-sante-19991320.htm 

Google News