Les chambres les plus éloignées du service seraient les plus mal loties à l’hôpital si l’on en croit une nouvelle étude. Selon des chercheurs américains, il semblerait que l’attribution de votre lit, selon son emplacement, aurait un impact sur la fréquence et la durée des visites du personnel médical.

Les déplacements du personnel sont réfléchis

Les badges d’identification étant équipés d’une puce de localisation infrarouge, il est ainsi aisé de suivre les mouvements des infirmières et infirmiers. Partant de cette information, les auteurs de l’étude, dont Lesley Meng, professeure adjointe d’opérations à l’université de Yale (Etats-Unis) et auteure principale de ces travaux, ont cherché à découvrir la logique de déplacements du personnel soignant.

“Dans une usine, afin d’optimiser le temps de marche, les distances sont réduites pour accéder aux machines” indique la professeure. “Nous n’avons pas assez travaillé sur ce sujet concernant le domaine de la santé, ou dans le secteur des services en général, pouvant entraîner des situations parfois chaotiques”.

En effet, les infirmières peuvent parcourir huit kilomètres par jour. Il paraît donc utile de comprendre quelle logique elles suivent pour rentabiliser leurs déplacements. C’est dans cette optique que l’équipe de Lesley Meng a analysé les interactions de 217 infirmières et près de 30 000 patients, durant cinq mois.

Malgré quelques disparités, une majorité de patients satisfaits

Craignant de découvrir que certaines chambres d'hôpital éloignées étaient mises de côté au profit des plus proches, la chercheuse et ses collègues universitaires Robert Batt (université du Wisconsin-Madison) et Christian Terwiesch (université de Pennsylvanie) sont rassurés.

“Le principal point à retenir, qui est un soulagement, est que les infirmières font un excellent travail : elles sont vraiment équitables quant à la façon dont elles répartissent leur temps", déclare Meng. "Quel que soit l'endroit où les patients se trouvaient à l'urgence, ils ont eu le même temps de présence, mais, surtout, ils s’en sont occupés d'une manière différente".

Les données relevées mettent en évidence le fait que les soignants et soignantes compensent les visites moins fréquentes des chambres éloignées en y passant plus de temps.

En se plongeant plus en détail dans le rapport, les infirmières passent deux fois plus de temps dans les chambres qu’elles visitent deux fois moins souvent. Il est cependant à noter que la qualité des soins reste la même, peu importe la distance des lits.

Une remise en question de l’organisation de la prise en charge

"Le service des urgences est un endroit où les patients n'ont aucune idée de ce qui se passe dans les coulisses", explique Meng. Si vous voyez quelque chose, il s'agit généralement de votre médecin ou de votre infirmière qui visite d'autres patients.

"Mais, en fait, il se passe beaucoup de choses même si votre médecin n'est pas avec vous - votre sang est en cours d'analyse, un radiologue examine votre radiographie - et s'il y avait un moyen de fournir cette information aux patients cela pourrait atténuer une partie de leur impatience ou de leur insatisfaction déclarée à l'égard des soins. "

De la même façon qu’au sein d’une entreprise classique, il est donc bénéfique de répondre à des attentes managériales dans le secteur de la santé et des services, afin de satisfaire les personnes hospitalisées.

Sources

https://pubsonline.informs.org/journal/msom 

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