
Les peureux des aiguilles risquent de voir leur phobie derrière eux. L’arrivée d’un vaccin sans aiguille est plus proche qu’elle n’y paraît. Cette méthode pourrait être la réponse à de nombreux problèmes comme le risque infectieux, la douleur et la peur. Depuis la fin du Covid, les scientifiques s’intéressent au pouvoir de la peau. « La peau, autrefois considérée comme une barrière essentiellement passive, peut produire ses propres anticorps qui combattent les infections. Ces résultats pourraient ouvrir la voie à la mise au point de vaccins sans aiguille pouvant être appliqués sur la peau », a révélé la revue scientifique Nature.
Des scientifiques de l’université de Stanford, en Californie, aux Etats-Unis ont récemment découvert que cette barrière naturelle possède son propre système immunitaire. « Nous savions déjà que les microbes cutanés pouvaient déclencher [une partie] du système immunitaire [...] Notre découverte que les microbes cutanés provoquent également une réponse anticorps va nous permettre de développer des vaccins topiques contre des maladies telles que le tétanos », se sont réjouis les coauteurs, le professeur Michael Fischbach et le Dr Djenet Bousbaine, dans BBC Science Focus.
Nouveau vaccin sans aiguille
Il existe déjà plusieurs voies d’administration des vaccins. La plupart sont injectés en intramusculaire, mais d’autres peuvent être introduits par voie sous-cutanée ou par voie intradermique, c’est-à-dire sur la couche supérieure de la peau. Depuis peu, un vaccin peut être administré par voie orale. C’est celui contre le rotavirus, responsable de la gastro-entérite.
« Les vaccins sans aiguille s'injectent par voie intradermique et ciblent le derme. Pour que le produit atteigne le derme sans recourir à une aiguille, il faut faire comme un trou invisible dans la peau. Il existe ainsi trois catégories de procédés sans aiguille : les lasers, les patchs avec ou sans micro-aiguilles, mais aussi les micro-aiguilles, cachées par un capuchon en plastique que l'on pose sur la peau », détaille au quotidien Les Échos Behazine Combadière, immunologiste et directrice de recherche à l’INSERM.
Vaccin en patch
Les scientifiques de l’université de Stanford travaillent sur le procédé par micro-aiguille sous forme de timbres dermiques. « Notre stratégie vaccinale est différente, car elle exploite la relation intime établie au cours de millions d’années de coévolution entre nos microbes cutanés et notre système immunitaire », ont-ils précisé.
Cette découverte ne dépasse, pour l’instant, pas le stade de la recherche, mais apparaît comme prometteuse pour l’avenir. Ils espèrent débuter les essais cliniques en 2028, rapportent le magazine BBC Science Focus.