Transplantation cardiaque : Crédit: Juliette Fricoteaux
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" Un matin, je me suis réveillé essoufflé. Quelques semaines après je ne pouvais plus marcher sans être épuisé ", livre Juliette Fricoteaux. Cette jeune femme de 26 ans découvre à l’âge de 20 ans qu’elle est atteinte d’une pathologie cardiaque très rare : une myocardite à cellules géantes. Derrière son joli sourire, son allure sportive et combattante, cette athlète se prépare aujourd'hui pour une compétition sportive toute particulière. Après avoir passé des jours à se demander, pourquoi moi, la jeune athlète subit comme 450 personnes en France, une transplantation cardiaque en 2018.

Pourtant rien ne pressentait dans sa vie qu’elle nécessiterait si jeune d’une chirurgie du cœur. Passionnée de sport depuis sa plus tendre enfance, la jeune femme grandit sur son embarcation à naviguer sur l’eau. Cet élément lui permet de se surpasser. " Jusqu’à mes 20 ans, je faisais du canoë de course en ligne. C’est un peu comme de l’aviron ", raconte Juliette Fricoteaux. Son niveau en compétition lui impose un rythme soutenu. " Je m’entraînais une vingtaine d’heures par semaine, en plus de l’école ".

" J’ai attrapé le Covid en 2020. Le virus a alors attaqué mon greffon "

Son rêve : faire du sport son métier. Mais la maladie s’est immiscée dans sa vie, sans lui demander son avis. " J’ai commencé à faire des malaises à l’effort. Très vite une simple marche m’épuisait. J’ai vu plusieurs médecins et le diagnostic est tombé : j’étais en insuffisance cardiaque ", se souviens la jeune femme. À ce moment, tout s’enchaîne, l’inscription en liste d’attente d’organe, et la transplantation trois mois plus tard. " La violence de l’annonce a été terrible. C’était incompréhensible alors que mon mode de vie était signe de bonne santé. Il a fallu réapprendre à vivre ".

Et comment faire quand une vie tourne autour de l’activité physique ? Pour cette athlète, cet événement n’est pas une fatalité. Après des suites opératoires sans complications, elle commence un parcours de rééducation. Et qui dit rééducation, dit reprise d’une activité physique adaptée. " Je n’ai pas pu retourner sur l’eau à cause du risque infectieux. J’ai repris le canoë pour le plaisir un an après mon opération. Mais je suis très vite retombé malade ".

La pandémie qui a impacté le monde entier a été un choc de plus pour la jeune femme. " J’ai attrapé le Covid en 2020. Le virus a alors attaqué mon greffon ", confie-t-elle. La voilà de nouveau sur la liste d’attente d'organe.

" Une deuxième transplantation cardiaque "

Malgré cet enchaînement de difficulté Juliette Fricoteaux cherche un moyen d’adapter sa vie à sa passion. " Faire le deuil de ma vie de compétition n’a pas été facile, mais j’ai décidé à m’épanouir autrement dans le sport ". Cette passionnée de 26 ans décide alors de faire des études dans l’événement sportif et de participer à des jeux nationaux et internationaux de transplantés. " J’ai commencé l’année dernière en Australie pour la compétition de marche rapide. Et j’étais en Italie en mars pour l’épreuve de ski ".

Juliette Fricoteaux ne lâche rien, pourtant son cœur lui rappel qu’elle doit s’adapter. Après une greffe cardiaque, cet organe noble ne réagit plus de la même manière au stress. " Maintenant que j’ai un cœur greffé, il n’y a pas plus de connexion avec le cerveau. Je n’ai pas de contrôle sur lui ". Lorsque Juliette commence un effort, sa pompe cardiaque met plus de temps à s’accélérer et peine également à ralentir. D’où l’importance d’un entraînement personnalisé. " Ma kinésithérapeute et ma cardiologue m’ont accompagné en Australie pour s’assurer que mon cœur ne lutte pas à l’intensité de la compétition ".

" Mon cœur s’adapte à ma pratique du sport "

La vie de la jeune femme est organisée autour de sa pathologie. Les traitements immunosuppresseurs l’oblige à avoir une hygiène de vie stricte. Ces traitements indispensables à la survie du greffon, fragilisent son organisme face aux infections. Mais l’activité physique reste son objectif. " Le sport est pour moi le moyen de me réapproprier mon corps et mon cœur ".

Et celui-ci s’adapte aussi très bien à l’intensité de la vie de Juliette Fricoteaux. " J’ai vu une amélioration à force de m’entraîner, il réagit plus vite, j’ai dépassé mon plafonnement de fréquence cardiaque ", sourit la jeune femme.

Pour elle, cette belle surprise est peut-être la lumière au bout du tunnel. " Quand je me suis relancé dans le sport j’allais dans l’inconnu. On ne savait pas comment ce muscle allait réagir. Avec ma cardiologue on restait prudente ".

Bien que les activités très physiques comme le sprint et les sports physiques ne soient pas recommandées, plus rien n’empêche aujourd’hui Juliette de découvrir de nouvelles activités. " Je me suis mise au vélo et je prépare les jeux mondiaux en Allemagne pour 2025. Je fais aussi du renforcement musculaire et de la natation. Jaime beaucoup les sports cardio ", s’émerveille-t-elle.

En pleine préparation des Jeux olympiques de Basket Ball et de Hand Ball de Lille en tant que préparatrice d’événements sportifs, Juliette continue d’apprendre à cohabiter avec ce nouveau cœur autour de la pratique du sport.

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