Perte de l’odorat : 3 problèmes de sécurité majeurs qu’elle entraîneIstock
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Perdre le sens de l’odorat peut avoir des conséquences directes sur notre sécurité, alerte une nouvelle étude. D’après ses auteurs, des chercheurs à l’Université d’East Anglia (Angleterre), plus d’un tiers des personnes qui signalent un trouble de l’odorat indiquent avoir déjà eu peur de ne pas reconnaître une émanation de gaz au cours des cinq années écoulées. Cette étude, publiée dans la revue scientifique European Archives of Oto-Rhino-Laryngology le 24 février 2024, vient mettre en évidence la sous-estimation des risques sécuritaires liés à la perte de l’odorat.

85,9% des personnes ayant des troubles de l’odorat ont peur pour leur sécurité

Cette étude a été menée entre février et septembre 2022 sur 432 personnes atteintes de dysfonctions olfactives. Elle montre que 85,9% d’entre eux ont peur pour leur sécurité, surtout en ce qui concerne les fuites de gaz, la détection de fumée et la consommation de nourriture périmée. Des craintes fondées, puisque les données de cette recherche révèlent un nombre significatif d’événements dangereux liés aux troubles de l’odorat des participants ayant eu lieu au cours des cinq années écoulées.

Plus précisément, les chercheurs ont découvert que, durant ces cinq ans :

  • 32,2% des volontaires ont eu peur de consommer de la nourriture périmée
  • 14,8% des participants ont été impliqués dans un accident de gaz durant lequel une personne a été blessée
  • 34,5% d’entre eux ont déjà eu peur d’une possible fuite de gaz
  • 18,5% des personnes interrogées ont déjà eu un accident au travail lié à leur perte d’odorat

“Ces résultats montrent que la perte de l’odorat affecte de manière significative la sécurité personnelle et le bien-être émotionnel. Mais il est possible d’aider les personnes concernées en trouvant des façons de rendre les choses moins dangereuses pour elles. On pourrait notamment leur apprendre à reconnaître les risques”, a réagi dans un communiqué de presse le docteur Liam Lee, auteur principal de l’étude parue dans European Archives of Oto-Rhino-Laryngology et médecin spécialisé dans les neurosciences.

Covid-19 : un impact délétère sur l’odorat de millions de personnes

Avant la pandémie de Covid-19, on estimait que plus de trois millions de personnes vivant au Royaume-Uni (soit 5% de la population du pays) souffraient d’une perte de l’odorat. Ce chiffre a logiquement augmenté, et il est aujourd’hui estimé à environ quatre millions, cela à cause des troubles de l’odorat provoqués par le virus SARS-CoV-2. On les classe en quatre catégories : l’anosmie (une perte totale de l’odorat), l’hyposmie (un odorat moins performant), la parosmie (de fausses sensations olfactives) et la phantosmie (des hallucinations olfactives).

Anosmie : penser des mesures de santé publique pour éviter des drames

Pourquoi le Covid-19 peut-il entraîner une perte d’odorat ? Comme l’a montré une étude menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS, de l’Inserm et de l’AP-HP : “Le SARS-CoV-2 infecte les neurones sensoriels et provoque une inflammation persistante de l’épithélium et du système nerveux olfactif. Par ailleurs, chez certains patients porteurs de manifestations cliniques persistantes, l’anosmie présente est associée à une inflammation prolongée de l’épithélium et du système nerveux olfactif et à la présence durable du virus dans l’épithélium olfactif.”

Parmi les personnes interrogées pour l’étude de European Archives of Oto-Rhino-Laryngology, 22% affirment que leurs dysfonctions olfactives sont dues à la contraction du Covid-19, ce qui met en lumière les effets délétères de la pandémie, des années après son commencement.

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