

Vous êtes-vous déjà surpris à mordiller votre lèvre, triturer une petite croûte ou arracher un cheveu sans trop savoir pourquoi ? Ces gestes, souvent anodins en apparence, peuvent en dire long sur notre état intérieur. Et surtout, ils laissent des traces bien réelles sur notre peau. Ce type de comportement est souvent minimisé : on pense que c’est “dans la tête”, “pas grave”, ou qu’on finira bien par arrêter un jour. Pourtant, ces habitudes peuvent s’installer durablement et abîmer sérieusement la peau, les cheveux, les ongles, et parfois l’image qu’on a de soi.
De quoi parle-t-on exactement ?
Ces gestes ont un nom : les comportements répétitifs centrés sur le corps, ou “BFRB” dans le jargon anglo-saxon. Parmi eux, la trichotillomanie (s’arracher les cheveux), la dermatillomanie (se gratter la peau de manière compulsive), l’onychophagie (ronger les ongles), ou encore le triturage obsessionnel des lèvres ou des imperfections cutanées. Ces troubles sont reliés aux troubles obsessionnels compulsifs (TOC), bien qu’ils ne soient pas toujours perçus comme tels.
Quand est-ce que ces comportements peuvent apparaître ?
D’après les MSD Manuals, ces comportements apparaissent souvent à l’adolescence, mais peuvent perdurer voire débuter à l’âge adulte, souvent dans des périodes de stress, d’ennui ou de surcharge mentale. Ils procurent un soulagement immédiat, mais laissent place à la gêne, voire à la honte, une fois le geste accompli. Le cercle est vicieux.
L’article d’Harmonie Santé insiste sur l’importance de ne pas banaliser ces gestes, car leurs conséquences peuvent être sérieuses : infections, cicatrices persistantes, alopécie localisée, voire isolement social. Derrière l’acte, il y a souvent un besoin de contrôle, ou au contraire une perte de contrôle émotionnelle. Il ne s’agit pas simplement d’arrêter. Il s’agit de comprendre ce qui se joue.
Peut-on s’en sortir ?
Heureusement, il existe des approches pour en sortir : la thérapie comportementale et cognitive (TCC), la pleine conscience, des exercices de substitution sensorielle, ou encore, dans certains cas, un accompagnement médicamenteux. Mais le premier pas, c’est de reconnaître ces comportements, de les nommer. Alors, les avez-vous repérés chez vous ? Pour en savoir plus, voici ces 7 mauvaises habitudes qui marquent votre peau (et parfois plus que vous ne le pensez)
Se ronger les lèvres ou les mordiller sans arrêt

Les lèvres sont fines, fragiles, et ne cicatrisent pas aussi bien que le reste du visage. À force de les mordiller ou d’en arracher des morceaux de peau, on crée des lésions qui peuvent devenir chroniques. Résultat : des lèvres fendillées, des infections localisées, voire des cicatrices. Et bien souvent, le rouge à lèvres n’y peut plus rien.
Percer ses boutons dès qu’ils apparaissent

C’est tentant, surtout avec un miroir grossissant à portée de main. Mais ce réflexe peut aggraver les choses : bactéries, cicatrices, hyperpigmentation. En particulier après 40 ans, où la peau cicatrise moins vite et marque plus facilement. Sans compter que cette habitude peut devenir un comportement compulsif.
S’arracher les cheveux (trichotillomanie)

Ce trouble touche aussi les adultes, même s’il est moins souvent reconnu. Certains arrachent leurs cheveux un à un, parfois inconsciemment, devant la télévision ou au volant. Résultat : plaques dégarnies, gêne sociale, et souvent un sentiment de honte qui isole. Pourtant, des traitements existent.
Gratter ou triturer une croûte jusqu’au sang

Une petite croûte ? Une tentation. Et souvent, un automatisme. Le problème, c’est que plus on la gratte, plus on retarde la cicatrisation… et plus on laisse de traces. Ce geste, souvent lié à l’anxiété, peut devenir un TOC cutané : la dermatillomanie.
Se ronger les ongles jusqu’à la douleur

Au-delà de l’aspect esthétique, l’onychophagie peut provoquer des infections, des inflammations douloureuses, voire des déformations à long terme. On l’associe souvent à l’enfance, mais chez de nombreux adultes, elle persiste… parfois même dans un cadre professionnel.
Tirer sur ses sourcils ou ses cils

Plus discret, ce geste fait partie des comportements d’arrachage capillaire. À force de répétition, il peut provoquer des trous définitifs dans la ligne des sourcils ou des cils clairsemés. Et malheureusement, les zones concernées ne repoussent pas toujours complètement.
Passer sa journée à scruter sa peau au miroir

Ce n’est pas un geste agressif en soi, mais il entretient un rapport obsessionnel à l’image. Certaines personnes passent des heures à chercher des “défauts” à corriger. Cela peut conduire à des gestes répétitifs, à des dépenses excessives en soins, voire à une altération de l’estime de soi.