Comme chaque année, depuis 2013, la revue Prescrire met à jour sa liste de médicaments qui présentent plus de risques que de bénéfices. Cette année, la liste comporte 106 médicaments, dont 88 commercialisés en France. Pour ce faire, la revue s’appuie sur “une équipe de rédaction issue de diverses professions de santé exempte de conflit d'intérêts".
Certains traitements se trouvent dans les domaines comme la cancérologie, la neurologie, ou encore la diabétologie. Si vous prenez un médicament qui figure dans une de ces catégories ou qui traite toute autre pathologie grave, n'arrêtez pas votre traitement ! Rapprochez-vous d’un spécialiste pour obtenir un avis médical sur la question : selon les cas et les circonstances, la prescription qui a été faite est peut-être adéquate.
En revanche, la liste de cette année comprend également des médicaments utilisés pour les maux de tous les jours. Vous pouvez vous passer de ces derniers, d’autant plus que d’autres alternatives existent.
Diarrhée : évitez le Smecta
En général, les argiles médicamenteuses utilisées dans divers troubles intestinaux dont les diarrhées sont à écarter en raison de leur pollution naturelle par le plomb. Or, ce dernier a des effets toxiques neurologiques, hématologiques, rénaux et cardiovasculaires, et des effets reprotoxiques, dont la plupart augmentent avec la dose d'exposition. Mieux vaut se tourner vers des antiacides sans argile, mais avec du bicarbonate de sodium comme le Gaviscon.
Maux de ventre : le Spasfon à bannir
Il ne figure pas dans la liste car un doute résiste sur une potentielle efficacité modeste chez certains patients. Mais la revue a consacré un article entier sur les risques de cette molécule, qui peut provoquer des réactions allergiques, dont de rares syndromes de Lyell, et un risque tératogène mal cerné.
Son efficacité symptomatique sur les troubles intestinaux bénins récurrents est incertaine. Dans les autres situations, il ne sert que de placebo. Chez les femmes enceintes ou qui pourraient le devenir, il est à écarter.
Toux : écartez le Toplexil et le Muxol
L’efficacité du premier n’a jamais été prouvée scientifiquement, à part pour son effet placebo. Or, il “expose à des réactions anaphylactiques et cutanées graves, parfois mortelles, telles que des érythèmes polymorphes, des syndromes de Stevens-Johnson et des syndromes de Lyell”.
Quant au deuxième, bien que ses effets soient prouvés, il expose à des effets indésirables disproportionnés dans le traitement d’un mal si léger. Le dextrométhorphane, bien qu’imparfait, est une meilleure option.
Acidité gastrique : oubliez le Rennieliquo
Ce médicament est utilisé pour combattre l’acidité. De même que le Smecta, il s’agit d’une argile médicamenteuse, donc polluée au plomb et très toxique. Comme pour les anti-diarrhéiques, la revue Prescrire recommande le Gaviscon comme alternative.
Maux de gorge : le Maxilase inefficace
Ces pastilles pour la gorge sont accusées de n’être pas plus efficaces qu’un placebo, alors qu’elles exposent à des “troubles cutanés ou allergiques parfois graves, dont : urticaires, prurits, angiœdèmes, rashs maculopapuleux, érythèmes”. Le paracétamol est la meilleure option pour combattre ces douleurs.
Articulation : évitez le Cartrex et le Voltarène
Ces deux anti-inflammatoires non stéroïdiens “exposent à un surcroît d'effets indésirables cardiovasculaires (dont infarctus du myocarde, insuffisances cardiaques) et de morts d'origine cardiovasculaire”. Quand le paracétamol n'est pas suffisant, les options les moins à risque sont l'ibuprofène et le naproxène.
Douleurs diverses : bannissez le Lumirelax
En plus de son effet uniquement placebo, ce dernier “expose à de nombreux effets indésirables, notamment des troubles digestifs et des atteintes cutanées (dont des angiœdèmes).” Mieux vaut lui préférer le paracétamol, voire l'ibuprofène ou le naproxène.
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