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Elle permet de voir l’invisible. Mise au point de nouveaux traitements, détection précoce du cancer, aide au diagnostic, assistance du chirurgien : l’intelligence artificielle (IA) continue sa percée dans le monde médical. Alors que se tient cette semaine le sommet pour l’action sur l’IA, cette technologie apparaît comme essentielle pour améliorer la lutte contre les cancers. "L’intelligence artificielle est très aidante, car elle peut manipuler et analyser conjointement un très grand nombre de données. Notre cerveau a une capacité d’analyse limitée. Il peut analyser entre 4 et 7 variables en regardant les corrélations, mais ne pourra pas aller au-delà", explique à Radio France la Dr Caroline Malhaire, radiologue et chercheuse à l’Institut Curie.
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Cancer du sein : symptômes, dépistage, causes, traitementsDans le cadre du mélanome (un cancer de la peau), des chercheurs ont appris à un algorithme de vision artificielle à distinguer les lésions de la peau des grains de beauté. Un peu plus de 100 000 images bénignes ou suspectes sont passées au crible. Verdict : l’IA a identifié correctement un mélanome dans 95 % des cas. Ce chiffre descend à 87 % avec l'œil d’un médecin dermatologue. "De là à concevoir une application qui permettra de scanner nos grains de beauté et de se faire des selfies pour détecter un éventuel mélanome, il n’y a qu’un pas", précise l’Institut Rafaël, spécialiste du cancer, sur son site. Cela pourrait changer l'évolution de la maladie.
L'intelligence artificielle et cancer du sein
La plupart des systèmes d’IA utilisés pour le cancer se concentrent sur deux aspects : l’identification de cellules cancéreuses spécifiques et l’estimation des mutations génétiques d’une tumeur. Dans le cadre du cancer du sein, cinq chercheurs de l’Institut norvégien de santé publique et des universités de Washington et de Californie, ont eu recours à un algorithme d’IA. Leur but : analyser les mammographies de 116 495 femmes ayant participé à un dépistage en Norvège entre 2004 et 2018. Parmi elles, 1 607 ont développé un cancer du sein.
Détection du cancer
L’algorithme a pu prédire un risque accru de cancer et déterminer quel sein était à risque jusqu’à six ans avant le diagnostic."Nous avons constaté que le sein qui développait un cancer obtenait un score d’IA environ deux fois plus élevé que l’autre sein", a expliqué Solveig Hofvind, responsable du projet et directrice du programme de dépistage, citée dans un communiqué.
Des traitements contre le cancer personnalisés grâce à l’IA
Le recours à l’IA aurait pour avantage d’améliorer le depistage précoce du cancer, réduire les coûts et mieux cibler les populations à risque, estime l’Institut norvégien de santé publique. Le modèle "Chief" permet à la fois d’améliorer le diagnostic, de prédire le taux de survie et de fournir des indications sur les traitements. "Il dépasse les limites des modèles de langage comme ChatGPT. Il peut identifier les caractéristiques du "microenvironnement tumoral", c'est-à-dire le tissu environnant d’une tumeur, qui joue un rôle crucial dans la réponse aux traitements", explique un article de France Info.
Cette nouvelle technologie pourra bientôt fournir des informations plus précises concernant l’agressivité de la tumeur."Elle permet d’avoir une véritable carte d’identité du cancer et d'affiner au mieux le schéma thérapeutique", ajoute l'Institut Rafaël sur son site.
Pour les patients qui cumulent plusieurs pathologies chroniques en plus du cancer, ces nouvelles avancées permettraient d’éviter les effets secondaires ou de prédire une toxicité médicamenteuse."Chez les patients en traitement de chimiothérapie, bientôt nous pourrons prévoir un trouble de la coagulation du sang ou détecter une infection", précise l’Institut Rafaël.
L’intelligence artificielle peut-elle remplacer un médecin ?
L’IA bouleverse le monde de la santé et impacte de nombreux professionnels. L’imagerie médicale est l’un des premiers domaines pour lesquels l’intelligence artificielle a démontré un intérêt."En 2016, un chercheur canadien avait prédit le remplacement, d’ici à cinq ans, des radiologues au profit de l’IA. En réalité, l’intelligence artificielle seule n’est pas parfaite, le radiologue isolé n’est sans doute pas idéal, et l’association paraît être la meilleure solution. On est complémentaires !" explique au Parisien le Dr Antoine Tesnière, directeur de PariSanté Campus, centre de développement axé sur le numérique en santé.
Et cela vaut pour les autres spécialités."Il n’est évidemment pas question d’imaginer se passer de l’avis du médecin, mais plutôt de faire de cette technologie un outil supplémentaire de diagnostic et de stratégie thérapeutique. Rien ne remplace le regard humain, tout simplement parce qu’il est humain", conclut l’Institut de cancérologie.
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