Alcool : la consommation régulière accentue les douleurs chroniquesAdobe Stock

Selon une nouvelle étude, publiée en avril 2023 et menée par des chercheurs de l’institut de recherche Scripps à San Diego en Californie (États-Unis), une consommation chronique d'alcool peut rendre les personnes plus sensibles à la douleur. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le British Journal of Pharmacology.

Douleurs chroniques et alcool : un lien avéré

En effet, les chercheurs ont voulu comprendre pourquoi l’alcool allait de pair avec les douleurs chroniques. Pour rappel, on dit qu’une douleur est chronique lorsqu’elle est intense, qu’elle persiste sur le long terme et lorsque les traitements restent inefficaces depuis plus de 3 mois.

En effet, d'autres études ont déjà révélé que la consommation d’alcool modifie la façon dont le cerveau traite les signaux de douleur. Or, l’effet inverse peut également se produire : la douleur chronique peut entraîner une augmentation de la consommation d'alcool.

La douleur est à la fois un symptôme répandu chez les patients souffrant de dépendance à l'alcool, ainsi qu'une raison pour laquelle les gens sont poussés à boire à nouveau, indique Marisa Roberto, professeure de neurosciences à l’institut de recherche Scripps.

Par ailleurs, plus de la moitié des personnes atteintes de trouble de la consommation d’alcool ressentent une douleur persistante d'un type ou d'un autre. La neuropathie alcoolique, une lésion nerveuse qui provoque des douleurs chroniques et d'autres symptômes, fait partie de ce type de douleurs.

"Il est urgent de mieux comprendre la voie à double sens entre la douleur chronique et la dépendance à l'alcool", alerte Marisa Roberto, professeure de neurosciences à l’institut de recherche Scripps dans un communiqué. "La douleur est à la fois un symptôme répandu chez les patients souffrant de dépendance à l'alcool, ainsi qu'une raison pour laquelle les gens sont poussés à boire à nouveau."

Les sensations de douleurs augmentent lorsqu'on consomme de l'alcool

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont divisé des souris en 3 groupes :

  • Le premier groupe était dépendant à l’alcool ;
  • Le deuxième consommait de l’alcool sans tomber dans l’excès ;
  • Le troisième groupe était "naïf", autrement dit, il n’avait jamais bu une seule goutte d'alcool.

Résultat : les scientifiques ont constaté que les groupes qui consomment de l’alcool de façon modérée voient leur sensibilité à la douleur augmenter. Cependant, le groupe dit dépendant a développé une forte allodynie (hypersensibilité à la douleur) durant un sevrage de 72 heures. Or, cette alloynie a complètement disparu lorsque les personnes de ce groupe ont recommencé à consommer de l’alcool.

Alcool : comment savoir si je suis dépendant ?

Plusieurs signaux doivent vous alerter par rapport à l’alcool. C’est le cas si vous ne pouvez pas vous passer d’alcool une journée. C’est aussi le cas si toutes vos activités sociales sont basées sur la consommation d’alcool.

En outre, si vous retrouvez l’alcool dans la plupart de vos pensées et si vous avez du mal à vous contrôler une fois que vous avez commencé à boire, il faut vous poser des questions. Si vous éprouvez le besoin de boire beaucoup pour ressentir les effets, c’est aussi révélateur de dépendance.

Certaines personnes vont également présenter des symptômes de sevrage, même léger lorsqu’elles vont passer 1 ou 2 jours sans alcool. On va alors observer une sensation de malaise léger ou des tremblements dans les mains. À ce stade, on peut dire que la personne a un problème avec l’alcool.

Sources

https://bpspubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/bph.16091

https://www.santelog.com/actualites/douleur-chronique-pourquoi-lalcool-fait-mal

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