Vous voyez tout en noir ? Voici comment faire la paix avec ce que vous ne contrôlez pasIstock
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Il y a des jours où l’on se sent englouti, comme tiré vers le fond par un courant trop fort. Le stress, les mauvaises nouvelles, les imprévus ou la fatigue mentale s’accumulent et notre cerveau s’emballe. Dans ces moments-là, tout semble flou, lourd et fixé. On aimerait que le monde nous fiche la paix, ou au moins, qu’il nous donne les clés pour respirer à nouveau. C’est justement à ce carrefour fragile entre perte de contrôle et besoin de rétablissement que s’ancre une idée simple mais puissante : faire la paix avec ce que l’on ne contrôle pas, pour mieux agir là où l’on peut.

C’est ce que défendent la Dre Annick Vincent, psychiatre spécialisée en TDAH, et la psychoéducatrice Lorraine Beaudoin dans leur livre Mon cerveau a besoin de focus. Un guide pour mieux vivre avec un mental souvent surchargé, parfois en lutte constante avec lui-même, et trop souvent piégé dans des tentatives d’évitement ou de contrôle absolu.

Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n’a le pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix. - Eric-Emmanuel Schmitt

Ce que vous contrôlez vraiment

Le message central du livre repose sur une prise de conscience essentielle : il y a des choses sur lesquelles nous n’aurons jamais la main. Les valeurs ou les croyances des autres, leurs jugements, leurs émotions, les imprévus de la vie, les injustices, les maladies, ou encore le passé… Tout cela échappe à notre volonté, aussi rationnelle ou bienveillante soit-elle.

À l’inverse, il y a des domaines dans lesquels vous avez du pouvoir. Vos efforts, vos réponses, vos gestes, vos attitudes. Vos croyances personnelles, vos décisions. Votre manière de parler à vous-même. Ce que vous choisissez de retenir d’une expérience. L’endroit où vous placez votre énergie. Ce sont ces leviers-là qui peuvent réellement changer votre quotidien.

Comme l’écrivait l’auteur Eric-Emmanuel Schmitt, cité dans l’ouvrage :

“Un homme est fait de choix et de circonstances. Personne n’a le pouvoir sur les circonstances, mais chacun en a sur ses choix.”

Autrement dit, c’est en cessant de lutter contre ce qui est hors de portée que l’on retrouve l’énergie d’agir. De poser un pas devant l’autre, plutôt que de s’épuiser à battre des bras contre un océan indomptable.

L’évitement : un faux allié quand tout semble trop

Lorsqu’on est submergé, l’un des premiers réflexes est souvent de fuir l’inconfort. Se plonger dans une série, ignorer les mails, se couper du monde, remettre au lendemain. Ce type d’évitement est humain. Il apaise, sur le moment. Mais comme le rappellent les autrices, c’est un soulagement trompeur : à long terme, éviter ne règle rien. Au contraire, cela nourrit l’angoisse, fragilise l’estime de soi, et fait grossir la montagne que l’on n’a pas voulu gravir.

Sortir de ce réflexe ne veut pas dire foncer dans la douleur. Cela commence souvent par un petit arrêt, une pause pour observer ce qui se passe à l’intérieur : Qu’est-ce que je ressens exactement ? Quelle émotion est là ? Quel besoin n’est pas respecté ? Peut-être que je suis triste parce que je me sens incompris. Ou en colère parce que je me sens impuissant. Prendre ce recul-là, c’est reprendre un peu de pouvoir.

Quels outils utiliser quand on perd pied mentalement ?

Face à un stress qui monte ou un mental qui part en vrille, plusieurs pistes peuvent vous aider à ne pas sombrer. Ces outils, décrits dans Mon cerveau a besoin de focus, n’ont rien de magique. Mais appliqués avec régularité, ils permettent de rétablir un équilibre, petit à petit.

Il s’agit d’abord d’accepter ce qui est. Non pas en se résignant, mais en cessant de dépenser de l’énergie à nier l’évidence. Ce diagnostic est tombé. Ce collègue vous a blessé. Cette fatigue est réelle. En nommant les choses, on allège leur poids. Et cela permet de rediriger l’énergie vers ce qui est encore entre vos mains.

Ensuite, il faut souvent ajuster son rythme. Prendre conscience que l’on n’est pas obligé de tout faire à 100 %. Que ralentir, c’est parfois avancer mieux. Choisir là où l’on place son attention, décider de ce qui est prioritaire, se ressourcer, c’est une forme d’intelligence émotionnelle autant que de stratégie de survie.

Enfin, les autrices insistent sur la nécessité de raviver l’espoir. Même ténu. Même incertain. C’est lui qui permet de tenir bon. Le cheminement vers le mieux-être est rarement linéaire. Il est souvent jalonné de retours en arrière, de doutes, de découragements. Mais tant que vous avancez, même à petits pas, vous êtes déjà en train de sortir de la tête de l’eau.

Quand tout vacille autour de soi, il peut être salutaire de revenir à l’essentiel : ce qui vous anime profondément, ce en quoi vous croyez, ce à quoi vous tenez. Vos valeurs, en somme. Elles sont comme une boussole intérieure.

Pourquoi revenir à ses valeurs peut tout changer ?

Quand tout vacille autour de soi, il peut être salutaire de revenir à l’essentiel : ce qui vous anime profondément, ce en quoi vous croyez, ce à quoi vous tenez. Vos valeurs, en somme. Elles sont comme une boussole intérieure. Si vous vous sentez perdu, demandez-vous :

Est-ce que je suis en train de vivre ou de décider en accord avec ce qui compte pour moi ?”
“Qu’est-ce que je veux honorer, ici ? La bienveillance ? La justice ? Le respect ? Le courage ?”

Revenir à ses valeurs, c’est retrouver du sens. Et ce sens peut redonner une direction, même dans les moments les plus incertains. Il devient alors plus simple de poser des actes concrets, même petits : exprimer un besoin, dire non à une surcharge, valider une émotion, demander de l’aide.

Car oui, demander de l’aide, c’est aussi un acte de pouvoir. De lucidité. On n’est pas obligé d’avancer seul dans les turbulences. Un thérapeute, un proche bienveillant, un groupe de soutien… Peu importe la forme. Ce qui compte, c’est de se permettre d’être soutenu, sans honte ni culpabilité.

Comment retrouver son pouvoir d’agir au quotidien ?

Faire la paix avec ce que vous ne contrôlez pas n’est pas un aveu de faiblesse. C’est un acte de clarté. Cela vous évite de gaspiller de l’énergie sur des batailles perdues d’avance, et vous ramène à ce qui peut, réellement, faire bouger votre quotidien.

Ce processus n’est pas immédiat. Il demande du temps, de l’honnêteté avec soi-même, et parfois quelques secousses. Mais il ouvre la voie à une meilleure présence à soi. À un apaisement intérieur durable, même quand le monde autour semble instable.

Votre cerveau a besoin de focus, oui. Mais avant tout, il a besoin de savoir où se trouve votre pouvoir. Là, ici, maintenant. Dans un geste. Une intention. Un mot. Une respiration.

Sources

Mon cerveau a besoin de focus - Dre Annick Vincent et Lorraine Beaudoin. Les éditions de l’homme, 29.95 €

https://editionshomme.groupelivre.com/products/mon-cerveau-a-besoin-de-focus?variant=45534153277697