
Il touche plus de personnes que le trouble bipolaire, et pourtant il est bien plus méconnu. Le trouble de la personnalité borderline (TPB) concerne environ 1,5 % de la population. Instabilité émotionnelle, relations tumultueuses, impulsivité… Ce trouble complique profondément le quotidien de ceux qui en souffrent.
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Le TPB se distingue par une instabilité marquée de l’humeur, de l ’image de soi et des relations interpersonnelles. Contrairement à des troubles comme la dépression ou le trouble bipolaire, les émotions des personnes borderline changent très rapidement, souvent en réaction à des situations sociales stressantes.
Le diagnostic repose sur des critères précis définis dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, cinquième édition (DSM-5). Pour confirmer un TPB, au moins cinq symptômes sur les neuf suivants doivent être présents de manière durable et affecter la qualité de vie :
- Relations intenses et instables
- Image de soi instable
- Instabilité émotionnelle, avec changements d'humeur rapides
- Comportements impulsifs (toxicomanie, dépenses imprudentes...)
- Comportements automutilants ou suicidaires
- Sentiments persistants de vide
- Peur de l'abandon
- Colère intense ou difficulté à contrôler la colère
- Paranoïa ou épisodes dissociatifs en réponse au stress
Le BSL : un outil précieux pour mieux évaluer
Le trouble borderline n’est pas une fatalité ! Grâce à une prise en charge adaptée, il est possible de stabiliser les symptômes et d’améliorer la qualité de vie. Pour suivre l’évolution des symptômes, les professionnels de santé utilisent la Liste des Symptômes Limites (BSL), un questionnaire standardisé. Développé par le professeur Martin Bohus, cet outil permet aux patients d’autoévaluer l’intensité de leurs symptômes.
Trois versions existent : la BSL-95 (une liste très détaillée utile en recherche), la BSL-23 (une version courte, pratique en thérapie), et la BSL-7 (ultra-rapide, pour des suivis fréquents). La BSL-23, notamment, mesure les ressentis de la dernière semaine (impulsivité, haine de soi, dissociation, etc.) sur une échelle de 0 à 4. C’est un moyen concret pour suivre les progrès, mieux comprendre les difficultés spécifiques du patient et ajuster les traitements. Ces derniers peuvent inclure une médication, mais aussi la thérapie comportementale dialectique.
Pour savoir si vous êtes à risque, voici les questions de la BSL-23, à vous poser pour mieux comprendre votre état d’esprit et vos symptômes. Attention : ce test, basé sur la semaine passée, peut montrer une tendance, un profil à risque. Mais il ne remplace pas un diagnostic clinique : si vous pensez être à risque de souffrir du TPB, ne vous auto-diagnostiquez pas, mais rapprochez-vous d’un psychiatre ou psychologue spécialisé !