Santé mentale : célébrités et anonymes brisent les tabous dans un documentaire choc ! 
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Les nageurs Camille Lacourt et Florent Manaudou mais aussi Yannick Noah, Michèle Bernier, Eric Antoine, Pomme, Hatik ou encore François Berléand ainsi que de nombreux anonymes ont parlé sans détour de leurs troubles mentaux. Dépression, addiction, schizophrénie, troubles bipolaires, TDAH… ils ont parlé vrai, sans tabou, de maladies qui concernent tout le monde, célèbres ou pas. 13 millions de personnes, 1 Français sur 5, sont en effet concernés par un trouble psychique.

Tout le monde peut être concerné par la dépression, ce n’est pas une pathologie qui toucherait uniquement une élite, des artistes ou uniquement des privilégiés, explique le Dr Jean-Victor Blanc, psychiatre. Ce qu’il faut savoir c’est que la dépression est une pathologie qui se traite plutôt bien. Pourtant dans l’imaginaire collectif, on a l’impression que quelqu’un qui va être dépressif le sera toute sa vie. C’est vraiment une idée fausse.” On peut faire un épisode dépressif à un moment particulier de sa vie et ne plus jamais en faire.

Dépression : elle touche 3 millions de Français

Arnaud est en dépression depuis 6 ans. “Je ne me suis pas rendu compte de la dépression. Pour moi ce n’était pas convenable, dans mon cerveau, je n’étais pas fait pour être dépressif. Je ne suis pas quelqu’un de fragile, explique-t-il. J’ai fait une carrière dans l’armée, après de suis rentré en entreprise et j’ai gravi les échelons, occupé des postes à responsabilité.”

Bien connue et documentée, diagnostiquée et soignée, la dépression n’en reste pas moins une maladie qui impacte lourdement le quotidien. “C’est comme une brûlure que j’ai à l’intérieur, une brûlure qui me consume, poursuit Arnaud. Beaucoup de crises d’angoisse, beaucoup de pleurs, beaucoup de problèmes de sommeil, le cerveau qui ne se repose jamais, qui est toujours en rumination, qui cherche des solutions, parfois terribles. C’est aussi beaucoup de fatigue. Vous vous sentez diminué, et c’est compliqué aussi.

Dépression et troubles anxieux, sont avec les addictions les maladies psychiatriques les plus répandues. 3 millions de Français ont ainsi souffert de dépression au cours des 12 derniers mois.

“Dans certaines familles il y a plus d’infarctus par exemple, dans d'autres plus de dépressions”

Les addictions : des symptômes méconnus de troubles psychiques

A titre d’exemple, sachez que 50 % des personnes atteintes de troubles bipolaires souffrent d’addictions. Alcool, médicaments ou autres substances s’invitent souvent dans l’équation quand la santé mentale est en jeu. Camille Lacourt, quintuple champion du monde en natation, explique ainsi avoir sombré dans l’alcoolisme au moment de sa dépression. D’autres se laissent entraîner dans la spirale infernale des psychotropes ou de la drogue. La kétamine, par exemple, est de plus en plus consommée, à l’instar de people comme Elon Musk qui assume prendre régulièrement. Des addictions qui altèrent un peu plus la santé mentale mais qui font office de béquille - à tort - pour de nombreux malades.

Beaucoup témoignent en effet de la brutalité de la maladie, de son caractère soudain, de ces signes extérieurs moins visibles. Aux symptômes connus des différentes pathologies psy s'ajoutent en effet des problématiques plurielles : maladies de peau, prise de poids, troubles du comportement alimentaire… “La dépression est assez sournoise, elle ne vous rend pas incapable de faire des choses tout de suite, remarque Arnaud. Elle est là, elle attend. Et quand arrive le bon moment, elle vous fracasse.”

Peut-on anticiper ? Prévenir un trouble psychique ?

C’est souvent compliqué bien sûr. Mais certains profils sont plus à risque. Le savoir est essentiel pour prévenir et/ou adapter la prise en charge au plus tôt. “On retrouve souvent dans le parcours des personnes concernées des traumatismes, des violence dans l’enfance ou l’adolescence, explique le Dr Jean-Victor Blanc. C’est un des facteurs qui peut exposer au risque d’avoir plus de troubles psychiques. Mais ce n’est pas le seul. Il est important de savoir que l’on naît tous avec un ensemble de vulnérabilités qu’elles soient psychiques ou de la santé. Dans certaines familles il y a plus d’infarctus par exemple, dans d'autres plus de dépressions”. A voir conscience de ces vulnérabilités permet de les anticiper.Au début j’ai eu une période où je me suis senti responsable, coupable, car je sais que j’ai consommé beaucoup de drogues à un moment et je me disais que c’était ma faute”, explique David atteint de schizophrénie. Pourtant, dans la famille de David, il y a des précédents, des cas familiaux qui auraient pu alerter avant.

Idées suicidaires : un fardeau supplémentaire

Tous les témoins ou presque ont expérimenté une ou plusieurs tentatives de suicide ou doivent composer régulièrement avec des idées suicidaires. Comme Yannick Noah qui avoue avoir plusieurs fois eu envie “de se jeter dans la Seine”. Les autorités sanitaires estiment de 130 000 à 180 000 tentatives de suicides prises en charge par le système de soins chaque année en France. Consulter, se faire aider et accompagner, parler, c’est la seule piste pour éviter les tentatives de suicides et les suicides aboutis. L’isolement est un facteur aggravant déterminant.

Maladie psychiatriques : les peurs s’ajoutent au tabou

Il faut du courage pour parler de schizophrénie, de bipolarité, de trouble dissociatif de l’identité (TDI, qui se caractérise par la présence de plusieurs personnalités différentes chez une même personne) ou de paranoïa. Et pourtant ces maladies sont beaucoup plus fréquentes qu’on le croit. La schizophrénie par exemple touche 600 000 Français alors les troubles bipolaires concernent 1,6 millions de nos compatriotes.

Pour les personnes concernées, l’image véhiculée de ces troubles dans le cinéma notamment est trompeuse. En réalité on est souvent “un peu loin des tableaux un peu caricaturaux que l’on peut voir dans les films, note le Dr Jean-Victor Blanc. Ca va être des manifestations du trouble moins marquées que ce que l’on voit sur grand écran.

Poser un diagnostic de maladie mentale : une étape à la fois indispensable et douloureuse

Pour beaucoup, le diagnostic apporte autant de soulagement que de peur. “La lucidité amène aussi beaucoup de souffrance”, remarque ainsi David. “La maladie psychique, je la vis comme une défaite”, déclare de son côté Eric Antoine, animateur à la télévision et qui souffre de stress post-traumatique et de troubles alimentaires. Pour Pomme, chanteuse plusieurs fois primée aux Victoires de la musique, le diagnostic de TDAH (une pathologie qui touche 2 millions de Français) est libérateur. Le diagnostic permet de mettre un nom sur un mal-être, de comprendre, d’agir. D’en parler ? Le chemin de ce côté reste encore long.

50 % des personnes concernées préfèrent se taire par crainte du jugement apprend-on dans le documentaire. Il faut aujourd'hui que les choses évoluent et que les tabous tombent définitivement. Ce peut être tout l’enjeu de cette cause nationale 2025. Il reste quelques mois encore pour faire bouger les lignes !