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Ces dernières années, la psychologie positive est devenue bien plus qu’une mode. Enseignée comme une thérapie de choix par certains psychologues de l’école américaine, prônée dans les médias et par les influenceurs, la psychologie positive fait le lit des adeptes du développement personnel. Si vous souffrez d’anxiété, de dépression, stress ou burn out, peut-être avez-vous entendu des phrases comme "relativise", "vois le positif", "ça pourrait être pire", "penses à ceux qui vivent dans un pays en guerre", "tu devrais voir le bon côté des choses", "positive".
Ces allégations qui sonnent plutôt comme des injonctions au bonheur vous forcent donc à semblant que tout va bien, alors qu’à l’intérieur, vous allez mal. Selon les adeptes de la "pensée positive", cela pourrait vous aider à surmonter vos difficultés et améliorer votre sensation de bien-être.
Or, des scientifiques qui se sont penchés de manière sérieuse sur la question révèlent que faire semblant d’être positive ou positif aurait à l’inverse des conséquences négatives sur la santé mentale.
Cacher ses émotions profondes n’est pas sans danger
Cacher ses émotions négatives, faire semblant de sourire, de rire, simuler une joie tout sauf sincère, certains disent que la méthode est efficace pour aller mieux. Non seulement il n’en est rien, mais vous risquerez d’aller encore plus mal en feignant le bonheur. Porter un masque c’est ne pas être authentique, et cela peut s’avérer très toxique pour votre mental, comme le révèle Mark Travers, psychologue américain et docteur en psychologie dans le célèbre magazine Psychology Today.
Ce dernier a listé trois raisons principales pour lesquelles feindre le bonheur est néfaste pour la santé. Le premier, c’est l’évitement de nos émotions. Cacher ses véritables émotions comme la peur ou la colère au profit d’une joie factice est un schéma véritablement toxique qui aura de lourdes conséquences sur votre santé mentale en général.
"Sourire pour maintenir une façade, c’est se tromper soi-même et ne faire que retarder l’inévitable. S’il est parfois nécessaire de sourire pour se sortir d’une situation difficile, le fait de mettre constamment ses véritables sentiments de côté fait plus de mal que de bien sur le plan psychologique", a expliqué le psychologue au journal américain.
Un manque d’authenticité mauvais pour notre cerveau
Le deuxième écueil de la "positive attitude", ce sont les fausses croyances qui émanent d’elle. En souriant de manière fausse, on se ment à soi-même, et on développe des fausses croyances comme "tout va bien", alors qu’au fond de soi, tout va mal. Sourire sans en avoir véritablement envie peut s’avérer même totalement contre-productif et accentuer le mal-être.
"Les affirmations qui ne correspondent pas au ressenti d’une personne peuvent susciter une résistance accrue, ce qui créé un sentiment de complaisance et une déresponsabilisation à l’égard de son propre bonheur", explique Mark Travers.
"En d’autres termes, la croyance du ‘je suis heureux·se parce que je souris’ est bien moins efficace que celle du ’je souris parce que je suis heureux·se’."
Le risque d’être mal compris par ses proches
Enfin, le troisième point mis en évidence par le psychologue c’est le rapport aux autres qui découle de ce comportement de fausse joie.
En effet, faire semblant d’aller bien donne une fausse image de nous à nos proches. Ces derniers ne vont donc pas nous entourer comme nous en aurions besoin, pensant que tout va bien pour nous.
Ne pas recevoir de soutien aggrave le mal être et le sentiment d’être isolé. Toujours selon Mark Travers, parler de ses sentiments de la manière la plus honnête et authentique qui soit est la seule façon d ’obtenir l’aide dont nous avons besoin pour prendre soin de nous.
Vous l’aurez compris les faux semblants peuvent avoir des conséquences néfastes sur votre santé mentale. Il n’y a rien de mal à traverser une période compliquée ou à souffrir d’une dépression, parlez-en à votre médecin, à vos proches et ne faites pas semblant d’aller bien. Vous aurez ainsi plus de chance de retrouver la paix intérieure.
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