Ostéoporose : vivre dans des zones de verdure augmente la densité osseuseIstock

L’air pollué des zones urbaines et industrielles asphyxie la santé en engendrant une avalanche de dangers : affections respiratoires, insuffisance cardiaque, risque de décès prématuré… De nombreuses études scientifiques tirent régulièrement la sonnette d’alarme face à la bombe à retardement que représente la pollution atmosphérique. L’exposition à cet air vicié engendre un stress oxydatif à l’origine d’une inflammation qui s’insinue dans tout l’organisme, jusqu’à nos os. Ce processus inflammatoire et la perturbation hormonale associées à la pollution rendraient plus vulnérable au risque de souffrir d’ostéoporose, ont montré plusieurs études.

Il semblerait que vivre au plus près de la nature fasse rempart à ce cercle vicieux. Des chercheurs britanniques ont découvert que le fait d’habiter dans des régions verdoyantes, à proximité de parcs, d’espaces verts et de jardins, aide à renforcer la densité osseuse, et par là même pourrait constituer un outil de réduction du risque d’ostéoporose.

L’ostéoporose est une maladie diffuse du squelette qui affecte la densité des os et leur résistance. Elle aggrave le risque de fracture en vieillissant. En plus de fragiliser les tissus osseux et d’éroder leur mobilité, elle entraîne souvent des douleurs chroniques, altérant significativement le bien-être des personnes touchées.

Cette pathologie concerne deux à trois fois plus les femmes que les hommes, en raison de la ménopause. En France, on estime que 39% des femmes souffrent d’ostéoporose autour de 65 ans, selon l’assurance maladie.

Les nouveaux travaux britanniques, publiés dans la revue Annals of the Rheumatic Diseases apporte une nouvelle piste de prévention et d’amélioration des symptômes de l’ostéoporose (en plus des mesures hygiéno-diététiques et des traitements médicamenteux).

"Les résultats de cette étude constituent la première preuve que la verdure résidentielle est associée à une densité osseuse plus élevée et à une diminution du risque d'ostéoporose", se félicitent les auteurs de l’étude, dans un communiqué.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données de la UK Biobank portant sur 391 298 personnes âgées en moyenne de 56 ans, dont un peu plus de la moitié (53 %) étaient des femmes. Le risque génétique d'ostéoporose a été calculé et la quantité d’espaces verts dans leur zone résidentielle a été prise en compte.

L’exposition moyenne aux polluants a également été prise en considération. Chaque participant a été suivi pendant douze ans.

La végétation, un filtre anti-pollution et une incitation à bouger

Résultat, à l’issue de la période de 12 ans, de nouveaux cas d'ostéoporose sont apparus chez 9 307 personnes. Ces personnes étaient plus souvent âgées, de sexe féminin, fumeuses et retraitées. Elles étaient également plus susceptibles d'avoir un niveau d'éducation moins élevé et d'être plus défavorisées sur le plan économique.

Mais les chercheurs ont relevé un lien entre la quantité d'espaces verts et les nouveaux cas d'ostéoporose. L’augmentation de l’exposition aux espaces verts a été associée à une augmentation de la densité minérale osseuse et à une baisse de 5 % du risque d'ostéoporose.

Alors que la pratique de l’activité physique adaptée (qui renforce les os et améliore l’équilibre) est reconnue comme un outil d’amélioration de la masse osseuse, les résultats de cette étude portent à croire que vivre dans des espaces verts est doublement bénéfique : non seulement les arbres et les plantes agiraient comme des filtres naturels contre les polluants de l’air, mais vivre dans un écrin de verdure encouragerait à faire du sport, ce qui profite aux os.

Les pouvoirs de la nature sur notre santé

Cette invitation scientifique à se mettre au vert s’ajoute à d’autres bienfaits déjà mis en avant par des publications antérieures : par exemple, il a été suggéré que vivre près de la végétation boosterait le système immunitaire et la santé métabolique et ralentirait le vieillissement. S’immerger en pleine nature annulerait les méfaits cardiovasculaires liés à la pollution atmosphérique, selon une autre étude.

Sources

https://dx.doi.org/10.1136/ard-2023-224941

https://medicalxpress.com/news/2024-03-leafy-areas-boost-bone-density.html

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