On sait aujourd’hui que le surpoids et l’obésité favorisent un certain nombre de maladies, comme le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou encore l'athérosclérose. Actuellement, 39 % de la population mondiale est en surpoids, et 12 % est obèse. En 50 ans, ces chiffres ont été multipliés par trois. Généralement, on considère qu’une personne est en surpoids lorsque son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur ou égal à 25. À partir de 30, on atteint le seuil de l’obésité.

Cependant, “l’IMC n’est qu’un indicateur parmi d’autres, explique Alexandra Retion, diététicienne-nutritionniste. Une personne qui fait énormément de musculation peut ainsi être considérée comme obèse si l’on ne regarde que l’IMC, alors qu’elle n’a aucun excès de graisse”. Il ne faut donc pas prendre l’IMC pour seul critère, étant donné que le muscle pèse plus lourd que le gras.

Les gènes nous gardent en bonne santé

Par ailleurs, les gènes auraient un rôle majeur dans la survenue de l’obésité. C’est ce que dévoile une récente revue de la littérature parue dans Nature Genetics. Celle-ci s'est intéressée à deux types d'obésité : l'obésité monogénique et l’obésité polygénique et a montré qu'elles avaient des fondements génétiques communs.

On parle :

  • d'obésité monogénique lorsqu’une seule mutation d'un seul gène suffit à engendrer la maladie ;
  • d’obésité polygénique quand une accumulation de variants prédispose à l'obésité au sein du génome. Elle correspond à la situation la plus commune.

“Les obésités monogéniques et polygéniques sont, pour la très grande majorité, reliées à des altérations au niveau du système nerveux central”, précise Amélie Bonnefond, directrice de recherche Inserm du laboratoire Génomique intégrative et modélisation des maladies métaboliques à Lille. Ce changement peut déréguler la sensation de satiété. Ainsi, pour les personnes concernées, la régulation des quantités de nourriture est extrêmement compliquée.

L’adiposité "favorable" ou "défavorable".

Ce sont les gènes avec lesquels nous sommes nés qui déterminent comment et où la graisse est stockée. Les scientifiques qualifient ce phénomène d'adiposité "favorable" ou "défavorable". Selon chaque individu, leur répartition et le volume de masse grasse peuvent être différents dans l'organisme, même s’ils ont le même IMC. Par exemple, des personnes obèses peuvent être porteuses d’un gène qui favorise le dépôt des graisses autour du pancréas, ce qui augmente le risque du diabète de type 2.

Afin de déterminer pourquoi certaines personnes obèses restent relativement en bonne santé, une seconde étude, publiée par l’Université d’Exeter en janvier 2022, a étudié la survenue de 37 maladies chez 500 000 personnes âgées de 37 à 73 ans.

“Certaines personnes ont des gènes de graisse malchanceux, ce qui signifie qu'elles stockent des niveaux plus élevés de graisse partout, y compris sous la peau, le foie et le pancréas. Cela est associé à un risque plus élevé de maladies telles que le diabète de type 2”, a déclaré le Dr Hanieh Yaghootkar, maître de conférences en biosciences à l'Université Brunel de Londres, qui a dirigé la recherche. D’autres ont plus de chance, car leurs gènes ne favorisent pas ces maladies métaboliques. Ils entraînent le stockage des graisses sous la peau au niveau de l'abdomen ou du cou (double menton).

Parmi les maladies examinées, “12 (y compris l'accident vasculaire cérébral et le diabète de type 2) étaient directement liées aux gènes qui déterminent si une personne a, ou non, une adiposité favorable”, écrit le communiqué de presse. Neuf, dont les thromboses veineuses profondes ou des genoux arthritiques, pourraient être considérés comme sans rapport avec ce phénomène. Il s’agit très probablement du simple fait de porter trop de poids. Néanmoins, les chercheurs avertissent que l'obésité constitue un grave danger pour la santé. Le surpoids et l’obésité prédisposent à la survenue de certaines maladies, comme l’hypertension, l’hypercholestérolémie, l’angine de poitrine, l’infarctus du myocarde, l’AVC ou encore l’artérite des membres inférieurs.

Sources

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34556834/

https://www.eurekalert.org/news-releases/940948

Merci à Alexandra Retion, diététicienne-nutritionniste à Paris

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