E. coli : comment éviter les contaminations avec les produits du marché ou achetés chez les commerçants ?

Le coupable a été identifié par les autorités sanitaires : E. coli, ou Escherichia coli, serait responsable de la tragédie qui sévit dans l’agglomération de Saint-Quentin, dans le département de l’Aisne, depuis le 12 juin. Une bactérie qui a coûté la vie à une fillette de 12 ans et contaminé plus de 18 enfants, selon le dernier bilan annoncé dimanche en fin de journée par le ministre de la Santé, Yannick Neuder. « Il y aura un deuxième type d’analyses cette semaine, qui aura lieu à l’Institut Pasteur (...) pour pouvoir poursuivre les investigations et établir le lien de causalité », a annoncé le ministre de la Santé.

Tous les enfants contaminés par la bactérie ont souffert de problèmes digestifs sévères. Huit d'entre eux ont développé un SHU : syndrome hémolytique et urémique. « Le SHU constitue une complication grave d’un épisode de diarrhée, souvent sanglante, pouvant évoluer dans 10 % des cas vers une anémie hémolytique, une thrombopénie (baisse des plaquettes) et une insuffisance rénale aiguë », précise le ministère de la Santé dans un communiqué. Le syndrome est responsable de la mort, lundi dernier, de la jeune fille de 12 ans au CHU de Saint-Quentin.

« Il faut consulter s’il y a ces symptômes », appuie le ministre. Et de rappeler qu’« il ne s’agit pas d’une épidémie ni d’un virus, mais d’une bactérie, qui s’appelle Escherichia coli », alerte Yannick Neuder.

E.Coli : Une bactérie mortelle à surveiller de près

Cette complication liée à la bactérie E. coli est cependant rare. En 2023, 128 cas chez les enfants ont été notifiés aux autorités sanitaires. À savoir que, depuis 1996, une surveillance de ces infections est mise en place. L'objectif : alerter Santé publique France des cas concernant les enfants de moins de 15 ans, signalés par les services hospitaliers pédiatriques.

Les personnes les plus à risque sont celles qui se situent aux deux extrêmes de la vie. « L’exposition à un très faible nombre de cellules de cette bactérie peut suffire à déclencher l’infection. Pour les enfants de moins de 5 ans, l’ingestion de 500 bactéries est associée à une très forte probabilité de déclencher la maladie », précise l’Anses dans un communiqué.

Si, dans ce cas précis, la cause de la contamination n’est pas encore connue avec certitude, il s’agirait « probablement d’une infection alimentaire liée à de la viande », a rappelé le ministre. « Les analyses sont en cours pour établir effectivement le lien formel. »

Quatre boucheries fermées pour investigation

En tout, quatre boucheries ont fermé ce week-end afin de réaliser des prélèvements. La décision de suspendre ces boucheries a été prise « sur la base des investigations conduites sur les consommations de chacune des personnes intoxiquées », explique la préfecture de l’Aisne.

En plus de la viande hachée de bœuf, les aliments les plus souvent incriminés par ces bactéries sont les fromages frais et les végétaux. « La contamination se produit, par exemple, à l’abattoir pour les viandes (via la dépouille ou après éviscération des animaux), ou au moment de la traite pour le lait, en particulier lorsque les mesures d’hygiène ne sont pas appliquées », ajoute l’Anses dans un communiqué.

Pour limiter les risques de contamination au maximum, voici les recommandations de l’Anses et de l’Institut Pasteur en diaporama.