Qu’est-ce que la névrite optique ?

La névrite optique est une neuropathie de l’œil qui correspond, comme son nom l’indique, à une i nflammation du nerf optique. Ce dernier a notamment pour fonction de transmettre les informations visuelles des yeux vers le cerveau.

La névrite optique atteint la vision centrale. Des zones dites de "non vue" (scotome) apparaissent dans le champ de vision. Contrastes et couleurs sont difficiles à distinguer, au même titre que les objets exposés en pleine lumière. 

On distingue deux types de névrite optique :

  • Les "papillites" qui atteignent la partie antérieure du nerf optique et s’accompagnent d’un œdème papillaire (infiltration de la papille optique). On parle aussi de neuropapillite ou neuropathie optique inflammatoire antérieure. Elles se traduisent par une baisse importante de l'acuité visuelle, une papille avec hémorragies ou exsudats au fond d'œil.
  • La névrite optique rétrobulbaire (NORB) qui traduit une inflammation du nerf optique en arrière du globe oculaire et qui ne s’accompagne pas d’œdème papillaire cette fois-ci.

Ces phénomènes peuvent être réversibles, mais peuvent aussi évoluer vers une quasi-cécité.

Schéma d'un œil atteint de névrite optique

Qu’est-ce que la névrite optique ?

Image publiée avec l'autorisation de la Ligue Braille - Crédit : © Ligue Braille

Chiffres : quelle est la fréquence d’une névrite optique ?

Selon la littérature médicale, la névrite du nerf optique est la cause principale de baisse de la vision aigüe chez le jeune adulte et celui d’âge moyen. Son incidence est estimée entre 1 et 5/100 000 personnes par an. Ce trouble affecte plus volontiers les patients d’origine caucasienne et de sexe féminin.

Dans 15 à 20% des cas, la névrite du nerf optique est la manifestation primaire d’une sclérose en plaques (SEP). Sa prévalence varie entre 40 et 50% chez les patients atteints d’une SEP et des études post-mortem rapportent 100% d’atteintes dans les autopsies pratiquées chez les patients de ce dernier groupe.

Névrite optique : quels sont ses symptômes ?

La survenue d’une névrite optique peut s’accompagner de divers symptômes :

Une perte de vision

La névrite optique perturbe la bonne transmission des informations visuelles des yeux vers le cerveau. C’est ce qui entraîne une perte modérée ou sévère de l’acuité visuelle, uni- ou bilatérale. La perte de la vision peut augmenter en 1 ou 2 jours. La fonction visuelle du ou des yeux atteints peut varier d’une acuité proche de la normale jusqu’à la cécité complète dans les cas les plus sévères.

Le Docteur Raynaud, ophtalmologiste nous rappelle à ce sujet un vieil adage selon lequel "dans ces cas-là, on dit que le patient ne voit rien et le médecin n’ont plus, car l’examen clinique paraît normal".

Une altération visuelle

Flou visuel et diminution des contrastes ne sont pas rares en cas de névrite optique. La vision en couleur peut, en effet, être particulièrement affectée, mais la personne peut ne pas le remarquer. Cette altération de la vue est très souvent accompagnée de céphalées.

Des douleurs oculaires

La plupart des personnes présentent une douleur oculaire lors des mouvements des yeux.

Névrite optique : quelles sont ses causes ?

L’origine des névrites optiques peut être diverse :

La sclérose en plaques

La névrite optique rétrobulbaire est une des manifestations les plus fréquentes de la sclérose en plaques (SEP), une maladie auto-immune affectant le système nerveux central. Dans le cadre de la SEP, le système immunitaire s’attaque à la myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses. C’est la raison pour laquelle on dit que SEP est une maladie démyélinisante.

La neuromyélite optique

Autre type de maladies démyélinisantes, la neuromyélite optique affecte la gaine de myéline au niveau des yeux et de la moelle épinière.

Les maladies infectieuses

Certaines d’entre elles peuvent entraîner une névrite optique. On retrouve ce type d’affection en cas de méningites, d’encéphalites virales, de tuberculose, de syphilis, de sinusites, ou encore de maladie de Lyme. Des infections locorégionales au niveau des amygdales ou des dents peuvent aussi dégénérer en névrite optique.

Les autres causes possibles

  • Une vascularite (inflammation des vaisseaux sanguins).
  • Une carence vitaminique du groupe B.
  • L’absorption de certaines substances toxiques comme le plomb, le tabac, l’arsenic et la quinine qui affectent le nerf optique.
  • Certaines métastases cancéreuses touchant le nerf optique.
  • Le diabète.
  • L’athérosclérose.
  • L’anémie.
  • Des piqûres d’insectes.
  • Certains antibiotiques.

La littérature rapporte aussi une association avec la vaccination contre le BCG, l’hépatite, le virus de la rage, le tétanos et la rubéole.

Quels sont les facteurs de risques de la névrite optique ?

Au-delà des causes sus-citées, l’intoxication au tabac et à l’alcool est un facteur de risque majeur de la névrite optique.

Quelles sont les personnes à risque de la névrite optique ?

On note une prévalence chez des adultes âgés entre 20 à 40 ans. La névrite optique touche préférentiellement les populations caucasiennes et le sexe féminin.

Quelle est la durée d’une névrite optique ?

La durée d’une névrite optique dépend de la cause sous-jacente. La majorité des cas se résorbent spontanément avec un retour de la vision dans les 2 ou 3 mois qui suivent l’apparition des symptômes. Cependant, certains patients présentent des épisodes répétés de névrite optique.

La névrite optique est-elle contagieuse ?

La névrite optique n’est pas une affection contagieuse.

Qui, quand consulter en cas de névrite optique ?

Dès l’apparition des symptômes, il est recommandé de consulter son médecin traitant. Ce dernier pourra vous adresser à un spécialiste ophtalmologiste si besoin.

Quelles sont les complications de la névrite optique ?

Le risque majeur de complication en cas de névrite optique est la cécité complète.

Quels sont les examens et analyses nécessaires en cas de névrite optique ?

Le diagnostic de la névrite optique est principalement clinique. Ce trouble est suspecté en cas de douleurs et de baisse d’acuité visuelle, en particulier chez le sujet jeune. 

Quels examens permettent de diagnostiquer une névrite optique ?

Réponse du Docteur Raynaud, ophtalmologiste :

"Le médecin va évaluer la situation en pratiquant un examen approfondi à l’aide d’un ophtalmoscope, qui permet d’observer la tête du nerf optique à la recherche d’un œdème ou d’hémorragie. Tester le champ de vision permet aussi de révéler un scotome. L’ophtalmologiste pourra réaliser un OCT (tomographie par cohérence optique) qui permettra de mettre en évidence une atteinte du nerf optique et d’éliminer d’autres causes de baisse brutale de l’acuité visuelle".

Enfin, une IRM (imagerie par résonance magnétique) est l’examen de référence en cas de suspicion de névrite optique. Elle est pratiquée avec injection de gadolinium et permet de mettre en évidence une hypertrophie du nerf optique. L’IRM peut également permettre de diagnostiquer une SEP, une neuromyélite optique ou plus rarement une tumeur comprimant le nerf optique.

Traitements : comment soigner une névrite optique ?

Le traitement de la névrite optique consiste essentiellement à traiter sa cause. Une prise en charge précoce et adaptée permet la rémission du nerf optique.

Dans la plupart des cas, la douleur oculaire disparaît spontanément en quelques jours et les problèmes visuels s'améliorent. Cependant, la récupération n'est pas toujours parfaite. Dans une petite minorité des cas, la vision continue à se dégrader au cours du temps. Un traitement anti-inflammatoire intraveineux à base de corticostéroïdes est alors généralement prescrit.

Prévention : peut-on éviter la névrite optique ?

À ce jour, il n’existe pas de prévention spécifique à la névrite optique. Il est toutefois recommandé de consulter régulièrement un ophtalmologiste pour évaluer la capacité visuelle, et ainsi identifier au plus tôt toute altération.

Sites d'information et associations

Association Pour la Vision

Ligue braille

Sources

Revue Médicale Suisse

Le Manuel MSD