Vous faites partie des gens qui ont toujours une boîte de Nurofen ou des pastilles pour la gorge dans leur placard ? Attention à votre porte-monnaie… Entre 2010 et 2018, les prix de certains médicaments en vente-libre se sont envolés, selon une étude publiée ce mardi sur le site de Familles rurales.

Certains médicaments sont autorisés à la vente libre depuis 2008

En 2008, un décret du gouvernement autorise la vente en accès libre de certains médicaments. Mais cette mesure, qui semblait être un avantage pour le consommateur puisqu’elle visait à faire baisser leurs prix, s’avère plutôt déceptive. Dans son Observatoire des prix des médicaments, l’association Familles rurales constate une explosion des tarifs.

Le prix du Nurofen a ainsi augmenté de 24,65 %, celui du Strepsils, de 18,89 %. Le Biafineact, qui sert à soulager les brûlures, est passé de 5,56 € à 6,30 €, tandis que le Maalox, qui traite les maux d’estomac, a enregistré une hausse de 11,68 %. L’ouverture à la vente en ligne, en 2013, n’a pas aidé à faire baisser les prix. Au contraire, elle aurait plutôt renforcé la “jungle tarifaire qui règne sur ce secteur”. Autre problème du web : le manque de conseils dispensés par un professionnel de santé, indispensables pour des produits à risques comme les médicaments.

Une hausse moyenne de 9 % sur le prix des médicaments sans ordonnance

D’après l’association, la hausse du prix moyen sur le panier de médicaments serait de 9 %. Un chiffre qui peut s’expliquer par deux hausses successives de TVA, qui est passée de 5,5 % à 7 % en 2012, avant de grimper à 10 % en 2014. Pourtant, le décret autorisant leur vente libre avait pour objectif “d’offrir des prix publics concurrentiels et d’améliorer le pouvoir d’achat des citoyens”. Force est de constater qu’il n’en est rien…

Plus encore, les prix des médicaments ne sont pas indiqués sur 75 % des boîtes, et la moitié d’entre eux sont sur des présentoirs situés derrière le comptoir, de sorte que le consommateur ne découvre ce qu’il va débourser qu’au moment du passage en caisse. Familles rurales constate aussi des écarts de prix allant du simple au double - voire au triple - entre les pharmacies ; et déplore l’agressivité des campagnes publicitaires, qui peuvent vite faire oublier les risques de certains médicaments.

Pour bénéficier du meilleur prix, mieux vaut faire jouer la concurrence

L’association recommande donc aux consommateurs de ne pas “céder aux sirènes publicitaires” et de “faire jouer la concurrence”, afin de bénéficier du meilleur prix. Elle encourage les pharmaciens à donner une information plus claire à leurs clients, tant sur le prix que sur le produit. Enfin, elle appelle les pouvoirs publics à appliquer des sanctions aux “sites qui mettent sciemment en danger la vie de certains patients”.

Sources

Observatoire des prix des médicaments 2018, Familles rurales, 12 avril 2019