L’aspirine, la solution pour éviter le cancer ? C’est en tout cas ce que suggère une étude du National Institutes of Health (NIH), institutions gouvernementales des États-Unis qui s'occupent de la recherche biomédicale. Les personnes qui en prennent trois cachets par semaine seraient plus susceptibles de survivre aux cancers de la prostate, colorectal, de l'estomac, du poumon et de l'ovaire… à condition de ne pas être obèses ou en sous-poids.

L’aspirine trois fois par semaine réduit le risque de mortalité par cancer

Pendant longtemps, les experts ont répété que prendre de l’aspirine quotidiennement aiderait à prévenir les maladies cardiaques. Mais de récentes études (ARRIVE , ASCEND et ASPREE) ont montré que, sur ce point, elle pourrait s’avérer plus dangereuse qu’utile - en particulier après 70 ans. Selon les travaux du NIH, publiés le 4 décembre dans le JAMA Network Open, cette molécule aurait néanmoins d’autres bénéfices.

Ce sont ses effets sur le cancer que les chercheurs du National Cancer Institute ont analysé, par le biais d’une étude de cohorte menée auprès de 146 152 personnes, âgées de 65 ans et plus. La question à laquelle ils ont tenté de répondre : l'utilisation d'aspirine est-elle associée à un risque réduit de mortalité chez les personnes âgées ? La réponse semble être majoritairement positive, mais des nuances apparaissent en fonction de l’indice de masse corporel des sujets.

Les participants ont été observés pendant environ 12 ans et demi. Comparativement à l’absence d’utilisation d’aspirine, la prise de trois doses hebdomadaires était associée à un risque réduit de mortalité toutes causes confondues, mais aussi de mortalité par cancer.

Les personnes obèses ou trop maigre, pas protégées par l’aspirine

Par ailleurs, les effets positifs les plus notables de l’aspirine ont été observés sur les risques de cancer colorectal et, en deuxième position, de cancer gastrique. Les personnes prenant régulièrement de l’aspirine ont aussi vu leur risque de cancer de la prostate fortement décroitre, de même que “tous les cancers” de manière plus générale.

En classant les sujets en fonction de leur indice de masse corporel, le même phénomène de réduction de la mortalité a été observé pour les personnes de poids “normal” - IMC compris entre 20 et 24,9 - et pour les personnes en surpoids - IMC de 25 à 29,9. En revanche, il ne s’est pas observé chez les personnes trop maigres, ou en situation d’obésité.

Il est possible que l’inflammation soit trop déréglée dans ces groupes pour que l’aspirine puisse agir contre elle. En France, 6,5 millions de personnes sont obèses, et l’augmentation de la prévalence de l’obésité est observée dans toutes les tranches d’âge de la population.

Avant de prendre ce médicament, demandez conseil à votre médecin

Bien que ces résultats rejoignent ceux d’études antérieures, plusieurs experts rappellent qu’il ne s’agit que d’une étude observationnelle, et qu’elle ne suffit donc pas à établir un lien de cause à effet.

Alors que le cancer est désormais la première cause de mortalité en France, ces résultats restent intéressants, dans la mesure où l’aspirine est un médicament très facilement disponible. Mais avant de courir à la pharmacie la plus proche, il est important de consulter votre médecin en amont, qui pourra évaluer si la balance bénéfices-risques est favorable à la prise de ce traitement préventif.

Sources

Association of Aspirin Use With Mortality Risk Among Older Adult Participants in the Prostate, Lung, Colorectal, and Ovarian Cancer Screening Trial, JAMA Network Open, 4 décembre 2019. 

mots-clés : aspirine, obésité, Maigreur
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