Maladie de Charcot : il peut de nouveau communiquer grâce à un implant cérébralIstock

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“Salut, je suis Brad Smith, la troisième personne au monde à recevoir un implant cérébral Neuralink. (...) Je fais cette vidéo en utilisant l’interface cerveau-ordinateur pour contrôler la souris de mon ordinateur.” C’est ainsi que débute une vidéo, publiée le 28 avril 2025 sur X (anciennement Twitter) par Breadford G Smith, dit Brad Smith.

Ce patient états-unien, atteint de la maladie de Charcot (SLA), vient de franchir une étape historique : il est le premier patient privé de parole à retrouver la capacité de communiquer grâce à un implant cérébral.

Une vie bouleversée par la maladie

Brad Smith a été diagnostiqué avec la maladie de Charcot, une pathologie neurodégénérative paralysante et incurable, qui touche environ 8 000 personnes en France. Il avait perdu l'usage de tout son corps excepté de ses yeux, mais était aussi privé de la parole : une maladie “vraiment étrange qui détruit les motoneurones qui contrôlent mes muscles, mais n’affecte pas mon cerveau”, comme il la décrit dans sa vidéo.

Jusqu'à récemment, le père de famille utilisait un système de suivi oculaire pour communiquer, mais cette méthode contraignante nécessitait des conditions d'éclairage spécifiques, le privant souvent de lumière. “J’étais comme Batman, bloqué dans une pièce sombre. Neurolink me permet d’aller dehors”, raconte-t-il.

Comment fonctionne l'implant Neuralink, véritable révolution technologique ?

Récemment, Brad Smith est donc devenu le troisième patient au monde, et le premier atteint de la maladie de Charcot, à recevoir un implant cérébral développé par Neuralink, la société d'Elon Musk. Ce dispositif, inséré dans le cortex moteur, capte les signaux neuronaux et les traduit en commandes informatiques. En imaginant des mouvements tels que le déplacement de la langue, Brad peut désormais contrôler un curseur sur son ordinateur, relié à l’implant via un système de Bluetooth.

Dans sa vidéo, il explique : "Je tape ceci avec mon cerveau. C'est mon moyen de communication principal”. Il ajoute que cette technologie ne “lit pas ses pensées les plus profondes”, mais “choisit ce qui est important, et ignore le bruit”. Elle lui permet ainsi de taper du texte ou de naviguer sur Internet. Il lui est également possible de sélectionner entre plusieurs options lorsqu’une question lui est posée, ce qui mène parfois à des réponses créatives !

Et c’est bien la voix de Brad que nous entendons dans la vidéo : au-delà du contrôle informatique, il a pu retrouver sa texture de voix grâce à une intelligence artificielle. En utilisant d'anciens enregistrements audio, un modèle vocal a été recréé, lui permettant de narrer des vidéos avec une voix synthétique très semblable à la sienne d’avant la maladie.

Un nouvel espoir d’autonomie pour les patients atteints de trouble neurodégénératifs

Grâce à l'implant Neuralink, Brad a retrouvé une certaine autonomie. Il peut désormais utiliser son ordinateur en extérieur, communiquer plus facilement avec sa famille et ses amis, et réaiser de nombreuses activités qui ne lui étaient plus accessibles. Il estime que la technologie pourrait encore être améliorée, et participe à la réflexion à ce sujet, tout en exprimant sa gratitude envers l'équipe de Neuralink. Cette innovation lui a redonné espoir et un nouveau but dans la vie. “Je suis heureux, (...) la vie est belle”, conclut-il.

L'expérience de Brad Smith illustre le potentiel des interfaces cerveau-ordinateur pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Neuralink prévoit d'étendre ses essais cliniques à d'autres patients, avec l'objectif de rendre cette technologie accessible à un plus grand nombre de personnes dans le futur.