radiologist guides patient through mri procedure in modern healthcare facilityImage d'illustrationIstock

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Votre cœur parle… même en silence. C’est le constat d’une étude publiée le 13 mai par l’Université de Dundee, en Écosse. Selon les chercheurs dirigés par la professeure Jill Belch, une simple IRM permettrait de repérer des signes annonciateurs d’infarctus jusqu’à dix ans avant qu’ils ne se produisent. Cette découverte pourrait bien transformer le suivi médical de nombreux patients à risque cardiaque.

L’étude a porté sur 1 528 volontaires ayant passé une IRM entre 2008 et 2013. Cet examen, qui offre des images précises du cœur, du système nerveux ou des muscles, a été réalisé sur des personnes ne présentant a priori aucun facteur de risque cardiovasculaire. En particulier, leur ventricule gauche n’était pas considéré comme hypertrophié, une condition généralement associée aux maladies coronariennes.

Des différences entre les femmes et les hommes

Ces participants, hommes et femmes sans antécédents particuliers, ont été suivis pendant une décennie. Résultat : en analysant leur état de santé au fil des années, les chercheurs ont mis en évidence des marqueurs précoces annonçant des événements cardiaques futurs. Des signes passés jusque-là inaperçus.

Cependant, des différences ont été observées entre les sexes. Chez les hommes, les chercheurs ont observé que l’hypertrophie du ventricule gauche facteur de risque d’infarctus et d’AVC était associée à une pression artérielle diastolique située dans la fourchette haute de la normale.

Chez les femmes, c’est le taux de cholestérol là encore dans la limite supérieure des normes qui semblait corrélé à l’augmentation de la masse du ventricule gauche. Dans les deux cas, ces niveaux ne justifiaient habituellement aucun traitement préventif.

Autrement dit, des indicateurs discrets, considérés comme anodins, pourraient en réalité constituer des signaux d’alerte bien en avance sur le développement de pathologies cardiaques. Une découverte qui pourrait révolutionner les pratiques de prévention.

Une découverte qui permet de mettre en place des mesures de prévention plus rapidement

Ces résultats suggèrent qu’il est crucial de prêter attention à son cœur le plus tôt possible. Chez les hommes, cela passe par une surveillance attentive de la pression artérielle. Chez les femmes, c’est le cholestérol qui mérite une vigilance particulière. Deux paramètres clés qui, même dans les seuils dits "normaux", pourraient annoncer des troubles à long terme.

À terme, cette étude pourrait permettre de mieux cibler les personnes à risque et d’initier des mesures de prévention bien plus en amont, grâce à un simple examen d’imagerie médicale.

L’infarctus du myocarde, première cause de mortalité chez la femme

Il faut savoir que l’infarctus du myocarde est un véritable problème de santé publique. En 2019, les autorités sanitaires comptaient plus de 80 000 personnes touchées par cette pathologie en France dont 12 000 décès.

Bonne nouvelle cependant, les progrès thérapeutiques, la vitesse d’intervention du Samu en cas d'appel rapide et à la disponibilité des unités de cardiologie interventionnelle opérationnelles, le taux de mortalité à 30 jours est passé de 10,2% en 1995 à 2,1% en 2015.

Pour rappel, "l’infarctus du myocarde est déclenché par l’obstruction d’une artère qui alimente le cœur en sang, et donc en oxygène les artères coronaires. Privées d’oxygène, les cellules musculaires du cœur meurent rapidement sur une zone plus ou moins étendue. Cela entraîne des problèmes de contraction du muscle cardiaque (le myocarde), se manifestant par des troubles du rythme, une insuffisance cardiaque, voire l’arrêt du cœur", explique l’Institut national en santé et en recherche médical (Inserm) sur leur site.