Hypertension : le temps froid augmente le risqueAdobe Stock
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Nez et bout des doigts rouges, chair de poule… Face au froid, notre organisme met en place des stratégies d’adaptation, dites de thermorégulation, destinées à limiter les pertes de chaleur. Face à des températures basses, les extrémités du corps comme les doigts peuvent devenir rouges et douloureuses et peuvent présenter des engelures, sous l’effet d’une exposition au froid prolongée.

Rester dans le froid trop longtemps peut aussi faire baisser la température corporelle, en dessous de 35 °C (contre 37°C en moyenne), exposant au risque d’hypothermie. Incapable de s’adapter à cette température, le corps ne peut alors plus fonctionner normalement, mettant en danger potentiellement mortel la personne concernée.

Le froid fait battre le cœur plus vite

Sur le plan cardiaque, les effets du froid sur la santé sont connus. Face à des températures glaciales, le rythme cardiaque s’accélère pour se protéger du refroidissement, fragilisant la santé des personnes vulnérables comme les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques. La pratique d’activité physique en plein air peut s’ajouter à ce phénomène.

Chaque année, des centaines de personnes sont victimes de pathologies provoquées par le froid, précise de son côté le ministère de la Santé. Parmi les causes directes ou indirectes recensées figurent les gelures et l’hypothermie, source de lésions graves voire mortelles, selon le ministère de la Santé. Le froid tend également à aggraver les maladies préexistantes comme les maladies respiratoires et les troubles cardio-vasculaires en augmentant le risque à plus long terme d’accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Une hausse de la pression artérielle en hiver chez les patients hypertendus

Une nouvelle étude de l’American Heart Association confirme les dangers du froid sur la santé cardiaque, en particulier des patients hypertendus.

En se basant sur l’analyse des dossiers de santé électroniques d’un large panel d’adultes américains, les cardiologues de l’American Heart Association à Greenville (Caroline du Sud) ont constaté que la pression artérielle chez les patients diagnostiqués hypertendus tendait à augmenter légèrement les mois d’hiver par rapport aux mois d’été.

La pression artérielle varie en fonction des saisons

De plus, les taux de contrôle de la pression artérielle mesurés lors d’une visite ambulatoire étaient plus faibles, tendant à suggérer une moindre surveillance en hiver de la tension chez les patients sujets à l’hypertension artérielle.

Pour arriver à ces constats, les chercheurs américains ont examiné les dossiers de plus de 60 000 adultes âgés en moyenne de 62 ans, traités pour hypertension artérielle entre 2018 et 2023, dans six centres de soins de santé situés dans le sud-est et le centre-ouest des États-Unis.

La pression artérielle systolique désigne le chiffre le plus élevé d'une mesure de la pression artérielle. Elle évalue la pression à l'intérieur et à l'extérieur des vaisseaux sanguins pendant les battements de cœur. De précédents travaux ont montré que cette pression artérielle systolique fluctue au gré des saisons de l'année.

Pression artérielle : une surveillance en baisse en hiver

Partant de ce postulat, les auteurs de l'étude ont voulu savoir si le contrôle de la pression artérielle, défini dans cette étude comme étant inférieur à 140/90 mm Hg chez les patients hypertendus, variait aussi en fonction de la saison.

Les résultats de leur analyse ont donné à voir une élévation de la pression artérielle systolique des participants jusqu'à 1,7 mm Hg durant les mois d'hiver par rapport aux mois d'été.

Paradoxalement, les taux de contrôle de la tension artérielle de la population tendaient à diminuer jusqu'à 5 % pendant les mois d'hiver par rapport aux taux de contrôle pendant les mois d'été.

Ces données ont été présentées lors du congrès scientifique de l'American Heart Association qui s'est tenu en septembre 2023, à Boston (Etats-Unis).

Hypertension : un contrôle de la tension à améliorer en hiver

"Malgré la faible variation de la pression artérielle systolique par rapport aux études précédentes sur la saisonnalité de la pression artérielle, nous avons été surpris d'observer un changement important dans le contrôle de la pression artérielle entre les mois d'hiver et d'été", résume dans un communiqué, l'auteur principal de l'étude, Robert Barrett, ingénieur en logiciel à l'American Medical Association.

Selon les chercheurs, cette découverte devrait inciter à mettre en place des mesures préventives afin de limiter les risques du froid sur la santé des patients à risque. "Les personnes souffrant d'hypertension ou de valeurs proches de l'hypertension peuvent bénéficier d'un contrôle périodique de la pression artérielle et d'une amélioration de l'activité physique et des habitudes alimentaires pendant les mois d'hiver afin de compenser les effets négatifs des variations saisonnières de la pression artérielle".

En France, 17 millions de personnes souffrent d‘hypertension artérielle, selon Santé publique France. Elle constitue un facteur de risque majeur de maladies cardiovasculaires.

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