bored businesswoman yawning at workplace feeling no motivation or lack of sleep tired of boring office routine, exhausted...Istock

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On se dit souvent fatigué. On le marmonne dès le réveil, on le répète dans les embouteillages, on s’en plaint au dîner. Mais cette fatigue que l’on traîne comme une valise trop lourde, est-elle simplement passagère ou a-t-elle fini par nous ralentir pour de bon ? Parfois il ne s’agit plus seulement de "batterie à plat", mais d’un état qui peut s’immiscer dans toutes les sphères de la vie : la motivation, les relations, l’activité physique, le travail jusqu’à saboter doucement votre qualité de vie.

Alors, comment savoir si votre fatigue est normale, excessive, ou carrément invalidante ? C’est tout l’intérêt de l’échelle de sévérité de fatigue (Fatigue Severity Scale), un outil clinique simple mais redoutablement révélateur, que le psychiatre et spécialiste du sommeil Pierre Philip a récemment mis en lumière sur son compte Instagram.

Pourquoi la fatigue est-elle si difficile à cerner ?

Parce qu’elle n’est pas toujours visible. Contrairement à une douleur, une fièvre ou une plaie, la fatigue ne se voit pas. Elle se ressent, elle se vit, elle s’installe, parfois sans qu’on s’en rende vraiment compte. C’est un symptôme hautement subjectif. Et pourtant, ses conséquences sont bel et bien concrètes ! On met plus de temps à accomplir une tâche, on renonce à certaines sorties, on repousse des projets, on s’isole peu à peu.

Il faut aussi distinguer la fatigue normale, celle qui suit une mauvaise nuit ou une période de stress, de la fatigue chronique, qui s’incruste au fil des semaines et des mois, jusqu’à devenir un frein quotidien. C’est cette dernière qui mérite une vraie attention, car elle peut être le signe d’un déséquilibre sous-jacent : troubles du sommeil, carences, surcharge mentale, maladie chronique

Un outil pour objectiver ce ressenti : la Fatigue Severity Scale

Créée dans les années 1980, l’échelle de sévérité de fatigue (FSS) est utilisée dans de nombreuses études cliniques. Elle a été conçue pour évaluer l’impact de la fatigue sur les activités de la vie quotidienne. Pas besoin de machine ou de prise de sang : tout se joue à travers 9 affirmations simples, auxquelles il faut répondre selon son propre ressenti.

Parmi ces affirmations :« La fatigue gêne votre fonctionnement physique »« Vous êtes moins motivé(e) lorsque vous êtes fatigué(e) »« La fatigue interfère avec votre vie professionnelle et/ou familiale »

Pourquoi c’est particulièrement utile après 40 ans ?

Parce qu’à partir de la quarantaine, on entre souvent dans une période charnière. Le corps change, les responsabilités s’accumulent, le sommeil devient plus fragile et la fatigue s’installe plus facilement. Mais plutôt que de la considérer comme une fatalité de l’âge, il est essentiel d’en comprendre les mécanismes et d’en mesurer l’impact. Car non, ce n’est pas "normal" de se sentir épuisé du matin au soir. Et non, ce n’est pas inévitable.

La bonne nouvelle, c’est qu’en évaluant votre niveau de fatigue, vous faites le premier pas vers une meilleure gestion de votre énergie. Et parfois, quelques ajustements suffisent comme mieux dormir, bouger différemment, alléger certaines charges mentales, consulter au bon moment.

Prenez deux minutes pour répondre aux 9 affirmations de l’échelle de sévérité de fatigue qui se trouve juste en dessous de l’article. Ce petit test vous aidera à mieux comprendre si votre fatigue est encore dans la norme ou si elle commence à impacter votre quotidien plus que vous ne le pensiez.