
S’il y a une chose que les artères n’aiment pas, c’est le gras. Et les médecins l’ont bien compris. L’infarctus du myocarde touche environ 80 000 personnes par an en France. Il survient lorsque la paroi des artères coronaire s'altèrent et se bouche, privant le cœur d'oxygène. Les principaux facteurs de risque sont le tabac, le diabète et le cholestérol. Ce dernier se contrôle sur une prise de sang prescrite par le médecin dans la catégorie « bilan lipidique complet ».
Un terme barbare qui comprend le cholestérol total, le HDL, le LDL et les triglycérides. Il est prescrit de façon assez systématique chez les personnes de plus de 50 ans. « En termes de santé publique, tous les hommes de plus de 40 ans et toutes les femmes de plus de 50 ans devraient avoir fait une fois dans leur vie un bilan lipidique pour dépister une éventuelle hypercholestérolémie familiale », souligne, au Figaro Santé, le Pr Couderc.
Bon et mauvais cholestérol
« Le bilan lipidique, c'est un peu comme une vitrine : en la regardant, vous avez des indications sur ce qu'il y a dans le magasin, mais parfois, ce que l'on vous montre ne correspond pas à ce que vous trouverez à l'intérieur », commente, au Figaro Santé, le Pr Boris Hansel, diabétologue et nutritionniste à l'hôpital Bichat-Claude-Bernard (AP-HP/Université Paris-Cité). D'où l'importance qu’il soit prescrit par un médecin qui connaît bien son patient.
Cholestérol total HDL et LDL
Cette analyse sanguine est une sorte de reflet de l’état des artères. Pour comprendre, le cholestérol transporte des lipoprotéines : les LDL et les HDL. Le premier, pour Low Density Lipoproteins (lipoprotéines de basse densité), transporte le cholestérol du foie vers les organes. Lorsqu’il est présent en quantité excessive, il est connu pour favoriser la formation de plaques d’athérome qui obstruent progressivement les artères. D'où sa qualification de « mauvais cholestérol ».
Quant au HDL, pour High Density Lipoproteins (lipoprotéines de haute densité), il est chargé de véhiculer le cholestérol excédentaire des organes jusqu’au foie afin qu’il puisse être éliminé naturellement. On parle alors de « bon cholestérol ».
Taux normal de triglycérides
Les triglycérides sont aussi un type de graisses qui constituent une importante réserve d'énergie. Leur excès dans le sang, ou hypertriglycéridémie, constitue un risque cardiovasculaire. Cependant, « leur taux sanguin n'est qu'un indicateur d'une perturbation du métabolisme, et en rien une anomalie à traiter avec un médicament : il faut agir sur ce qui provoque son élévation, à savoir le plus souvent l'accumulation de graisse viscérale », prévient, au Figaro, le Dr Hansel. Leur élévation est souvent liée à une alimentation inadaptée, tels que les sucres ou l’alcool ingérés en grande quantité.
Anomalie lipidique
Comme tout examen biologique, il existe des normes à ne pas dépasser. Un bilan lipidique sanguin est considéré comme normal quand :
- le cholestérol total est égal à 2 g/L et le taux est considéré comme élevé s’il dépasse 2,4 g/L ;
- le cholestérol LDL est égal à 1 g/L et le taux est considéré comme élevé s’il dépasse 1,6 g/L. Au-delà, on parle de mauvais cholestérol ;
- le cholestérol HDL est compris entre 0,4 et 0,6 g/L. Il s'agit dans ce cas du bon cholestérol ;
- les triglycérides sont égaux à 1,5 g/L et le taux est considéré comme élevé s’il dépasse 2 g/L.
Les valeurs de référence de ces paramètres lipidiques varient en fonction de l’âge, du sexe du patient et du laboratoire où elles ont été prélevées. Elles peuvent aussi légèrement varier en fonction des pays.
Plusieurs critères extérieurs peuvent perturber la fiabilité de ces résultats. Le premier : la prise d’un repas avant le prélèvement. Pour avoir le reflet le plus précis possible, il est indispensable que le patient soit à jeun au moment du prélèvement.
Certains médicaments peuvent aussi perturber les résultats. C’est le cas des corticoïdes, des contraceptifs oraux, de certains neuroleptiques et des immunosuppresseurs. Si le traitement est prescrit sur du court terme, il est préférable de repousser le prélèvement. Si, au contraire, ce sont des traitements indispensables, à ne surtout pas arrêter et à prendre quotidiennement, le médecin en tiendra compte dans l’analyse des résultats.
Traitement en cas de cholestérol élevé
« Si les taux sont élevés, le médecin ne va pas systématiquement prescrire des médicaments pour les faire baisser », précise, au Figaro Santé, le Pr Hansel. La prise en charge s’effectue en fonction du contexte et des antécédents de la personne.
Les lipides proviennent des aliments et sont ensuite synthétisés par le foie. La première étape consiste donc à adopter un régime alimentaire et à revoir son mode de vie. Il est préférable de favoriser une alimentation équilibrée de type méditerranéenne et de limiter les matières grasses telles que le beurre, la crème fraîche et les viandes riches en graisses.
La pratique régulière d’une activité physique est également fortement recommandée, ainsi que l’arrêt du tabac et de la consommation excessive d’alcool.
Si ces mesures hygiéno-diététiques ne donnent pas de résultat suffisant, et pour les personnes aux antécédents d’infarctus du myocarde, un traitement de type hypolipémiant peut être prescrit par le médecin.