Covid-19 : le surpoids met à mal la réponse immunitaireIstock
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D’après des chercheurs de l’Université de Queensland (Australie), être en situation de surpoids entrave la réponse du système immunitaire lorsqu’une personne contracte le Covid-19. Leurs résultats sont parus dans la revue scientifique Clinical & Translational Immunology le 3 décembre 2023.

Surpoids : il amoindrit la réponse immunitaire au SARS-CoV-2

"Nous avions déjà montré que le fait d’être en surpoids - et non pas simplement obèse - augmente la gravité du SARS-CoV-2. Toutefois, ce travail montre qu’être en surpoids crée une réponse des anticorps amoindrie à l’infection, mais pas à la vaccination", explique l’auteur principal de l’étude, le chercheur en maladies infectieuses Marcus Tong.

Pour arriver à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a collecté des échantillons sanguins de personnes ayant guéri du Covid-19 et n’ayant pas été réinfectées pendant la période d’observation (on parle ici de trois mois, puis de 13 mois après l’infection).

“Trois mois après l’infection, un indice de masse corporelle (IMC) élevé était associé à des niveaux d’anticorps réduits. 13 mois après l’infection, un IMC élevé était associé à la fois à une réponse des anticorps amoindrie et à un plus faible pourcentage de cellules B, un type de cellule qui aide à fabriquer ces anticorps qui combattent le Covid-19”, poursuit le chercheur Marcus Tong.

C’est quoi, l’indice de masse corporelle ?

Mis au point en 1932 par Adolphe Quetelet, un statisticien et mathématicien belge, l’IMC permet de calculer la corpulence d’une personne en fonction de sa taille et de son poids. Ainsi, cet indice de référence vous permet de vous situer sur l’échelle de base, indiquant alors où se trouve votre propre référence de poids idéal et où vous vous situez vis-à-vis de cette donnée à l’instant T. “Maigre”, “en surpoids” et “en état d’obésité” constituent les trois catégories de classement général.

À noter cependant : un IMC élevé n’aurait aucun impact sur la réponse des anticorps à la vaccination contre le Covid-19 environ six mois après la seconde injection. “Si l’infection est associée à un risque accru de maladie grave et de réponse immunitaire amoindrie pour les personnes en surpoids, ce groupe a potentiellement un risque accru de réinfection”, explique une autre autrice de l’étude, la professeure de chimie et de biosciences moléculaires Kirsty Short.

Améliorer les mesures de vaccination pour les personnes en surpoids

D’après la chercheuse, ces résultats devraient aider à améliorer les mesures de santé publique sur le Covid-19. “Pour ce groupe de personnes, il est plus important que jamais de s’assurer qu’ils sont vaccinés”, insiste la professeure Kirsty Short. La scientifique indique en outre que ces données doivent servir aux pouvoirs publics lorsqu’ils prennent des mesures de confinement et/ou de rappels de vaccination. “Nous pensons que des recommandations personnalisées sont nécessaires pour les personnes en situation de surpoids, à la fois en ce qui concerne la gestion actuelle du Covid-19 et les pandémies à venir”, développe-t-elle.

Kirsty Short conclut : “Ces données donnent finalement de l’élan pour améliorer la vaccination contre le SARS-CoV-2 dans les pays à faibles revenus, où le pourcentage de personnes en surpoids, dépendantes de l’immunité acquise par l’infection, est élevé.

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