

Pas moins de quatre personnes sur cinq seront infectées à un moment de leur vie par l’un des papillomavirus humains (HPV) ! Cette famille de virus infecte la peau et les muqueuses, en particulier les parties génitales, l’anus et la gorge. Ces virus se transmettent principalement par les rapports sexuels, mais aussi via un contact des muqueuses ou de la peau. Et ses complications peuvent être fatales.
Le HPV 16, un virus asymptomatiques aux conséquences parfois graves
Or, il est très compliqué de savoir si l’on est concerné : qu'il soit présent dans l'utérus, l'anus ou la gorge, l’infection au papillomavirus en elle-même ne présente pas de symptôme. D’ailleurs, dans 90 % des cas, l’infection est éliminée par le système immunitaire dans les deux ans suivant la contamination.
Mais pour les 10 % restants, le virus peut s’avérer dangereux : plusieurs types évoluent en verrues, en lésions précancéreuses, voire même en cancers ! Ces derniers apparaissent en moyenne entre dix et quinze ans après la contamination. Le HPV 16 est le plus dangereux des 200 types existants.
Et les conséquences sont réelles ! Chaque année en France, les infections à HPV sont ainsi à l’origine de 2 % des cancers, soit 6 400 nouveaux cas par an. Il peut s’agir de cancers du col de l’utérus, de l’anus, ou encore de la sphère ORL, en particulier l'oropharynx. Ce terme désigne la gorge, la partie postérieure de la langue, le palais mou et les amygdales. Si l’alcool et le tabagisme sont des facteurs de risques de cancers de l’oropharynx, on en dénombre 1 700 nouveaux cas dus au papillomavirus, soit 34 %.
De plus, il est essentiel de noter que bien que l’on pense souvent aux femmes lorsque l’on évoque les cancers par HPV, les hommes peuvent tout aussi bien être touchés par le virus et par le risque de cancer de l’oropharynx !
Comment savoir si j’ai un cancer de oropharyngé (ORL) à cause du virus du papillonne humain?
Une des grandes difficultés liées à ce type de cancer tient en son diagnostic souvent tardif. En effet, les symptômes sont semblables à ceux d’infections classiques de la sphère ORL, ce qui ralentit parfois de plusieurs mois la prise en charge.
Alors, comment différencier un simple virus à la gorge d’un cancer ? Outre le dépistage du HPV, Gustave Roussy recommande de suivre la règle “un pour trois” : si l’un seulement de ces symptômes persiste plus de trois semaines, la prudence est de mise. Cela ne veut pas dire que vous avez forcément développé un cancer de la gorge, mais que le doute est suffisant pour vérifier. Si vous êtes concerné, consultez un professionnel de santé, pour un avis médical et des examens cliniques !
Symptômes sur la langue et la bouche

Vous avez mal à la langue sans raison ? Vous remarquez des ulcères ou taches (rouges ou blanches) dans la bouche ou à la base de la langue, qui ne guérissent pas ? Parlez-en à votre médecin.
Douleurs dans la gorge

Des douleurs inconnues et/ou inexpliquées dans la gorge depuis plus de trois semaines peuvent vous mettre la puce à l’oreille.
Enrouement persistant

Un virus ORL, un excès de tabac ou d’alcool ou même une soirée karaoké peuvent facilement vous laisser avec la voix cassée. Mais si cet enrouement dure depuis plus de trois semaines, vous pouvez commencer à vous poser des questions.
Problèmes de déglutition

De même, surveillez si avaler votre salive devient difficile ou douloureux au-delà de trois semaines.
Grosseur dans le cou

Un ganglion cervical peut gonfler lors d’une infection par un virus banal, mais s’il reste ainsi sur le long terme, cela peut signaler un autre problème.
Des symptômes dans le nez

Un nez bouché d'un côté pendant plus de trois semaines, avec des écoulements de sang, peut être un symptôme de cancer oropharyngé.
Des signes dans l’oreille

Enfin, une douleur dans l’oreille persistante, liée à une difficulté d’audition inexpliquée, peuvent vous mettre la puce à l’oreille, justement…