L’aspirine pourrait protéger du cancer de l’ovaireAdobe Stock

La prise fréquente de médicaments à base d’aspirine pourrait réduire le risque de développer un cancer des ovaires non mucineux, même chez les personnes plus à risque génétiquement d’être touchées par cette maladie. Cette association a été observée par une équipe de chercheurs américains, australiens et britanniques. Leur étude a été publiée dans dans la revue scientifique JAMA Network Open le 24 février 2023.

À noter : le terme “aspirine” est souvent utilisé à tort pour désigner n’importe quel médicament antidouleur. Cependant, l’aspirine est à différencier de l'ibuprofène et du paracétamol.

Cancer de l’ovaire : un risque réduit de 13%

Les scientifiques ont analysé 8 études menées par un consortium international sur la recherche contre le cancer de l'ovaire (le Ovarian Cancer Association Consortium, ou OCAC). Par “prise fréquente d’aspirine”, les chercheurs entendent une consommation quotidienne ou quasi-quotidienne de médicaments antalgiques à base d’aspirine (comme l’Aspegic ou l’Aspirine Upsa) pendant 6 mois ou plus.

Au total, plus de 11 000 patientes ont été incluses dans l’étude. Parmi elles, près de 5000 avaient un cancer de l'ovaire non mucineux, et plus de 6000 étaient des sujets témoins. 575 patientes souffrant d’un cancer et 1030 sujets témoins affirmaient prendre fréquemment de l’aspirine. Les scientifiques ont ainsi réalisé qu’une prise régulière de ce médicament pourrait permettre de réduire les risques de développer un cancer de l'ovaire de 13%. La réduction du risque était par ailleurs plus élevée chez les femmes présentant une tumeur de l’endomètre à un stade avancé.

La cancer de l’ovaire est découvert à un stade avancé dans 60% des cas

On ne connaît pas bien les causes du cancer de l’ovaire. On sait qu’il existe, comme dans les cancers en général, des facteurs de risque. On peut citer l’âge (autour de 60 ans, le risque serait le plus élevé), les facteurs familiaux (il existe des formes familiales de cancer de l’ovaire) et les facteurs hormonaux (le risque serait plus élevé chez les femmes n’ayant jamais eu d’enfant ou ayant connu une ménopause tardive).

On sait également que la prise d’un contraceptif oral empêchant l’ovulation diminue la menace d’un cancer de l’ovaire. De plus, 5 à 10% des cancers de l’ovaire sont liés à une prédisposition génétique.

C’est un cancer souvent silencieux, et son diagnostic tardif explique son mauvais pronostic : il est découvert à un stade avancé dans 60% des cas. Pour cette raison, il se place au 5ème rang dans les causes de décès par cancer chez la femme, alors que cette pathologie est plutôt rare. En 2012, en France, 3140 personnes sont décédées de ce cancer. En revanche, s'il est dépisté suffisamment tôt, le cancer de l’ovaire est jugé curable plus de 8 fois sur 10. Aussi une surveillance gynécologique régulière (tous les ans) est-elle nécessaire pour permettre un dépistage et un traitement plus précoce. Tout kyste ovarien doit être exploré.

À noter : le cancer de l’ovaire est diagnostiqué par le toucher vaginal, complété par une échographie, le scanner et la biopsie de la tumeur.

Sources

"Association of Frequent Aspirin Use With Ovarian Cancer Risk According to Genetic Susceptibility", une étude parue dans la revue JAMA Network Open le 24 février 2023.

https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2801817

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