Comment vivre avec un cancer du sein reconstruction mammaire
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Reconstruction mammaire ou pas ?

Perdre un sein à cause d'un cancer est une épreuve physique mais aussi, bien sûr psychologique. « C'est une atteinte qui touche les représentations que l'on a de son propre corps, la façon dont on s'est construite en tant que femme, ce que représente, pour soi, le sein dans son rapport à la féminité », explique Françoise Ellien, psycho-oncologue et Secrétaire générale de la Société française de psycho-oncologie.

« Reconstruire ou non le sein manquant et quand le faire, est bien sûr et avant tout dicté par le temps médical, mais c'est aussi à chaque femme de décider, sans devoir subir les présupposés des médecins ou de l'entourage. Et il faut pour cela prendre le temps d'en parler avec elles. »

A savoir : La Sécurité sociale rembourse 125 €, le reste est pris en charge par certaines mutuelles.

Quel est le rôle du conjoint ?

« Le rôle et la place du conjoint sont toujours très compliqués, et il n'y a pas de recette toute faite : tout dépend de la relation de couple avant la maladie, du moment où la maladie arrive dans l'histoire de cette relation » insiste Françoise Ellien, psycho-oncologue.

« Toutefois trois points me paraissent importants : tout d'abord, le conjoint est celui qui va soutenir la place de la femme dans la famille, en tant qu'épouse, en tant que mère, car certaines ont l'impression de la perdre. Ensuite, il faut qu'il puisse poser toutes les questions qui le traversent et pour cela il doit être reçu par le chirurgien. Enfin, souvent les problèmes se posent non pas pendant la maladie mais au moment de la rémission : après s'être battue, après avoir été la « bonne patiente », il peut arriver que la femme s'effondre alors que tout semble surmonté et là le mari ne comprend plus. »

Comment agir avec les enfants ?

Pour les enfants aussi le cancer de la maman est difficile et ils souhaitent savoir ce qui se passe. C'est tout particulièrement vrai pour les adolescentes en pleine construction de leur propre féminité. « On rencontre souvent deux attitudes inverses. Soit une inversion des rôles : elles deviennent très maternantes pour leur mère. Soit elles fuient, sont violentes parce qu'elles rejettent non pas leur mère mais sa maladie et l'angoisse que cela représente pour elles. Angoisse dans laquelle entre en jeu, entre autres, la question de l'héritage génétique. Ces questions, ces peurs doivent pouvoir être entendues », estime Françoise Ellien psycho-oncologue.

Faut-il consulter un psychologue ?

« Lorsque la confiance est installée avec son oncologue, qu'elle sent qu'elle peut lui poser toutes les questions qui la traversent, mais aussi qu'elle bénéficie d'un bon soutien de son entourage, la femme n'a pas systématiquement besoin de rencontrer un psychologue », explique Françoise Ellien, psycho-oncologue.

« Nous sommes là pour écouter, pour soutenir la parentalité lorsqu'il est difficile de tenir sa place au sein de la famille, pour écouter les couples déstabilisés par la maladie. Notre rôle consiste à faire circuler de nouveau la parole. »

Prothèses mammaires : quel soutien-gorge choisir ?

En attendant la reconstruction mammaire ou à la place de celle-ci, il existe des prothèses mammaires totales ou partielles à poser sur la peau ou à glisser dans le bonnet du soutien-gorge. Elles nécessitent une lingerie adaptée.

« En général au moment de l'intervention, on vient expliquer à la patiente de quoi il s'agit, on montre les catalogues des sociétés spécialisées et on donne les adresses des pharmaciens distributeurs. Il est très important de passer par ce réseau et ne pas commander sur Internet, car la prothèse et la lingerie demandent des prises de mesures très précises, réalisées par des personnes formées », explique Janick Alloncle socio-esthéticienne et Présidente d'Ephélides, association des socio-esthéticiennes Paris/Ile-de-France.

Perruque ou turban ?

« Là encore il s'agit pour chaque femme de se prononcer pour elle-même en fonction de l'importance que revêt pour elle la chevelure. Est-elle associée à la séduction, à la féminité, ou pas? Et choisir le turban plutôt que la prothèse capillaire dit aussi quelque chose de la façon d'affronter le regard des autres sur sa maladie », souligne Françoise Ellien, psycho-oncologue.

Comme l'observe Janick Alloncle « certaines femmes achètent une prothèse capillaire pour se rassurer mais finalement portent un petit bonnet ou un turban pendant toute la durée des traitements. »

Comment choisir sa perruque ?

« Il existe des prothèses capillaires en fibres synthétiques, dont les prix varient entre 125 et 800 € et des prothèses capillaires en cheveux naturels, plus chères puisqu'elles coûtent entre 900 et 1500 €. Ces dernières demandent un entretien plus contraignant : il faut les coiffer, les brusher comme de vrais cheveux. Alors que les prothèses synthétiques se remettent en place plus facilement » estime Janick Alloncle, socio-esthéticienne. Il faut en tout cas prendre du temps pour choisir et essayer.

La relaxation est importante

« Les pratiques pyscho-corporelles comme la relaxation, la sophrologie apportent une détente musculaire et psychologique », reconnaît Françoise Ellien, psycho-oncologue. « Elles ont donc naturellement leur place dans la prise en charge de la femme. Notamment pour celles qui rencontrent des difficultés pour élaborer ce qui se déroule psychiquement et donc pour qui la relation psychothérapeutique est inopérante. Toutefois, il faut être attentif à rencontrer des professionnels bien formés. Personnellement je n'adresse qu'à des relaxologues, sophrologues ou hypnothérapeutes qui sont aussi médecins ou psychologues cliniciens. »

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