
Connu pour son apparition dans le film d'animation de Disney Nemo, le poisson-globe pourrait être une solution à certains cancers. C’est la conclusion de chercheurs britanniques dans une étude publiée le 12 février dans la revue scientifique Nature. Selon ces derniers, certaines cellules cancéreuses se développent grâce à l'électricité qu’elles génèrent. En perturbant ce signal, la progression des cellules cancéreuses pourrait être stoppée. La tétrodotoxine du poisson-globe pourrait y parvenir.
Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur le cancer du poumon à petites cellules, un cancer de mauvais pronostic. Selon Santé publique France, la survie à cinq ans est de 22 %. "Nous savions que certaines cellules cancéreuses peuvent imiter le comportement neuronal, mais nous ne savions pas comment le développement d'un réseau électrique indépendant pourrait avoir un impact sur l'évolution de la maladie", a déclaré la professeure et coautrice de l'étude, Leanne Li. "En combinant les neurosciences et les techniques de recherche sur le cancer, nous avons pu considérer cette maladie sous un angle différent."
La toxine du poisson-globe perturbe le développement du cancer
L’équipe du Francis Crick Institute de Londres a cherché un moyen de parasiter ce réseau de cellules. Les chercheurs ont alors eu l’idée d’exposer les cellules cancéreuses à la tétrodotoxine, la toxine du poisson-globe, pour supprimer leur activité électrique. Résultat : les cellules neuroendocrines n’ont pas été détruites, mais elles ont réduit leur potentiel de formation de tumeur à long terme. Cette découverte montre que l’interruption de l’activité électrique du cancer du poumon à petites cellules pourrait être une piste pour lutter contre cette maladie.
"Il reste encore un long chemin à parcourir pour comprendre l'impact biologique de cette activité électrique et les mécanismes spécifiques de la maladie qui rendent la tumeur plus agressive et plus difficile à traiter", a déclaré Leanne Li dans la revue Atlas. "Mais nous espérons que, grâce à la compréhension de la manière dont ces cellules cancéreuses sont alimentées, nous pourrons également exposer les vulnérabilités qui pourraient être ciblées par de futurs traitements."