

Soleil, plage et farniente, oui, mais pas sans en parler à votre médecin ! Avoir un cancer ne doit pas vous priver de vacances : c’est même plutôt conseillé pour la grande majorité des patients. Mais comment s’organiser en cas de traitements ? Quels documents doit-on impérativement emporter ? Que se passe-t-il en cas de complication ? Tant de questions qui traversent l’esprit des patients et qui sont légitimes. C’est pour rassurer le plus grand nombre d’entre eux que le Dr Mario Di Palma, oncologue médical à l’institut Gustave Roussy, revient sur les questions à se poser avant d’envisager un départ dont voici un diaporama.
Mon état de santé me permet-il de partir ?

Dans la grande majorité des cas, partir en vacances est envisageable. Cette pause estivale est même un moment important pour souffler, se reposer et profiter de ses proches. Les traitements et le suivi peuvent être fatigants et pesants. Changer d’air, s’oxygéner représente une opportunité de repos et de répit précieuse pour les patients comme pour leurs proches. Mais il est essentiel d’en parler avec votre oncologue, qui saura dire si c’est possible et vous donner les conseils adaptés.
Puis-je décaler certains traitements ?

N’hésitez pas à aborder cette question avec votre équipe médicale, qui est à votre écoute. Le report d’un traitement, qu’il s’agisse d’une chimiothérapie, d’une séance de radiothérapie ou d’une intervention chirurgicale, est possible dans certaines situations. Cette décision prend en compte de nombreux critères, comme votre état de santé. Mais seul votre médecin peut décider si c’est sans risque pour votre traitement. Donc, avant de prévoir vos dates, posez-lui la question.
Y a-t-il des précautions particulières à prendre avec mes traitements ?

Selon le traitement que vous suivez et votre lieu de vacances, certaines précautions sont à prendre. Par exemple :
Si vous devez faire des prises de sang régulières, vérifiez qu’un laboratoire sera disponible sur place.
Certains médicaments rendent la peau plus fragile au soleil : crème solaire indice 50+, vêtements couvrants, chapeau et lunettes sont indispensables.
S’il fait très chaud, hydratez-vous bien, notamment pour les patients à risque d’insuffisance rénale.
Évitez les destinations trop isolées ou les activités risquées.
Puis-je partir à l’étranger ?

Partir à l’étranger est possible, mais cela demande plus d’organisation que d’ordinaire.
Emportez assez de médicaments pour tout le séjour. Certains traitements anticancéreux ne sont prescrits que pour une période d’un mois.
Vérifiez si vous pourrez faire vos prises de sang sur place. Hors Union européenne, cela peut être compliqué et très coûteux.
La destination a son importance, notamment concernant les précautions à prendre en fonction de chaque pays. Exemple : certains pays demandent des vaccins supplémentaires. C’est le cas de la fièvre jaune dans plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ce vaccin est interdit pour les patients immunodéprimés.
Prenez une bonne assurance santé et rapatriement avant de partir.
Comment transporter mes médicaments ?

Certains traitements doivent rester au frais ou ne pas être exposés à la chaleur. Renseignez-vous auprès de votre pharmacien. Si vous prenez des médicaments à base d’opioïdes (antalgiques), attention : il y a des règles strictes pour voyager avec, surtout en dehors de la France. Par exemple, pour entrer aux États-Unis, il faut les déclarer à la douane. Prévoyez ordonnance et certificat médical, si possible traduits en anglais.
Quels documents faut-il emporter ?

Pour voyager l’esprit léger, chaque patient doit prévoir d’emporter plusieurs documents essentiels : ses ordonnances, un résumé de son parcours médical (incluant diagnostic et traitements en cours) que l’oncologue peut fournir, ainsi qu’un certificat médical si des médicaments opioïdes sont prescrits. Pour tout séjour à l’étranger, il est indispensable de faire traduire ces documents en anglais au minimum. Il est aussi important de veiller à emporter la bonne quantité de médicaments.
D’autres précautions pour voyager serein ?

Pour partir l’esprit tranquille et léger, quelques précautions valent mieux qu’une. En voici trois :
Notez les numéros de votre oncologue et de votre service d’oncologie en évidence afin de les prévenir rapidement en cas de problème.
Si vous êtes en arrêt maladie, prévenez la Sécurité sociale si vous partez hors de votre département. Sans cela, vos indemnités pourraient être suspendues.
Si vous partez en Europe, pensez à demander votre carte européenne d’assurance maladie (sur ameli.fr) au moins un mois avant le départ.