Glucides et lipides : voici comment leur consommation impacte la santé des hommes et des femmesAdobe Stock

L’impact de l’alimentation sur le corps des hommes et celui des femmes est différent.

La distribution des graisses dans le corps n’est pas la même chez l’homme que chez la femme.

En effet, les hommes ont davantage tendance à accumuler leur excès de graisse dans la région abdominale. Les femmes, quant à elles, voient leurs graisses se stocker davantage au niveau des hanches et des cuisses. Les hormones seraient en cause d’après Simone Lemieux, médecin-nutritionniste et professeures de nutrition à l’Université de Laval au Canada.

« Par ailleurs, de nombreux chercheurs ont démontré que lorsque l’excès de graisse est logé à l’abdomen, et plus particulièrement lorsqu’il est « caché » sous la couche de muscles abdominaux (on réfère ici à la graisse viscérale), il est tout particulièrement dommageable. Ainsi, l’accumulation préférentielle de graisse dans la région abdominale viscérale pourrait contribuer à expliquer pourquoi les hommes ont habituellement un profil métabolique les exposant à un risque accru de maladies cardiovasculaires comparativement aux femmes » détaille la docteure.

Hommes et femmes n’ont pas les mêmes habitudes alimentaires

Les stéréotypes liés au genre se retrouvent dans nos assiettes. En effet, les femmes mangeraient ainsi plus de salade et les hommes seraient de véritables viandards.

La journaliste et autrice Nora Bouazzouni, interviewée par le média Reporterre, expliquait que ces stéréotypes sont avérés et puisent leurs origines dans une époque bien lointaine dont l’impact sur nos vies d’aujourd’hui est bien réel : « Les hommes sont associés au chaud et au sec, synonymes de courage, de bravoure et d’intelligence. Les femmes sont associées au froid et à l’humide, ce qui fait moins rêver. On retrouve ces caractéristiques des humeurs dans les aliments associés aux genres : la viande rouge et les plats épicés pour les hommes, les yaourts et la soupe pour les femmes. D’ailleurs, des chercheurs ont trouvé que les squelettes de femmes qui vivaient dans l’Antiquité à Rome portent des traces d’anémie que les squelettes masculins n’ont pas. Elles avaient des carences en fer. »

Une étude réalisée sur 35 000 hommes et 46 000 femmes

Des chercheurs de l’École supérieure de médecine de l’Université de Nagoya au Japon ont révélé, au travers d’une étude publiée dans la revue The Journal of Nutrition, qu’aller à l’extrême en matière de glucides et de graisses dans son régime alimentaire peut raccourcir la durée de vie. Cependant, le risque était différent pour les hommes et les femmes.

Dans les faits, les hommes qui consommaient trop peu de glucides augmentaient considérablement leur risque de mortalité, toutes causes confondues. En ce qui concerne les femmes, celles qui consommaient trop peu de graisses présentaient un risque légèrement plus élevé de mortalité, toutes causes confondues.

Pour parvenir à ces conclusions, l’équipe de chercheurs a rassemblé les données de 34 893 hommes et 46 440 femmes, âgés de 35 à 69 ans.

La consommation de lipides et de glucides a un impact différent sur la longévité des femmes et des hommes

Grâce à un suivi d’en moyenne 9 ans, les chercheurs ont identifié 2 783 décès (1 838 hommes et 945 femmes).

« Une association défavorable avec la mortalité est observée pour un apport faible en glucides chez les hommes et pour un apport élevé en glucides chez les femmes. Un apport élevé en graisses peut être associé à un risque de mortalité plus faible chez les femmes parmi les adultes japonais ayant un apport relativement élevé en glucides » ont conclu les experts.

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