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Tourisme médical : 5 fois moins cher !


Tourisme médical : 5 fois moins cher !Les interventions de chirurgie plastique (non réparatrice) sont chères, très chères, et surtout non prises en charge par l'Assurance maladie. D'où l'engouement que suscitent désormais les pays qui se sont spécialisés dans la chirurgie esthétique (Tunisie, Inde...) et qui proposent, eux, des prix bas !

"En Tunisie, ma liposuccion m'a coûté 1500 euros. En France, les 3 chirurgiens que j'ai rencontrés, me demandaient environ 8000 euros", explique Ahmina Ait Ouaanab, 38 ans, opérée en janvier 2010.

Comment s'explique la différence de prix ? " Le système fiscal de ces pays est avantageux pour les praticiens, qui répercutent moins leurs taxes et charges sociales sur leurs tarifs ", explique Moezz Sedkaoui, co-fondateur d'Ypsée, société de mise en relation, destinée aux personnes qui souhaitent se faire opérer à l'étranger. D'autres facteurs entrent également en compte : un taux de change souvent favorables aux Français, un coût de la vie plus bas ou des aides des gouvernements des pays en développement pour ce secteur...

Pour le Dr Hepner, chirurgien plasticien en France : "Les prix plus bas à l'étranger s'expliquent effectivement en partie par un système fiscal avantageux pour les chirurgiens et un coût de la vie plus faible sur place."

Tourisme médical : des chirurgiens aussi diplômés ?


 title=altSubir une chirurgie plastique à l'étranger revient moins cher... Mais est-ce sans risque ? Attention, la prudence est de mise ! La qualification du chirurgien, la qualité du matériel utilisé, l'hygiène de la clinique, ou ses effectifs... De nombreux critères concourent à la sécurité et à la réussite d'une opération. En France, ils sont contrôlés. A l'étranger, les normes et diplômes requis sont différents.

En France, les chirurgiens possédant le diplôme de spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique peuvent pratiquer des actes sur toutes les parties du corps. Les chirurgiens ayant une spécialité anatomique (chirurgie de la face et du cou, ophtalmologie...) ne sont autorisés à pratiquer que sur leur zone de prédilection. Mais à l'étranger, cette distinction n'est pas requise.

Bien sûr, certains arguments jouent en faveur des interventions esthétiques à l'étranger : "Comme moi, de nombreux chirurgiens plasticiens du Maghreb ont fait leurs études et ont déjà pratiqué en France. Ils sont donc a priori aussi compétents que des chirurgiens français ", explique de Dr Rhounim Taha, chirurgien plasticien en exercice à Casablanca.
Mais, il subsiste des risques... " Les chirurgiens peuvent être aussi qualifiés qu'en France, leur matériel et leur clinique peuvent être aussi performants, mais je déconseille tout de même de subir une opération à l'étranger. La distance, l'absence de suivi post-opératoire rendent cette pratique risquée ", insiste le Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien, ancien secrétaire général du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique.

Tourisme médical : méfiez-vous des packages "nez-seins-lipo" !


Tourisme médical : méfiez-vous des packages "nez-seins-lipo" !Si, a priori, toutes les interventions de chirurgie esthétique peuvent être pratiquées à l'étranger, les "packages" proposant d'intervenir sur plusieurs zones en même temps présentent un vrai danger. "On ne peut pas, par exemple, intervenir sur le ventre et poser des prothèses mammaire durant la même opération. Les anti-coagulants prescrits pour l'un provoquent des complications pour la bonne réalisation de l'autre ", met en garde le Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien, ancien secrétaire général du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique.

L'avis du Dr Rhounim Taha, chirurgie plasticien en exercice à Casablanca : "Nous prenons toutes les précautions pour éviter les complications postopératoires. Avant toute opération, lorsque le patient est encore chez lui, nous l'interrogeons sur ses antécédents médicaux, ses allergies, etc. Nous refusons de nombreux dossiers trop risqués, de personnes cardiaques, obèses ou dépressives, et ne promettons pas d'opérations miraculeuses intervenant sur plusieurs zones de façon dangereuse, par exemple."


Tourisme médical : quel suivi post-opératoire ?


Tourisme médical : quel suivi post-opératoire ?Les détracteurs des cliniques esthétiques situées à l'étranger insistent en général sur l'absence de suivi post-opératoire. Mais qu'en est-il vraiment ?

"Comme ce serait le cas en France, le patient passe une nuit dans la clinique avant l'opération et au moins une nuit après, voire deux en cas d'opération lourde comme une liposuccion importante sur plusieurs zones. Le patient doit rester quelques jours dans le pays (8 jours pour un lifting), souvent dans un hôtel à ses frais, pour que son chirurgien puisse contrôler la cicatrisation. Durant ces jours de convalescence, si l'opération le nécessite, un infirmier lui prodigue les soins nécessaires. L'évolution de l'opération est ensuite contrôlée par le praticien à distance par photos ou vidéo, ou par un praticien en France en cas de problème sérieux". C’est en tout cas l’avis de Moezz Sedkaoui, co-fondateur d'Ypsée, société de mise en relation destinée aux personnes souhaitant se faire opérer à l'étranger.

Un avis que beaucoup de médecins ne partagent pas. "A distance, le chirurgien ne peut palper la peau de son patient, sentir si elle est trop chaude, avoir un sentiment général sur la personne... des éléments essentiels pour détecter à temps une complication ", explique le Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien, secrétaire général du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique.

Attention aux prestataires qui vous proposent dans leur contrat de retourner sur place pour régler les éventuelles complications. Pour la plupart d'entre elles, vous ne serez pas en état de prendre l'avion.


Tourisme médical : qui les gère les complications ?


Tourisme médical : qui les gère les complications ?Infections, phlébites, embolie pulmonaire... Des complications lourdes peuvent apparaître plusieurs semaines après l'opération de chirurgie plastique. Or si vous l'avez pratiquée à l'étranger, vous êtes alors déjà rentré en France.

"Cette distance rend impossible le bon suivi du patient. Et bien sûr, un patient ayant des complications n'est pas en état de reprendre l'avion pour revoir le chirurgien qui l'a opéré", explique le Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien.

"La plupart des complications arrivent durant la période de convalescence d'une à deux semaines en fonction du type d'opération. Si la société organisatrice est sérieuse, c'est une période durant laquelle le patient reste proche de la clinique où il a été opéré ", indique Moezz Sedkaoui, co-fondateur d'Ypsée, société de mise en relation destinée aux personnes souhaitant se faire opérer à l'étranger.

Rhounim Taha, chirurgien plasticien de Casablanca, affirme quant à lui que ces complications sont extrêmement rares chez les patients venus de l'étranger. "Un bilan de santé des patients est réalisé avant le départ, et nous ne recevons que ceux qui ne présentent pas de risques de complications, explique le chirurgien. Nous refusons les personnes ayant eu des problèmes cardiaques, qui sont sous anticoagulants ou allergiques à certains médicaments."


Qui paie? Les complications graves d'une opération de chirurgie esthétique (septicémie, phlébite...) qui arriveraient une fois rentré en France, sont prises en charge par l'Assurance maladie. Si vous êtes encore sur place, leur prise en charge peut dépendre de ce qui est stipulé dans le contrat qui vous lie avec le prestataire de services, le chirurgien ou la clinique.

L'avion : un risque de complications postopératoires ?



L'avion : un risque de complications postopératoires ?Certains médecins estiment qu'un voyage en avion après une opération favorise le risque de phlébites et d'embolies pulmonaires.

C'est le cas du Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien, ancien secrétaire général du Syndicat national de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique. "Outre la manipulation de bagages plus ou moins lourds et la fatigue qui ne sont jamais bons juste après une intervention chirurgicale, le transport aérien est régulièrement mis en cause dans la survenue de phlébites et d'embolies pulmonaires. Les facteurs en cause sont l’immobilité relative et la déshydratation", indique-t-il. "Une intervention chirurgicale majore de beaucoup le risque thrombo-embolique, en particulier pour les plasties abdominales et les lipoaspirations. La somme d’une chirurgie, d’un alitement puis d’un (long) voyage en avion peuvent donc accentuer ces risques."

Le Dr Rhounim Taha, chirurgien plasticien de Casablanca, n'est lui, pas de cet avis. "Nos patients opérés quittent le Maroc au terme d'un séjour d'au moins six jours après leur intervention. Six jours pendant lesquels ils ont acquis une autonomie progressive pour bouger et faire "travailler" leurs veines. Les patients opérés au Maroc et repartant pour la France font entre 2h30 à 3 heures de vol, ce qui ne représente pas une durée à risque pour les veines. En quinze ans d'exercice du tourisme médical, je n'ai pas eu ni entendu chez mes confrères un seul cas d'embolie pulmonaire due au retour en avion. Je ne dis toutefois pas que cela est totalement impossible car la médecine n'est pas une science exacte", explique-t-il.

Du côté d'Aéroport de Paris, on affirme qu'il n'y a pas en théorie de risque à prendre l'avion après une opération chirurgicale, si l'on suit les indications de son médecin. "Le risque d'embolie pulmonaire à l'arrivée ne dépend pas d'une éventuelle opération avant le vol. Il est augmenté par la durée du vol, le manque de mouvement en cabine, la prise d'hypnotiques, le port de vêtements serrés. Certaines femmes ne boivent pas avant et durant le vol, par peur de devoir aller aux toilettes dans l'avion. Cela augmente également le risque", prévient le Dr Bargain, responsable du service médical de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. "Mais il ne faut pas oublier que l'embolie pulmonaire peut se déclencher quelques heures, voire quelques jours après le voyage aérien. Le diagnostic est dans ce cas beaucoup plus délicat."


Les précautions à prendre avant une opération à l'étranger



Les précautions à prendre avant une opération à l'étrangerAvant de se faire opérer certaines précautions et vérifications sont indispensables. En France, il faut principalement vérifier que son chirurgien est bien inscrit à l'ordre des médecins. La loi française impose par exemple aux praticiens une consultation de visu avec le patient et 15 jours de délai de réflexion avant l'opération. Ce pré-requis n'est pas respecté lors d'une opération à l'étranger.

Les lois et les normes en matière de santé étant différentes ou absentes à l'étranger, la liste des détails à vérifier est longue...

- Le chirurgien possède-t-il le diplôme de spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique requis en France ?
- Le personnel parle-t-il français ?
- La qualité du matériel, de la clinique et des prothèses utilisées est-elle aux normes françaises ?
- Le chirurgien opère en cabinet ou en clinique ? (Les cabinets n'ont pas autant de matériel, surtout en cas de complications.)
- La clinique comporte-t-elle des anesthésistes et des réanimateurs. Sont-ils présents 24/24h ?
- Le chirurgien et la clinique sont-ils assurés en cas de complications ?
- Demander l'avis de 2 ou 3 chirurgiens de son pays pour s'assurer de la nécessité de l'intervention et de la meilleure méthode à employer pour parvenir au résultat souhaité.



Chirurgie esthétique à l'étranger : quel recours en cas de "ratage"


Chirurgie esthétique à l'étranger : quel recours en cas de "ratage"Les " ratages" de la chirurgie plastique sont-ils plus nombreux à l'étranger ? Il n'existe pas de statistiques disponibles, en France comme à l'étranger, car ils ne sont pas vraiment mesurables. "Il n'y a pas de "ratage" à proprement parler mais des résultats discutés", indique le Dr Yves Hepner, chirurgien plasticien.

Que faire en cas de mauvais résultat ?
A l'étranger, des clauses qui peuvent paraître rassurantes sont souvent ajoutées au contrat, promettant des retouches gracieuses négociées à l'amiable. Attention toutefois car l'appréciation du résultat revient au chirurgien. En cas de conflit, le recours juridique se fait dans le pays où l'intervention s'est déroulée et la législation est variable d'un pays à l'autre.


Où se faire opérer à l'étranger ?


Où se faire opérer à l'étranger ?Le Maroc et la Tunisie sont des pays prisés pour leur proximité géographique et linguistique. Dans ces pays, la chirurgie plastique est en plein essor et des cliniques très modernes sont construites. De nombreux chirurgiens d'origine maghrébine, qui ont été formés et ont pratiqué en France, sont retourné dans leur pays d'origine pour une meilleure qualité de vie. Là-bas, ils peuvent bénéficier d'une fiscalité avantageuse pour s'installer car les autorités souhaitent aider le secteur et le personnel leur coûte moins cher.

Le Brésil est une autre destination phare du tourisme médical en matière de chirurgie plastique. Il se place au 3e rang mondial de ce type d'intervention et est novateur en matière de techniques. L'offre étant abondante dans ce pays et le niveau de vie étant plus bas que celui de la France, les prix y sont avantageux, mais le billet est plus cher que pour le Maghreb.

Les chirurgiens indiens, souvent formés aux Etats-Unis, sont également très sollicités. Plus de 150 000 touristes médicaux (toutes interventions confondues) sont allés en Inde en 2006, selon l'Organisation mondiale du tourisme. Le coût d'une opération étant très faible sur place, de nombreux occidentaux n'hésitent pas à payer le trajet.

Certains pays possèdent leur spécialité, souvent parce qu'ils se sont positionnés à temps sur une évolution technologique. Les Philippines et le Panama sont considérés comme des experts en chirurgie des paupières alors que l'Ile Maurice est spécialiste de la greffe de cheveux.

Des chirurgiens contrôlés?


Des chirurgiens contrôlés?En France, les chirurgiens reconnus sont inscrits sur la liste du Conseil national de l'ordre des médecins. La Tunisie et le Maroc possèdent des conseils similaires qui autorisent l'exercice des médecins et les sanctionnent. Mais si ces pays tentent de se rapprocher du fonctionnement français, leurs lois permettant des recours sont différentes. Par ailleurs, l'Inde et le Brésil, destinations prisées du tourisme médical n'ont pas ce genre d'instances de contrôle. Peu importe le pays, les recours juridiques possibles en cas de problème médical sont à prendre en compte.


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