
La science a-t-elle établi une bonne conduite pour réduire la démence ? Des chercheurs ont étudié 443 professions et leur lien avec le taux de mortalité dû à Alzheimer. Selon une étude, publiée dans le British Medical Journal le 17 décembre, les personnes exerçant deux métiers présentent un risque moindre : les chauffeurs de taxi et les ambulanciers.
En effet, les chercheurs de la Harvard Medical School ont analysé les données de près de 9 millions de personnes décédées aux États-Unis entre 2020 et 2022. Ils ont ainsi constaté que seulement 1,03 % des chauffeurs de taxi et 0,91 % des ambulanciers figuraient parmi les 348 328 décès liés à Alzheimer. Or, ces taux sont inférieurs au 1,69 % de prévalence dans la population générale.
Des métiers liés à la mémoire immédiate
Comment expliquer ces résultats ? Les scientifiques suggèrent qu’ils pourraient être liés à des changements neurologiques dans l’hippocamp e, une région cérébrale essentielle à la mémoire. En effet, les professions liées à la conduite en ville nécessitent de mémoriser rapidement des informations spatiales, comme les noms des rues. Or, c’est une des fonctions cognitives impliquant l’hippocampe, et cette même région est la première affectée par Alzheimer.
Les résultats confirment des études antérieures, notamment sur les chauffeurs de taxi londoniens. Des modifications fonctionnelles de l’hippocampe avaient été observées chez ces travailleurs après des années de conduite en ville.
Des résultats à confirmer
Cependant, l’échantillon concerne majoritairement des hommes, alors que les femmes sont plus touchées par Alzheimer. De plus, les participants sont décédés plus jeune que l’âge moyen auquel se déclare la maladie, à savoir 65 ans. D’autres recherches seront donc nécessaires pour confirmer ces résultats.
Bien qu’aucun lien de causalité direct ne puisse être prouvé, cette piste ouvre de nouvelles perspectives de recherche pour comprendre et prévenir Alzheimer. Pour rappel, cette maladie touche environ 900 000 personnes en France, et reste une cause majeure de dépendance chez les personnes âgées.