
Il y a du neuf dans les traitements de l’hypertension artérielle. Et c’est une bonne nouvelle pour les 17 millions de personnes hypertendues en France. Le premier : l’aprocitentan, un médicament utilisé pour le traitement de l’hypertension primaire (sans cause connue) a prouvé son efficacité sur 700 peronnes. Le second : le lorundrostat, un inhibiteur de l'aldostérone synthase, a abaissé la pression artérielle en toute sécurité dans un grand groupe de patients qui n'avaient pas répondu à d'autres médicaments.
Ses deux molécules ciblent les personnes souffrant d’hypertension résistante. Elle touche environ 12 % des patients hypertendus et se définit par une tension artérielle élevée malgré l’utilisation de trois médicaments pour la faire baisser.
Pour répondre à cette impasse thérapeutique, des scientifiques ont cherché une nouvelle molécule capable de répondre efficacement à la problématique.
Un traitement efficace dans l’hypertension résistante
Dans l’étude baptisée PRECISION, 700 adultes souffrant d’hypertension résistante ont été répartis au hasard dans deux groupes : l’un recevant l’aprocitentan et l’autre, un placebo. Les deux ont perçu une thérapie de fond à base de trois médicaments avant le commencement de l'essai clinique.
Résultat des courses : une note correcte est donnée à l’aprocitentan malgré un effet absolu relativement modeste par rapport au placebo. « Bien qu'il s'agisse potentiellement d'une option de quatrième intention pour l'hypertension résistante, je recommanderais d'abord le labétalol ou la spironolactone avant de passer à ce nouveau médicament », a déclaré le Dr Smetana, professeur de médecine à la Harvard Medical School et au Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, lors d'une présentation au congrès de médecine interne 2025 de l'American College of Physicians, et relayée par Medscape.
Jusqu'à 15 % des personnes souffrant d'hypertension ont une régulation anormale de l'aldostérone, une hormone qui aide à contrôler la pression artérielle. C’est là que le second traitement, le lorundrostat, est intéressant.
L’aldostérone joue un rôle important pour limiter les complications telles que l’insuffisance cardiaque
Cette molécule est conçue pour réduire les niveaux d'aldostérone en ciblant et en inhibant une enzyme qui entraîne sa production : le CYP11B2. La voie de l'aldostérone joue un rôle important dans la régulation de la pression artérielle qui à terme peut conduire à des complications telles que l'insuffisance cardiaque et les problèmes rénaux.
« Dans l'essai Launch-HTN, nous avons exploré la sécurité et l'efficacité du lorundrostat, qui appartient à une nouvelle classe de médicaments appelés inhibiteurs de l'aldostérone synthase, lesquels bloquent la production d'aldostérone hormonale à partir des glandes surrénales », explique le Dr Manish Saxena, codirecteur clinique du William Harvey Heart Center de la Queen Mary University of London, spécialiste de l'hypertension et auteur principal de l'étude, sur Actualités médicales.
Une réduction significative de la pression artérielle
L'essai clinique de phase III, baptisé Launch-HTN, randomisé, en double aveugle et contrôlé par placebo, comprenait des participants adultes dont la pression artérielle restait incontrôlée malgré la prise de deux à cinq médicaments antihypertenseurs.
Dans le groupe où le lorundrostat a été administré une fois par jour à une dose de 50 mg, les résultats ont montré des réductions significatives et soutenues de la pression artérielle systolique : une baisse de 16,9 mmHg à la semaine 6 et de 19 mmHg à la semaine 12. Dans le groupe placebo, une réduction plus faible a été observée : 9,1 mmHg à la semaine 6 et 11,7 mmHg à la semaine 12.
« Si le lorundrostat devient largement disponible, il pourrait offrir une nouvelle option pour les patients ayant épuisé les voies standards », a déclaré dans le média américain, le Dr Rigbed Tadwalkar, cardiologue consultant et directeur de la transformation numérique au Pacific Heart Institute à Santa Monica, en Californie, aux États-Unis.