La grippe aviaire pourrait entraîner une pandémie pire que le Covid d’après un scientifique américainIstock

Partager :

Ce n’est pas la première fois qu’un humain attrape la grippe aviaire, ou influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), le nom scientifique dédié à la contamination animale. Aux Etats-Unis où l’épidémie a touché de nombreux élevages de bovins ces dernières années, on a dénombré pas moins de 65 cas en 2024, entraînant même la mort début janvier dernier d’un homme habitant la Louisiane.

Grippe aviaire ou influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) : des hospitalisations en hausse

Le malade britannique hospitalisé fin janvier a été contaminé dans une grande ferme du centre de L’Angleterre. On le sait, ces cas humains sont essentiellement recensés parmi des personnes en contact direct avec les volailles ou les vaches laitières contaminées. Pour autant, les scientifiques craignent une mutation du virus H5N1 qui le rendrait beaucoup plus facilement transmissible, y compris chez des personnes qui n'entreront pas en contact avec des animaux contaminés. Car les prélèvements réalisés dans la gorge et la trachée de la personne décédée en décembre 2024 en Louisiane semblent confirmer la théorie d’une mutation du virus.

Des mutations du virus repérés dans des prélèvements humains

Que nous apprennent ces nouveaux prélèvements ? Qu'un petit pourcentage du virus H5N1 détecté dans la gorge du patient présentait des modifications génétiques, lesquelles pourraient conduire à une “liaison accrue du virus” à des “récepteurs cellulaires spécifiques trouvés dans les voies respiratoires supérieures des humains”, indique le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américain. Certes, cette première mutation n’est que le maillon d’un processus qui en contient forcément plusieurs pour parvenir à une mutation complète et donc favoriser la transmission d'humain à humain.

“Il y aura d'autres pandémies de grippe et elles pourraient être bien pires que celles que nous avons connues avec le Covid”

Il n'empêche, cette mutation “est une étape nécessaire pour créer un virus plus facilement transmissible”, explique Angela Rasmussen, virologue à l'Université de Saskatchewan au Canada.

Michael Osterholm, chercheur en maladies infectieuses à l'Université du Minnesota, va plus loin et craint que la grippe aviaire ne se transforme en une pandémie majeure. “Il y aura d'autres pandémies de grippe et elles pourraient être bien pires que celles que nous avons connues avec le Covid”, a-t-il déclaré à l'Associated Press, un agence de presse internationale. “Nous savons que le temps est compté pour la pandémie. Nous ne savons simplement pas quelle heure il est.”

Pour l’heure, mieux vaut consulter en cas de signes suspects.

Grippe aviaire 2025 (H5N1) : la surveillance de la volaille reste étroite en France

En novembre dernier, la France avait été placée en “risque élevé” ce qui avait conduit à des mesures de protection drastiques dans les élevages de l’Hexagone : interdiction des rassemblements de volailles ou d’oiseaux captifs, claustration et mise en place de filet de protection dans les élevages, renforcement des mesures de protection pendant le transport…

Malgré cela plusieurs foyers épidémiques du virus H5N1 ont été repérés, notamment un dans le département de l’Eure, ce qui a entraîné un nouveau périmètre de surveillance renforcée. Cette surveillance renforcée a été levée en Eure le 23 janvier dernier indique Santé Publique France car les contrôles “n'ont pas mis en évidence de nouveaux foyers d'influenza aviaire”.

Grippe aviaire : un chat meurt de l'Influenza après avoir mangé du poulet contaminé

Autre sujet d’inquiétude, la santé de nos animaux domestiques, qui peuvent eux aussi attraper le virus. Un article du média américain CNN rapporte le cas d’un chat Maine Coon retrouvé mort dans l’Oregon suite à l’ingestion de nourriture pour animaux vendue crue et congelée.

Comment éviter la grippe aviaire chez l'animal ?

La tendance du raw food, autrement dit de la nourriture crue, plus proche de ce que les animaux consomment à l’état sauvage, se développant à la vitesse grand V (aux Etats-Unis mais aussi chez nous), les autorités sanitaires américaines mettent en garde car plusieurs cas de contamination au H5N1 ont été rapportés chez les animaux domestiques. Rappelons que la meilleure prévention pour eux est (comme pour nous) la cuisson.