
La nouvelle a attristé la planète people la semaine dernière : Gene Hackman, l’acteur hollywoodien oscarisé et son épouse, la pianiste Betsy Arakawa, ont été retrouvés sans vie dans leur domicile de Santa Fé au Nouveau Mexique. Depuis, les théories les plus folles circulaient sur les circonstances de leurs décès, d’autant que l’un de leurs chiens était lui-aussi mort à l’arrivée des secours. Le shérif du comté a tenu une conférence de presse ce week-end pour livrer les conclusions de l’autopsie et de l’enquête. Si le décès de Gene Hackman par crise cardiaque avait déjà été évoqué, le virus qui a tué Betsy Arakawa est une surprise. La pianiste a ainsi succombé à une infection respiratoire rare, un syndrome pulmonaire à hantavirus (SPH), transmis par des rongeurs infectés. Rare mais potentiellement mortel, ce virus circule aussi en Europe.
Syndrome cardio pulmonaire à hantavirus, une maladie rare mais grave
Des cas sont régulièrement répertoriés, dans tous les coins du globe. En Europe, on estime qu’environ 3000 malades sont touchés chaque année (l'incidence est plus élevée en Allemagne et en Scandinavie). Ce n’est pas rien. Là où les choses se compliquent c’est que la maladie peut prendre des aspects différents en fonction de la région du monde où elle s’exprime et surtout de son hôte, autrement dit du rongeur du transmet le virus, virus qui appartient à la grande famille des zoonoses. Souris, rats, campagnols et mulots sont les rongeurs les plus souvent porteurs en Europe mais d’autres espèces de rongeurs peuvent être contaminantes, tout comme certaines espèces de chauve-souris ou d’insectivores (comme les taupes).
Hantavirus en France : quel risque épidémique ?
Ce virus fait l’objet d’une surveillance rapprochée via le Centre de référence des hantavirus (CRH) piloté par l’Institut Pasteur. En 2021, l’Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche Comté s'alarmait d’une recrudescence de cas d’hantavirus dans le Jura et le Doubs. Seize personnes avaient alors déclaré la maladie, heureusement sans conséquences graves.
En France, “les personnes les plus exposées aux hantavirus sont celles qui, dans les zones géographiques touchées (quart nord-est) vivent, travaillent ou pratiquent des activités à proximité d’une forêt ou autres habitats propices aux rongeurs, ainsi que les personnes qui ont des contacts directs ou indirects avec des rongeurs”, avait alors précisé l’ARS. En revanche, aucun cas de transmission entre humains n’a à ce jour été répertorié en France.
Hantavirus : des symptômes qui ressemblent à ceux d’une grippe
Difficile de distinguer les symptômes de l’hantavirus avec ceux de la grippe, puisque les principaux signes d’une infection à hantavirus sont les suivants :
- Fièvre
- Fatigue
- Douleurs musculaires
- Maux de tête
- Toux
- Difficulté à respirer (dyspnée)
Les signes apparaissent en moyenne 2 à 4 semaines après l’exposition, les complications respiratoires, notamment les difficultés à respirer entre 1 à 5 jours après la survenue des premiers symptômes.
L’Institut Pasteur indique de son côté qu’une forme rénale peut également circuler, elle aussi due à l’hantavirus, notamment en “Europe du Nord et de l’Ouest avec un taux de létalité heureusement faible de l’ordre de 0,4%.”
Dans ce cas, aux signes précédemment cités, il faut ajouter des douleurs abdominales et/ou thoraciques et des frissons. “Des troubles fugaces de la vision, de type « myopie aigüe » sont évocateurs de fièvre hémorragique à syndrome rénal”, précise Santé Publique France.
Comment se protéger du syndrome cardio pulmonaire à hantavirus ?
Régulièrement, notamment au début du printemps et en été, des cas sont remontés auprès de Santé Publique France. Comme il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique ni vaccin, la prévention est à privilégier. “L'infection est généralement causée par l'inhalation d'hantavirus présents dans l'air à partir de l'urine, des excréments ou de la salive des rongeurs”, explique l’ARS, qui précise que “la meilleure protection contre le syndrome pulmonaire à hantavirus est d’éviter tout contact avec les rongeurs et de nettoyer en toute sécurité leurs habitats.”