Sommaire
- 1 - Des cas d’hépatites graves à cause du Garnicia cambogia
- 2 - Garnicia cambogia : une femme de 71 ans est morte en 2020
- 3 - Des effets secondaires graves, y compris chez les personnes sans problème de santé particulier
- 4 - Compléments alimentaires minceur dangereux : les pharmaciens prennent une décision forte
Vous voulez perdre les 2 ou 3 kilos qui se sont installés cet hiver et vous pensez optimiser vos chances avec des compléments alimentaires ? Pourquoi pas. Certains contiennent des plantes ou molécules qui ont prouvé leur effets sur la perte de poids (la caféine par exemple, qui stimule le métabolisme de base). Attention toutefois avec ceux qui contiennent du Garcinia cambogia (aussi appelé tamarinier de Malabar ou mangoustanier du Cambodge) une plante qui peut provoquer des cas de maladies graves, notamment d’hépatites aiguës.
Des cas d’hépatites graves à cause du Garnicia cambogia
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) alerte cette semaine sur la dangerosité des compléments alimentaires contenant du Garcinia cambogia et invite tous les consommateurs de ce type d’aides minceurs disponibles en pharmacie à la plus grande vigilance. “Leur consommation est à l’origine d’effets indésirables sévères, en particulier des hépatites aiguës, y compris chez des personnes n’ayant aucun antécédent médical. L’analyse globale de ces signaux conduit l’Anses à formuler une alerte pour déconseiller fortement la consommation de compléments alimentaires contenant cette plante”, précise le communiqué publié par l’Anses ce mercredi 5 mars.
Pour rappel, cette plante est très largement répandue dans la composition des aides minceur ; l’acide hydroxycitrique présent dans la peau du fruit de la plante aurait en effet des propriétés intéressantes sur la perte de poids selon les fabricants de compléments alimentaires (coupe-faim, déstockage des graisses…). Ces allégations n’ont en revanche pas encore eu la validation des autorités sanitaires au niveau européen et ne sont pas étayées par des études scientifiques de poids.
Garnicia cambogia : une femme de 71 ans est morte en 2020
La plante était sous les radars de l’Anses depuis 2020, date à laquelle une femme de 71 ans était décédée d’une hépatite fulminante après avoir pris des compléments alimentaires minceur à base de Garnicia cambogia. D’autres cas d’effets secondaires indésirables graves ont été répertoriés depuis partout en Europe, dont 38 en France. Dans son avis d’expertise publié cette semaine, l’Anses signale que les effets secondaires recensés sont pluriels : des cas d’atteintes hépatiques, psychiatriques, digestives (pancréatites), cardiaques et musculaires (rhabdomyolyses) ont ainsi été rapportés.
Des effets secondaires graves, y compris chez les personnes sans problème de santé particulier
Et si ces effets secondaires sont plus régulièrement constatés chez des personnes ayant des problèmes de santé sous-jacents (antécédents de troubles psychiatriques, de pancréatite ou d’hépatite, atteintes de certaines maladies cardiométaboliques comme le diabète, l’obésité, l’hypertension) ou chez des patients sous traitements médicamenteux (notamment les molécules qui ont un effet délétère sur le foie mais aussi certains antidépresseurs ou antiviraux) “des effets sévères ont également été signalés chez des consommateurs sans aucun antécédent médical”, indique encore l’Anses.
Compléments alimentaires minceur dangereux : les pharmaciens prennent une décision forte
Dans un entretien à nos confrères de France Info ce matin, Philippe Besset, pharmacien d’officine, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des Libéraux de santé (LBS) demande un meilleur encadrement du marché des compléments alimentaires. Car même s’il va “recommander aux pharmaciens de (..) retirer des étagères” tous les produits à base de Garnicia cambogia, les officines restent libres de les vendre et certains "pourraient continuer de le vendre en toute légalité", déplore-t-il.
L’Agence française du médicament milite de son côté pour une harmonisation au niveau européen précisant les plantes autorisées ou non dans les compléments alimentaires.
