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Le 28 janvier dernier, l'Assemblée nationale a définitivement adopté en deuxième lecture et à l'unanimité la “proposition de loi visant à améliorer la prise en charge des soins et dispositifs spécifiques au traitement du cancer du sein par l'assurance maladie”.

Un texte qui prend en compte une des particularités du cancer du sein, qui touche 60 000 femmes en France chaque année (son incidence augmente), et reste le cancer féminin le plus meurtrier : 15% des femmes renoncent à une chirurgie de réparation pour des raisons financières. Car si les traitements du cancer du sein bénéficient d'une prise en charge intégrale dans le cadre de l’ALD (affection longue durée), comme c’est le cas pour les autres cancers, les frais supplémentaires peuvent en revanche peser lourd.

Cancer du sein : des soins non remboursés de 1400 euros en moyenne

Dépassement d’honoraires (jusqu’à 10 000 euros parfois, quand il n’est pas possible d’accéder à l’hôpital public pour une reconstruction mammaire), franchises médicales, achat de dispositifs indispensables comme le renouvellement de la prothèse mammaire… le coût des soins non remboursés est estimé à 1400 euros en moyenne. Avec comme conséquence directe : une inégalité des soins et de la prise en charge des femmes en fonction de leur lieu de vie (hôpital public équipé à proximité notamment) et de leurs moyens financiers.

Texte voté à l'Assemblée nationale : quelle prise en charge pour les traitements non remboursés ? Quelle aide quand on est touché ?

La nouvelle loi permettra un remboursement intégral par la sécurité sociale des soins et dispositifs spécifiques au cancer du sein, qu'une majorité des femmes doivent intégrer dans leur parcours de soin. Les députés ont notamment listé :

  • Les actes de tatouage médical (sur les zones de l'aréole et du mamelon) après une ablation des seins.
  • Le renouvellement des prothèses mammaires.
  • Les sous-vêtements adaptés au port d'une prothèse mammaire amovible.

A cela s’ajoute un forfait alloué aux femmes en début de traitement pour les “gels, crèmes et vernis adaptés à la sécheresse grave de la peau et destinés à prévenir la chute des ongles induite par les traitements”, ainsi qu’un autre forfait de 180 € pour les soins de support (psychologue, diététicien, activité physique adaptée APA).

Les dépassements d'honoraires : un coût élevé pour les malades

Des précisions sur le montant de certains remboursements ou produits seront apportés dans les semaines qui viennent par arrêté.

Enfin, les dépassements d’honoraires concernant la reconstruction mammaire devraient être plafonnés après accord entre les syndicats de médecin et l’Assurance maladie, indique encore le texte de loi.

Cancer du sein : les chirurgiens demandent à être formés en sénologie (maladies du sein)

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 29 janvier, au lendemain du vote du texte de l’Assemblée nationale, la toute nouvelle présidente de l’Académie nationale de chirurgie (ANC), la Pre Carole Mathelin, gynécologue et responsable de la commission Sénologie du CNGOF (collège national des gynécologues et obstétriciens français) a exposé deux des missions prioritaires de l'Académie de chirurgie pour cette année. Ces deux missions concernent le cancer du sein.

“Il n'existe aucune spécialisation en sénologie, regrette la Pre Mathelin, alors même que la prise en charge du cancer du sein a considérablement évolué ces 20 dernières années”. C’est pourquoi l'Académie propose cette spécialisation en deux ans, ouvertes à tous les chirurgiens pendant leur cursus, de manière à ce que la chirurgie proposée lors d’un cancer du sein soit de haute qualité : les chirurgiens auront grâce à cette spécialisation des compétence en chirurgie réparatrice, en oncologie et en imagerie.

Chaque patiente atteinte d’un cancer du sein doit bénéficier à chaque étape de sa prise en charge de procédures de diagnostic optimisées, d'une chirurgie adaptée et de thérapies personnalisées, dispensées au bon moment, par une équipe spécialisée, dans un environnement adéquat”, conclut la présidente.

Ceci est d’autant plus important que des études ont montré un lien entre la chirurgie et la mortalité dans le cancer du sein.

L’Académie de chirurgie met en place une nouvelle étude pour déterminer le poids des polluants dans le cancer du sein

Le volet préventif fait aussi partie des priorités de l'Académie nationale de chirurgie pour 2025. Dans ce cadre, il est crucial de mieux déterminer le rôle de notre environnement dans l’apparition des cancers du sein sachant que “75% des causes du cancer du sein ne sont pas connues, l’origine environnementale est fortement suspectée.

L’ANC va ainsi soutenir cette année des études qui vont analyser plus spécifiquement l’impact des perturbateurs endocriniens sur le risque de cancer du sein. Les résultats de ces travaux seront précieux pour la prévention du cancer du sein mais pourront aussi être étendus à d’autres cancers dont on soupçonne fortement l’environnement d’être un pourvoyeur (pancréas, prostate…).

Sources

Conférence de presse Académie nationale de chirurgie

https://www.vie-publique.fr/loi/294423-cancer-du-sein-proposition-de-loi-meilleure-prise-en-charge-des-soins