

La carte des allergies aux pollens parle d’elle-même : une France coupée en deux. Au nord, une alerte modérée ; au sud, une vigilance sévère. Dans son dernier point de situation publié le vendredi 14 février et mis à jour aujourd’hui, le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) met en alerte 30 départements. De quoi inquiéter les 20 à 25 % de la population générale qui souffrent de problèmes respiratoires liés aux allergies.
Les températures douces de ces derniers jours expliquent cette arrivée précoce. Selon le RNSA, les degrés en plus favorisent la libération de pollen dans l’air. Associés au vent, ces deux critères aggravent le risque de réactions allergiques. "Les cyprès sont en pleine floraison et les conditions favorisent la dispersion en grande quantité de pollens", explique à France Info Samuel Monnier, ingénieur au sein du RNSA.
Des allergies augmentées par le réchauffement climatique
Dans un avenir proche, cette situation, aggravée par le réchauffement climatique, risque de perdre son caractère exceptionnel. "Avec ce changement climatique, les espèces débutent leur floraison plus tôt. Pour les cyprès, cela intervient dès décembre, contre février auparavant", précise le spécialiste sur France Info.
Deux raisons expliquent ce phénomène : la période de floraison de plus en plus précoce et l’augmentation de la quantité de pollen relâchée dans l'air. "Le changement climatique pourrait influencer la production de pollen, notamment en allongeant la saison pollinique, en modifiant la répartition spatiale et la pollution atmosphérique, et ainsi interférer sur les pollens et les pollinoses", précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) dans un rapport publié en 2014.
50 % de la population mondiale touchées en 2050
Et les répercussions sur la santé inquiètent les allergologues. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la moitié de la population mondiale présentera des allergies d’ici 2050, avec des symptômes de plus en plus lourds.
Pour se préparer, voici un diaporama des départements les plus touchés et le type de pollen concerné.
Pyrénées-Orientales et départements du sud-ouest

Des Pyrénées-Orientales aux Pyrénées-Atlantiques, tous les départements du sud-ouest de la France sont touchés par l’alerte rouge. Le pollen en cause : les cupressacées.
Gironde

Les Landes, la Gironde, la Charente-Maritime et la Vendée sont touchées, avec, comme pour les Pyrénées, les cupressacées responsables.
Vienne

La Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente et la Haute-Vienne sont en alerte rouge pour les cupressacées, l’aulne et le noisetier.
Corrèze

La Corrèze, la Dordogne, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, l’Aveyron, le Gers et le Tarn sont en alerte rouge pour les trois mêmes pollens.
Hérault

L’Aude et l’Hérault sont en alerte rouge pour les cupressacées et le frêne.
Bouches-du-Rhône

Le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse ont été les premiers départements touchés par cette alerte. Les pollens en cause : les cupressacées et le frêne.
Alpes-Maritimes

Les Alpes-Maritimes et le Var sont concernés par un taux élevé de cupressacées et de frêne.
Corse

Les deux départements de l’île de Beauté sont en vigilance rouge en raison d’un taux élevé de cupressacées et de frêne dans l’air.