Hôpital : faut-il éviter d'y aller la première semaine de mai ?Istock

Vous avez peut-être entendu dire, au détour d’une conversation, qu’il valait mieux éviter d’être hospitalisé la première semaine de mai et la première semaine de novembre… Sur quoi se base cette affirmation ? Est-elle vérifiée, ou est-ce une simple idée reçue ? Medisite a mené l’enquête !

Le début d’un nouveau stage pour les internes

Parmi les bruits de couloir que nous avons pu entendre, il y a l’idée selon laquelle à ces deux périodes de l’année, le personnel est remanié dans les hôpitaux, ce qui peut aboutir à une grande désorganisation. Rassurez-vous : il ne s’agit que d’une idée reçue. Les équipes de soignants ne sont - heureusement - pas modifiées à chaque semestre, les seuls mouvements étant ceux des stagiaires.

En effet, les premières semaines de mai et de novembre marquent toutes deux le début d’un nouveau semestre. Elles coïncident donc avec le début d’un nouveau stage pour les internes en médecine. Pour certains, il s’agit de leur toute première expérience dans l’internat. Mais une grande majorité ne fait que changer de service ; ils ont donc déjà plusieurs mois, voire plusieurs années d’expérience derrière eux.

La continuité des soins reste assurée

“Même s’ils n’ont pas fait de stage dans cette unité, les internes ont parfois pratiqué durant plusieurs semestres dans d’autres services du même hôpital, ou dans d’autres établissements”, nous confirme Francis, cadre infirmier dans un hôpital psychiatrique. “Quant au reste des équipes médicales, elles ne changent pas. Une continuité des soins est donc toujours assurée”.

S’il reconnaît que les praticiens hospitaliers peuvent être un peu moins disponibles au début de ces deux mois, parce qu’ils forment les nouveaux résidents, cela reste “minime” et, “s’il y a une urgence, il y aura toujours une intervention possible”.

Raphaël, kinésithérapeute qui a exercé de longues années à l’hôpital avant d’ouvrir son cabinet en libéral, va dans le même sens : “quand un interne n’en est pas à son premier stage, même s’il arrive dans un autre service, il sait comment l’hôpital fonctionne. L’adaptation est donc de courte durée”.

“Le vrai problème, c’est la souffrance des internes”

En conclusion : que vous alliez à l’hôpital durant la première semaine de mai, ou en plein milieu du mois de juin, vous ne devriez guère ressentir de différence en tant que patient. “Le vrai problème, à l’heure actuelle, c’est la souffrance des internes”, déplore le cadre infirmier. Et celle-ci est la même quelle que soit la période de l’année.

“Dans de nombreux établissements, ils travaillent plus de 60 heures par semaine, au lieu des 48 heures légales maximum définies par la loi… sans récupération”. Un problème qui existait déjà bien avant l’épidémie de Covid-19, mais que celle-ci n’a fait que renforcer. D’après l’Intersyndicale nationale des internes, ils sont déjà cinq à s’être donnés la mort depuis le début de l’année 2021… soit un suicide tous les dix-huit jours.

Sources

Merci à Francis, cadre infirmier dans un hôpital psychiatrique, et à Raphaël, ex-kinésithérapeute en hôpital.

Un rassemblement à Paris dénonce des suicides d’internes en médecine, Le Monde avec AFP, 17 avril 2021 : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/17/un-rassemblement-a-paris-denonce-des-suicides-d-internes-en-medecine_6077149_3224.html

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