Pourquoi donner son sang en été et comment faireAdobe Stock
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Chaque été, c’est un sujet de préoccupation qui revient comme un leitmotiv, s’invitant dans la liste des marronniers de l’été, au côté des conseils pour se protéger des piqûres de moustiques ou des bons réflexes pour éviter les coups de soleil. A ceci près que le don du sang, et plus précisément, l’appauvrissement des dons à la saison estivale constitue une problématique de santé publique.

Pas de pause estivale pour les besoins sanguins

Avec la pause estivale et les départs en vacances, l’habitude de donner son sang se perd. La baisse des stocks de produits sanguins qui en découle, met sous tension les établissements de santé. Ceux-ci finissent par rencontrer des difficultés à répondre aux besoins en transfusions, avec des répercussions potentiellement dramatiques pour des patients malades.

Accidents, hémorragies, interventions chirurgicales… Les situations nécessitant des produits sanguins ne connaissent pas de répit en été, rappelle Hervé Meinrad, directeur de la collecte et de la production à l’Etablissement français du sang (EFS). "En été aussi, c’est important de participer au don du sang car nous rencontrons plus de difficultés à mobiliser les Français qui ont la tête en vacances, changent d’organisation de vie et sont moins présents sur nos collectes. Or, nous avons besoin qu’ils restent sensibles à cette démarche en venant nous voir sur les points de collecte pour donner leur sang".

Un don du sang = 3 vies sauvées

L’enjeu est crucial : il s’agit d’assurer la continuité des soins des malades, insiste Hervé Meinrad. "Quand on donne son sang, on participe à sauver trois vies. C’est pourquoi nous avons besoin que tout le monde se mobilise pour donner son sang et approvisionner les établissements de santé".

Pour parer à d’éventuelles carences, l’Etablissement français du sang sensibilise les Français au don du sang et les invite à donner, même sur leur lieu de villégiature, dans un des nombreux points de collecte (mobiles ou fixes) répartis dans toute la France.

Dons du sang : quand parle-t-on de pénurie ?

L’objectif affiché avec cette campagne de sensibilisation et cette mobilisation tous azimuts : éviter de reproduire le scénario de l’an dernier. Un vrai défi sachant qu’en juin 2022, l’EFS s’était fendu d’un "bulletin d’urgence vitale" devant l’amoindrissement inquiétant des stocks, descendus à un niveau inférieur à 90 000 poches de sang.

Mais qu’entend-on par pénurie de stock de sang au juste ? "On parle de pénurie quand le stock de produits sanguins disponibles diminue fortemen t, explique Hervé Meinrad. En général, n ous travaillons avec environ 100 000 poches de sang disponibles, mais en période estivale, nous descendons parfois sous la barre des 90 000 poches de sang, ce qui pose des difficultés pour bien approvisionner les établissements de santé".

Une moindre répartition des groupes sanguins

Ce chiffre global ne rend pas compte d’un autre paramètre aussi important : "la répartition des groupes sanguins". Car une baisse des dons sanguins se traduit souvent par une moins bonne diversité des groupes sanguins. "Ce sont souvent les rhésus 0 négatif qui posent difficulté en premier", précise Hervé Meinrad. Ce groupe sanguin représente environ 6 à 7 % de la population mais il est utilisé à plus de 10 % pour les besoins sanguins car il peut être transfusé au plus grand nombre.

Comment se passe un don du sang ?

Pour donner son sang, il suffit de se rendre sur le site de l’Etablissement français du sang ou sur l’application mobile "Don de sang" afin de trouver la collecte la plus proche de chez soi, ou de son lieu de vacances. "Nous organisons des collectes partout en France même à proximité des lieux de villégiature, dans les villes, sur le littoral, mais aussi dans les lieux de montagne".

Une fois géolocalisée, on sélectionne la collecte choisie et on prend rendez-vous à l’heure qui nous convient. Le jour venu, sur le point de collecte on s’enregistre à l’accueil. S'ensuit un entretien avec le personnel (un médecin ou une infirmière) de l’Etablissement français du sang destiné à vérifier que l’on est en bonne santé et qu’on ne présente pas de contre-indication à donner son sang.

On procède ensuite au prélèvement. "Le prélèvement dure 12 minutes, pour un parcours total de 45 minutes. Il s’agit de juste donner un peu de son temps. Cela peut vraiment aider les gens et faire énormément de bien", souligne Hervé Meinrad.

Après le prélèvement, une collation est proposée pour reprendre des forces et reprendre ensuite le cours de sa journée.

Dons du sang : que deviennent les produits sanguins ?

Une fois prélevé, le sang est séparé en trois produits :
-la poche de sang : celle-ci a une durée conservation de 42 jours

-la plaquette sanguine: cet élément du sang, indispensable à une bonne coagulation sanguine, a une durée de vie relativement courte, puisqu’elle est de 7 jours.

-le plasma sanguin : la partie liquide du sang dans laquelle circulent les cellules sanguines. Il se conserve pendant trois ans, dans une température avoisinant les -30 degrés.

"On a besoin d’un flux continu d’environ 10 000 dons par jour pour répondre aux besoins des patients dans les établissements de santé, en lien avec les durées de vie de ces produits sanguins", observe Hervé Meinrad.

Sur ces trois types de produits sanguins, les plaquettes sanguines et les poches de sang sont les plus utilisées. 'En général, les établissements de santé ont trois jours de stock sur les plaquettes sanguines, ce qui explique les besoins constants en dons du sang et notamment en plaquettes", précise Hervé Meinrad.

Pour quelles utilisations ?

"Les produits sanguins sont principalement utilisés pour les maladies du sang et du cancer. Un tiers des dons sert à des interventions chirurgicales (pour des victimes d’accident présentant des hémorragies, des transfusions d’ordre médical dans le cas de différentes pathologies, des dialyses, des complications post accouchements…)". Au total, les urgences représentent 12 % des produits sanguins utilisés.

Dons du sang : qui peut donner ?

Le candidat au don du sang doit remplir certaines conditions :-être âgé entre 18 et 70 ans

-peser plus de 50 kilos

-être en bonne santé

Certains cas excluent au don du sang : les personnes ayant des troubles cardio-vasculaires, un antécédent d’infarctus, de cancer, les personnes suivant un traitement de chimiothérapie.

Autres contre-indications temporaires (nécessitant un report) : les personnes qui ont subi un soin dentaire doivent patienter 24 heures suivant le soin pour donner leur sang (car certaines bactéries peuvent passer dans le sang). Un délai d’attente qui monte à 7 jours en cas d’extraction dentaire.
Idem en cas de laryngite, de rhume avec des symptômes comme de la fièvre, où il est conseillé d’attendre d’aller mieux avant de donner son sang.

Une entretien avec le personnel médical de l’EFS permet de faire le point et d’évaluer si le candidat est apte à donner son sang.

A quelle fréquence peut-on donner son sang ?

Il convient de respecter un délai minimum de 8 semaines entre deux dons, dans une limite de 4 fois par an pour les femmes et 6 fois par an pour les hommes.

Avant et après le don du sang : les bons réflexes à avoir

Pour s’assurer à ce que le don du sang se passe dans les meilleures conditions, on veille à :

-s’hydrater avant. On boit un grand verre d’eau juste avant le don pour compenser en volume la quantité de sang prélevée.

-prendre une petite collation et une boisson après le prélèvement.

- éviter de donner son sang avant un effort physique intense.

-éviter de pratiquer une activité physique intense dans les heures qui suivent pour laisser le temps à l’organisme de récupérer. On privilégie une activité calme ou on réserve l’exercice physique au lendemain matin.

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